Le Liban, la Syrie et l’Egypte ont signé un accord pour transférer du gaz de l’Egypte au Liban via la Syrie. Une chose à noter qui n’est guère mentionnée : l’Egypte a à peine assez de gaz pour sa propre consommation donc le gaz à exporter est celui qu’elle achète à Israël.  Donc, en réalité, le Liban recevra du gaz israélien qui passera par l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. On peut envisager qu’un accord moins cher aurait pu être conclu, s’il y avait eu la paix avec Israël, ainsi le gaz serait-il venu directement d’Israël au Liban.
Combiné à un accord distinct prévoyant l’importation d’électricité via la Jordanie, le gaz égyptien sera fourni par ce pays, mais aussi la Syrie. Lors d’une discussion avec des journalistes suite à sa conférence de presse, le ministre a indiqué que l’accord signé porte sur une durée de dix ans renouvelables, et prévoit que l’Egypte exportera 700 millions de mètres cubes par an. Le dossier sera par la suite transmis à la Banque mondiale (BM) pour assurer le financement nécessaire et aux États-Unis pour aménager ponctuellement son régime de sanctions. Les autorités américaines devaient au préalable étudier si les termes de ce texte se trouvaient conformes avec les sanctions prononcées par Washington contre la Syrie (Loi César de 2019) avant de l’approuver. Les importations d’électricité via la Jordanie et de gaz en provenance d’Égypte bénéficieront d’un soutien financier apporté par la Banque mondiale.
La banque Mondiale, comme condition préalable au financement, exige des réformes de ce secteur, qui représente la moitié de la dette libanaise 
L’institution de Bretton Woods conditionne par contre son aide au vote de réformes dans ce secteur qui creuse depuis des années (à hauteur de plus de 40 mrds$) la dette d’un pays en cessation de paiement depuis mars 2020. L’opérateur national Électricité du Liban (EDL) représente près de la moitié de la dette publique libanaise qui devrait dépasser les 100 mrds$ fin 2022. Elle se situait à 197,5% du PIB fin 2021.Le Fonds monétaire international (FMI) a signé, début avril 2022, un prêt avec le gouvernement libanais d’un montant de 3 mrds$. La somme ne pourra cependant pas être débloquée sans une politique de rigueur budgétaire et de drastiques réformes structurelles comprenant le secteur bancaire, la fiscalité, la mise en place d’un système de change flottant, et la privatisation de certaines entreprises d’État. Comme EDL qui pourrait transformer son actionnariat grâce au Partenariat Public Privé (PPP).

Palier à la pénurie d’électricité

L’annonce d’un possible contrat gazier entre les deux pays remonte à l’été 2021 et la volonté, appuyée par les États-Unis, de trouver une solution aux pénuries d’électricité, un problème endémique au Liban. Les importations cumulées, électricité de Jordanie et gaz d’Égypte, permettraient, selon le gouvernement libanais, de faire passer l’approvisionnement quotidien en électricité du pays de seulement quelques heures (faute de carburants pour alimenter ses centrales électriques) à dix heures. Le Liban, qui importe en ce moment du fioul d’Irak, veut réorganiser le secteur de l’électricité. L’objectif est d’augmenter l’offre pour justifier une hausse des prix et ainsi remplir les caisses vides d’EDL. La compagnie publique nationale contrôle 90% des activité de production, de transport et de distribution d’électricité du pays.
Jforum – Groupe Israël Eternel – Econostrum

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