En Israël, vautours fauves et loutres européennes sont en « grave déclin »

La première étude à long-terme de l’Autorité de la nature et des parcs sur les mammifères, oiseaux et reptiles d’Israël montre que certaines espèces sont stables voire en expansion.

Un certain nombre d’espèces en voie de disparition en Israël sont stables voire en légère croissance, mais les vautours fauves et loutres européennes sont en grave déclin, ont indiqué des spécialistes de la protection du vivant, la semaine passée.

Ces conclusions sont issues du premier rapport sur le long-terme de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs sur les mammifères (INPA), oiseaux et reptiles du pays, publié mardi dernier.

Chaque fois que c’était possible, l’écologiste en chef de l’Autorité, Noam Lider, a recueilli des données sur trois générations pour chacune des espèces. Selon l’Union internationale pour la protection de la nature, il s’agit de la base minimale pour analyser les tendances sur le long-terme.

On trouve la loutre européenne nocturne en Europe, en Asie et dans certaines zones d’Afrique du Nord, et même en Israël. On en trouvait autrefois dans la rivière Kishon et au niveau du kibboutz côtier de Maagan Michael, au sud de Haïfa.

Les données limitées recueillies sur 19 ans (couvrant donc près de trois générations), basées sur les observations, accidents de la route et excréments, suggèrent que les loutres ont disparu de ces zones, comme des cours d’eau du nord du plateau du Golan et des vallées de Harod, Beit Shean ou Jezréel.

Des preuves indiquent que des populations relativement stables ne se trouvent aujourd’hui qu’en deux endroits : la vallée de Hula et les ruisseaux qui s’y jettent et la mer de Galilée, dans le nord du pays. Certains signes indiquant la présence de loutres ont été détectés le long du Jourdain, au sud du lac.

Lider a déclaré mardi, lors d’une conférence de presse à Tel Lakish, dans le sud d’Israël, que les loutres étaient « en voie d’extinction ». Pour les soutenir, il convient de supprimer des obstacles et créer plus de zones humides, a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’INPA travaillait avec la compagnie routière nationale, Netivei Israël, à la création de passages souterrains pour permettre aux animaux de traverser en toute sécurité les routes les plus fréquentées.

Les générations de vautours fauves européens se renouvellent tous les 18 ans, aussi leurs populations mettent-elles du temps à se remettre des effets des électrocutions dues aux câbles électriques, des accidents ou des empoisonnements.

Cette année, la population est estimée à environ 230 individus, dont quelques-uns vivent dans les collines du Carmel, au nord, la majorité se trouvant dans le désert de Judée et les hauts plateaux du Neguev.

Ces vingt dernières années, le nombre de nids a radicalement diminué, passant d’un maximum de 118 en 2002 à 38 en 2022.

En outre, l’empoisonnement des oiseaux continue à poser problème, malgré l’action de l’INPA pour favoriser l’adoption de mesures juridiques dissuasives, susceptibles de permettre la poursuite des contrevenants et réglementer efficacement la possession de poisons.

Les empoisonnements se produisent souvent lorsque des agriculteurs empoisonnent des carcasses pour tuer les prédateurs de leur bétail. Les vautours, qui se nourrissent de charognes, s’empoisonnent à leur tour.

L’an dernier, 24 vautours sont morts, 17 d’entre eux empoisonnés : en 2022, 12 vautours ont péri, sept d’empoisonnement.

L’INPA investit énormément de ressources et d’efforts pour protéger la population de vautours, en retirant les carcasses de bétail, surveillant et protégeant les nids, élevant des oiseaux en captivité pour les équiper d’émetteurs radio et enregistrer leurs mouvements. Des rangers sont immédiatement envoyés sur le terrain si un émetteur diffuse le moindre mouvement étrange, explique Lider.

Les bouquetins de Nubie sont nombreux dans les environs d’Ein Gedi, dans le désert de Judée : habitués aux touristes, on estimait leur nombre à un petit millier d’individus, en 2019, date du dernier dénombrement.

Selon le nouveau rapport, Israël abrite sans doute la population la plus importante et la mieux protégée de cette espèce. Le nombre de spécimens présents à Ein Gedi et dans les hauts plateaux du Neguev est constant, mais a augmenté dans les montagnes d’Eilat, à l’extrême sud d’Israël.

La gazelle des montagnes, autrefois omniprésente dans la péninsule arabique et au Moyen-Orient, mais aujourd’hui en déclin voire éteinte dans la plupart des pays, ne se trouverait plus qu’en Israël aujourd’hui. En 2020, on dénombrait 5 500 spécimens : si la population de la plaine côtière méridionale a diminué de moitié ces dix dernières années, elle est restée stable voire en hausse ailleurs, indique le rapport.

La population de la gazelle Dorcas, qui vit dans le désert, est passée de 217 en 2006 à 2 061 l’an dernier, retombant légèrement à 1 889 cette année.

La directrice générale de l’INPA, Raya Shourky, rappelle les nombreuses menaces qui planent sur la faune, comme le braconnage illégal, la diminution des habitats naturels, l’empoisonnement, la maladie et les espèces envahissantes.

Le dénombrement des différentes espèces, à l’échelle régionale et nationale, qu’opère le rapport devrait aider les décideurs à opter pour les meilleures stratégies de protection, conclut-elle.

Source : fr.timesofisrael.com par Sue Surkes

 

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