Émeutes de colons en Samarie et en Judée

Tensions en Judée-Samarie : des colons israéliens défient les forces de l’ordre

Les récents incidents en Judée-Samarie, notamment à Itamar et Hébron, illustrent une montée des tensions entre les colons israéliens et les forces de sécurité de Tsahal. Ces événements marquent un tournant dans les relations souvent délicates entre les autorités militaires et les résidents des colonies, exacerbant les divisions internes en Israël.

Dans la région d’Itamar, une vingtaine de colons, certains masqués, ont bloqué une route et attaqué une voiture appartenant à un citoyen arabe israélien en lançant des pierres. L’arrivée des forces de sécurité israéliennes, composées de soldats de Tsahal et de policiers, a intensifié les tensions. Les manifestants ont réagi en lançant des pierres sur les militaires, et un soldat a été blessé au visage.

Cinq suspects ont été arrêtés, et une enquête a été ouverte. L’armée israélienne a vivement condamné ces actes, déclarant : « Toute violence contre nos soldats est inacceptable et condamnable. »

Quelques heures plus tard, environ 500 Israéliens se sont réunis dans le centre d’Hébron, tentant de pénétrer dans la vieille ville, fermée par les autorités. Les manifestants, en colère, ont insulté des soldats et policiers, et certains ont même agressé physiquement des membres des forces de l’ordre.

Des vitrines de magasins palestiniens ont également été vandalisées, provoquant des dégâts matériels. Grâce à une mobilisation rapide, les forces de sécurité ont réussi à empêcher l’entrée des émeutiers dans la vieille ville, évitant ainsi des affrontements potentiellement encore plus violents.

Ces incidents font écho à une agression survenue la veille, lorsque le général de division Avi Bluth, commandant de la Région militaire Centre, a été pris à partie par des jeunes colons à Hébron. Lors de célébrations religieuses, ces derniers ont bloqué son convoi, l’ont insulté et l’ont traité de « traître ».

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a réagi fermement à cet incident, qualifiant les assaillants de « hooligans ». Il a exhorté les forces de l’ordre à poursuivre les responsables en justice, tout en appelant les dirigeants des colonies à condamner ces actes.

La réponse du ministre Katz a toutefois soulevé des interrogations, notamment après sa décision d’annuler l’émission de mandats d’arrêt administratifs à l’encontre des résidents juifs de Judée-Samarie. Cette mesure, généralement réservée aux Palestiniens, vise à prévenir les activités terroristes sans recours à un procès. Katz a justifié sa décision en invoquant les menaces terroristes auxquelles sont confrontées les colonies.

Cependant, cette décision a été critiquée pour créer une perception d’inégalité devant la loi, exacerbant les tensions dans une région déjà instable.

Les tensions entre colons et autorités militaires ne sont pas nouvelles, mais leur intensification récente reflète une radicalisation de certains groupes. L’armée israélienne a pris des mesures pour limiter l’accès des colons à certains quartiers palestiniens, notamment après des violences survenues lors d’événements passés, comme les pogroms de 2022 à Hébron.

Ces restrictions, bien que nécessaires pour maintenir l’ordre, alimentent la frustration des colons les plus radicaux, qui les perçoivent comme une entrave à leurs droits religieux et territoriaux.

Ces événements mettent en lumière les défis complexes auxquels fait face Israël : maintenir la sécurité tout en gérant les divisions internes. Le gouvernement et les responsables militaires devront naviguer entre la fermeté nécessaire pour contenir les violences et la sensibilité requise pour apaiser les tensions avec les résidents des colonies.

La condamnation claire des violences par les dirigeants israéliens, associée à une application stricte de la loi, sera essentielle pour éviter une escalade dans une région déjà marquée par des conflits constants.

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