La politique d’Erdogan en Syrie rapproche la Turquie et Israël de la confrontation

La politique syrienne d’Erdogan : un point de friction croissant avec Israël
La politique étrangère de Recep Tayyip Erdogan, en particulier ses ambitions en Syrie, rapproche dangereusement la Turquie et Israël d’une confrontation sans précédent. Alors que la région demeure marquée par une instabilité chronique, les relations déjà tendues entre les deux pays risquent de se dégrader encore davantage. Cette dynamique inquiète les experts, qui mettent en garde contre les conséquences potentielles d’une escalade.

Un contexte de tensions historiques
Depuis plus d’une décennie, les relations entre Ankara et Tel Aviv oscillent entre crises diplomatiques et tentatives infructueuses de réconciliation. La flottille de Gaza en 2010, qui s’est soldée par la mort de dix citoyens turcs lors d’une intervention israélienne, a marqué un tournant dans cette relation. Erdogan n’a cessé depuis de critiquer ouvertement Israël, l’accusant de crimes de guerre et de discrimination envers les Palestiniens. De son côté, Israël dénonce le soutien turc au Hamas et les propos qu’il juge antismétiques du président turc.

La Syrie, un théâtre de rivalité indirecte
Les différences stratégiques entre la Turquie et Israël se cristallisent en Syrie, où les deux pays poursuivent des objectifs divergents. Erdogan cherche à renforcer l’influence turque dans les régions frontalières et à réduire à néant les aspirations des groupes kurdes. Israël, pour sa part, se concentre sur la limitation de l’influence iranienne et entretient des relations discrètes avec certains groupes kurdes, les considérant comme un rempart contre Téhéran.

La chute récente du régime de Bachar al-Assad a redessiné la carte des alliances locales, exacerbant les tensions. Alors que les rebelles islamistes soutenus par Ankara menacent les zones kurdes, Israël redoute une déstabilisation de ses frontières nord et un renforcement de l’arc chiite dirigé par l’Iran.

Des déclarations enflammées
Les récentes hostilités entre le Hamas et Israël ont ravivé l’hostilité turque envers l’État hébreu. Lors de manifestations massives à Istanbul, Erdogan a multiplié les accusations à l’encontre d’Israël, qu’il qualifie d’État d’apartheid. Cette rhétorique a contribué à un climat déjà tendu, rendant tout dialogue constructif encore plus difficile.

Une confrontation inévitable ?
Les experts s’accordent à dire que le risque d’une confrontation militaire entre la Turquie et Israël, bien que sans précédent, n’est pas à exclure. « Israël ne peut pas permettre à l’Iran de s’implanter à ses frontières nord, même si cela implique de heurter les intérêts turcs en Syrie », affirme le professeur Efrat Aviv. Pour sa part, la Turquie entend étendre son influence dans les zones kurdes, quitte à provoquer des frictions avec Israël.

Un avenir diplomatique incertain
Malgré ces différends, une rupture totale des relations diplomatiques semble improbable. Les deux nations ont intérêt à maintenir un minimum de dialogue, notamment pour gérer leurs intérêts respectifs en Syrie. Cependant, tant qu’Erdogan et Netanyahu resteront aux commandes, les perspectives d’une réconciliation durable paraissent minces.

La politique syrienne d’Erdogan, combinée à sa rhétorique anti-israélienne, alimente un climat d’hostilité croissante entre la Turquie et Israël. Alors que les tensions régionales s’intensifient, le risque d’un affrontement direct devient un scénario que les deux parties doivent impérativement éviter. L’avenir des relations bilatérales dépendra en grande partie de leur capacité à naviguer entre rivalités stratégiques et nécessités diplomatiques.

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gigi

Ce n’est pas de la gesticulation. Israel doit empêcher une implantation turque en Syrie. Et ça commence maintenant, avant que le premier soldat turc y mette un pied.

wall

vous pensez que les Israeliens n’ont pas suffisamment de soucis avec gaza , liban et iran , pour leur créer d’autres peurs , attendez avant de diffuser des infos pareils …

Guidon

Il faut se méfier de la turquie et de l’egypte. Elles ne s’aiment pas mais lorsqu’il s’agit d’Israël tout le monde est d’accord. On a peut-être affaire à une deuxième vague.

Damran

Le Sultan d’Istanbul est loin d’être un kamikaze, même si ses provocations et ses déclarations incendiaires contre Israël, n’iront pas jusqu’à l’affrontement.
Le Sultan connait bien les limites de ses gesticulations et il n’est pas suffisamment fou pour engager un conflit ouvert avec Israël.
Faut-il rappeler une fois de plus, que Tsahal s’est entraînée durant plusieurs années avec l’armée turque qui utilise elle aussi des armes américaines ?
Israël devra trouver des moyens de contrer la volonté du Sultan d’exterminer les kurdes, avec qui Israël a toujours entretenu de très bonnes relations.
Nous tenons une preuve supplémentaire, du manque de fiabilité des dirigeants zarabes qui déchirent les traités signés dès que leurs intérêts sont modifiés.
Alors, après la Turquie, l’Egypte qui meurt d’envie de se prendre une branlée ????