Saban 1436. Dans le calendrier grégorien, cela donne juin 2015. C’est la date du premier numéro du magazine en turc imprimé par Al Hayat, le bras médiatique de Daesh  créé en mai 2014 et dirigé aux dernières nouvelles par un ex-rappeur allemand, Denis Cuspert alias Deso Dogg.

A l’occasion de la 562e commémoration de la prise d’Istanbul, le 29 mai, le groupe terroriste Daesh s’est lancé à la «conquête» de la capitale de l’Empire ottoman par le biais d’une revue en ligne de 46 pages, intitulée précisément Konstantiniyye, Constantinople.

L’édito, qui n’est pas signé, remercie Dieu pour avoir permis l’instauration d’un Etat islamique (Daesh) et indique que la publication vise avant tout à «ne pas priver le peuple de Turquie et surtout les musulmans, des dizaines d’informations, d’articles et de vidéos publiés dans l’Etat islamique».

Constantinople, toujours impie selon Daesh…

Le magazine s’efforcera, nous apprend l’édito, de communiquer les articles, les sermons et les vidéos sur le dogme et les méthodes du jihad. «Nous ne permettrons pas aux hérétiques [ahl ul-Bida] de présenter de manière tronquée l’Etat islamique», avertit le texte. Les articles de ce premier numéro portent notamment sur la démocratie, la comestibilité des viandes importées de Turquie, sur les hérétiques, la destruction des idoles, l’hégire, le camp de Yarmouk (le plus grand camp palestinien de Syrie jusqu’en 2011), etc.

L’édito se termine par une invocation assez surprenante : «Nous demandons à notre Dieu, qui a offert à l’Etat islamique la possession, par la guerre et les armes, de terres sur de nombreux km², de nous ouvrir, sans guerre ni effusion de sang, les portes de Constantinople, qui a donné son nom à notre magazine. Ô Dieu, offre-nous la conquête d’Istanbul que l’Envoyé d’Allah avait annoncée. Amen!»…

La version française de la publication, Dar al-Islam, avait interviewé Hayat Boumeddiene, la compagne d’Amedy Coulibaly, qui avait pris en otages des clients de l’Hyper Casher de la porte de Vincennes. La version anglaise, porte, elle, le nom de Dâbiq, une ville syrienne située près d’Alep (Mercidabik, en turc), qui avait vu la victoire des troupes ottomanes en 1516 contre les Mamelouks et ouvert la voie à l’annexion de la Syrie et de la Palestine par les Turcs.

Et, selon un hadith du Prophète, les musulmans prendront d’abord Dabiq et iront ensuite conquérir Constantinople, c’est-à-dire Istanbul. Or, les musulmans de Dâbiq étaient précisément ces Ottomans, qui avaient déjà ravi Constantinople aux Byzantins en 1453, et leurs descendants turcs qui y sont toujours établis…

zamanfrance.fr

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