Douche froide, ventilateurs : face aux canicules, ces sept gestes ou réflexes sont à oublier

Alors que plusieurs vagues de chaleur s’abattent sur l’hémisphère Nord, notamment le Sud de l’Europe, il convient de faire le tour des bonnes pratiques pour s’en protéger : en effet, si chacun y va de sa recette de grand-mère, les idées reçues pour garder la tête au frais sont encore légion.
Le mercure a de nouveau grimpé ces jours-ci dans le sud-est de la France. Plus de 40 degrés attendus en Provence et en Corse cette semaine, tandis que juin 2023 a été le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde depuis 1900. Le phénomène s’installant dans le temps, les bons gestes à adopter sont bien relayés… Mais parfois déformés. L’occasion de passer en revue ces fausses bonnes idées.

1. Non, il ne faut pas aérer en pleine journée

Premier commandement du soldat de la fraîcheur : non, tu n’aéreras pas ton logement au-delà des premières heures de la journée, et ce, jusqu’au soir. En réalité, avant même que les premiers rayons du soleil tapent dans l’intérieur d’une pièce, il faut fermer les volets et fenêtres pour garder le peu de fraîcheur de l’aube, tandis que le mode « portes ouvertes » est à réserver à la nuit, dès que les températures recommencent à descendre (si elles baissent). Entre les deux, si on ouvre, l’air torride va remplir peu à peu l’espace de vie, et même les ventilateurs n’y pourront rien, limités qu’ils sont, les pauvres, à brasser de l’air chaud.

2. Non, il ne faut pas forcément moins s’habiller

Enlever des couches peut-être tentant, mais in fine, les tenues couvrantes dans un tissu aéré (voire légèrement humidifié) s’avèrent être le meilleur moyen de se protéger de la chaleur, et des différents indices UV potentiellement dangereux. Et leur couleur doit absolument être la plus claire possible, afin de renvoyer les rayons du soleil.

3. Non, ce n’est pas une bonne idée de dormir avec un ventilateur

Oui, c’est frais, c’est vrai. Mais les inconvénients sont nombreux : le bruit qui entame le sommeil, l’air qui dessèche l’épiderme et les yeux, le corps qui se refroidit en dormant puis se réchauffe pour lutter contre cette fraîcheur provoquée (puisque son thermostat naturel est tout déboussolé par l’appareil), les raidissements musculaires entraînées par ce vent continu (et hop, le torticolis).
Si, en revanche, vous faites partie de ceux aiment se faire bercer par le ronronnement de l’appareil, sachez que le ventilateur est surtout utile en cas de chaleur humide, ou avec un bol d’eau glacé placé devant, pour éviter le déplacement des poussières et microbactéries qui affectent la respiration pendant le sommeil.

4. Non, il ne faut pas prendre des douches super froides

Même principe de faux message envoyé à l’organisme, qui remet le thermostat en route pour réchauffer l’épiderme. Chaud/froid/chaud : le corps s’emmêle les pinceaux et la fatigue siffle la fin de partie. Donc : douche, oui, mais tempérée.
À lire aussi : La chaleur tue aussi en France en dehors des périodes de canicule, selon cette étude

5. Non, il ne faut pas boire trop frais

Là encore, le bon verre d’eau glacée fait du bien sur le coup. Effet « coup de froid » qui va mettre, là aussi, l’organisme en état d’alerte : pour réguler l’arrivée surprise de cette eau froide dans le ventre, il va générer un message de réchauffement pour mettre la matière ingérée au même niveau de température que le reste du corps. Et rebelote pour ce dernier, qui se retrouve à produire du chaud en interne alors qu’il n’avait rien demandé…
Pour compenser la déshydratation excessive du corps liée à l’excès de transpiration, il faut surtout boire à intervalles réguliers, quitte à mettre un minuteur. Totalement indispensable pour une population fragilisée (jeunes enfants, malades, personnes en situation de précarité, personnes âgées…) : « La déshydratation grave s’accompagne d’autres symptômes (fatigue, sensation de sommeil, bouche et lèvres sèches…). La soif est un bon signal fiable, mais les personnes très âgées, qui le ressentent moins, doivent boire sans même avoir soif «  explique le Dr Germain, médecin généraliste dans le sud de la France.

6. Non, l’alcool ce n’est pas mieux

L’alcool est à fuir en cas de chaleurs sévères : en effet, il favorise la vasodilatation musculaire, ce qui empêche une régulation normale de la température corporelle (et des comportements désinhibés, mais c’est un autre problème) ; en plus du relâchement de réflexe de vigilance, les boissons alcoolisées entraînent un effet de déshydratation chez le consommateur, lié, en partie, à la libération d’une hormone bien utile.
« Comme tous les alcools, la bière contient de l’éthanol, explique le site Alcool Info service, une molécule qui entraîne une déshydratation. Cette molécule a un effet diurétique, c’est-à-dire qu’elle favorise l’élimination de l’eau, notamment en faisant uriner davantage ».

7. Non, arroser les trottoirs, terrasses, carrelages n’est pas utile

Non seulement le geste est régulé, voire complètement interdit, par les mesures gouvernementales appliquées en cas de sécheresse, mais il ne sert, en plus, absolument à rien : avec les fortes chaleurs, l’eau projetée sur un matériau brûlant rappellera, l’espace d’un instant, les nuages de brumes de la canopée ivoirienne, mais ce sera tout. Une fois l’humidité séchée en quelques secondes, restera l’odeur du goudron chaud ou l’impression, aussi tenace, d’un échec cuisant, sur lequel il conviendra mieux de tirer le rideau (pour rester au frais).

Par Jforum avec  La rédaction numérique de France Inter

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