Le gouvernement Edouard Philippe 1 et les 10 ministres partis – Montage BFMTV.com
La liste des départs de ministres en plein exercice s’allonge. Et à cette vitesse, le quinquennat d’Emmanuel Macron pourrait très vite battre le record du nombre total de départs sur un mandat.
Du jamais vu. Le gouvernement a annoncé mercredi une nouvelle vague de départ de ministres.
La ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau, le secrétaire d’Etat en charge du numérique Mounir Mahjoubi et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ont fait leurs adieux à leurs ministères.
En tout, dix ministres ont quitté le gouvernement depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2017. Un record en moins de deux ans d’exercice, que le gouvernement a réussi à battre à chaque salve de départ de ministres, comme le rappelait déjà en octobre Libération.
Le second loin derrière
À titre de comparaison à la même période, soit 675 jours après leurs arrivées au pouvoir, lors des quinquennats de Jacques Chirac et François Hollande, les gouvernements n’avaient enregistré qu’un seul départ, selon les chiffres du Journal Officiel.
Seul le quinquennat de Nicolas Sarkozy en a enregistré plus, avec trois départs, bien loin du nouveau record établi par celui d’Emmanuel Macron.
Mais le plus inquiétant pour le gouvernement actuel n’est peut-être pas là. Avant même la moitié du quinquennat, la présidence d’Emmanuel Macron s’approche du nombre maximal de 12 départs en 5 ans, atteint trois fois sur quatre depuis 1995.
Les emplois fictifs du MoDem première épine dans le pied
Il faut dire que le gouvernement a mis la barre très haut. L’affaire des emplois fictifs du MoDem, qui a pris de l’ampleur peu après la nomination de trois membres du parti à des postes de ministres, a très vite fait des dégâts.
Trente-quatre jours après sa nomination au ministère des Armées, Sylvie Goulard avait du démissionner suivie quatre jours après par le garde des Sceaux François Bayrou et par Marielle de Sarnez, ministre déléguée aux Affaires européennes.
À ces trois départs, s’ajoutait celui de Richard Ferrand, accusé lui d’avoir avantagé sa femme dans une affaire immobilière. En 38 jours d’existence seulement, le nouveau gouvernement voyait quatre de ses membres forcés de faire leurs valises.
Vers d’autres départs?
La seconde vague de départ est arrivée à la rentrée 2018. Se sentant brimé, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, annonçait en direct sur France Info son départ du gouvernement, après 471 jours en poste.
Dans la foulée, la ministre des Sports Laura Flessel annonçait son départ pour « raisons personnelles », sur fond d’enquête pour fraude fiscale la visant.
Un mois plus tard, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb désireux de retrouver son ancien poste de maire de Lyon, quittait lui aussi ses fonctions.
Et avec les élections municipales prévues en mai 2020, la liste pourrait s’allonger. Si Christophe Castaner a refusé de se présenter à Marseille, la rumeur Schiappa dans la cité phocéenne enfle.
La Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes n’a pas démenti, se déclarant seulement pas candidate à la candidature « à ce stade » début mars.