L’État Islamique en Irak et au Levant, Daech en arabe, contrôle aujourd’hui un territoire grand comme la moitié de la France, à cheval sur deux pays, la Syrie et l’Irak. Sa fortune est comparable à celle d’un pays africain. L’organisation est devenue une sorte d’État hors la loi qui attire militants et combattants du monde entier. Inconnue il y a un an, cette start-up du terrorisme, née en Irak sous l’occupation américaine, est devenue une multinationale de la terreur. Comment est apparue Daech et quel est son modèle économique ? Peut-elle encore étendre son territoire ? Comment lutter contre une structure qui ne dépend plus de financements extérieurs ? Les journalistes Jérôme Fritel (Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde) et Stéphan Villeneuve sont partis un mois en Irak, en novembre 2014, pour enquêter sur cette organisation terroriste qui bouleverse tous les enjeux géopolitiques de la région. Cette investigation, tournée comme un « road movie », nous emmène aux différentes frontières, côtés irakien, kurde et turc.

À l’image des cartels du crime

À l’image des cartels du crime

À 60 km au sud de Bagdad, dans une région nommée Jurf al-Sakhr, reprise à Daech après de féroces combats à l’automne dernier, se dévoilent des paysages défigurés par la guerre : palmiers déchirés par les obus, carcasses de chars, populations en fuite. Une guerre de religion se déroule ici, qui oppose les sunnites, regroupés autour de Daech, aux chiites au pouvoir à Bagdad et aux kurdes, et s’accompagne d’un nettoyage ethnique à grande échelle. À travers les témoignages de ceux qui l’ont vécue, le film retrace aussi la prise de Mossoul. Comment la deuxième ville d’Irak a-t-elle pu tomber aussi vite ? « Casse du siècle », cette conquête a fait tomber dans l’escarcelle de Daech près de 500 millions d’euros de cash qui dormaient dans les banques. Les djihadistes se sont également emparés des puits de pétrole, ainsi que des réserves de gaz naturel, de phosphate, de blé et d’orge situées dans le grand ouest irakien. En prenant Mossoul, l’organisation est devenue milliardaire et s’offre une assise administrative quasi étatique.

Le film donne la parole à ceux qui, de gré ou de force, travaillent sous la domination de cette organisation et décrit le fonctionnement de cet État autoproclamé. Les responsables actuels et passés du gouvernement irakien expliquent comment Daech dépouille l’Irak d’une partie de ses recettes. Par l’intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l’organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux. Cette enquête montre que derrière ses succès militaires et sa puissance de feu, Daech affiche le visage d’une vaste entreprise commerciale, fonctionnant un peu à l’image des cartels du crime. Enfin, plusieurs experts – Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, Romain Caillet, chercheur au Centre français du Proche-Orient de Beyrouth, spécialiste reconnu des mouvements islamistes, et Jean-Charles Brisard, enquêteur économique auteur d’un rapport complet sur l’argent de Daech – analysent les conséquences géopolitiques de l’apparition de ce nouvel État terroriste.

ARTE TV

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Esther

Dans l’Ouest, il a été appelé « la résistance » par des légions de journalistes, écrivains, diplomato, les ONG et les parlements.
Quand il se agit d’Israël, l’opinion publique occidentale croyait toutes les fausses histoires de civils palestiniens brûlées par des bombes au phosphore inexistants de l’armée israélienne. L’Occident a non seulement ignoré tous les bus, les restaurants, un café et des centres commerciaux où les Juifs israéliens ont été brûlés vifs par des kamikazes palestiniens. Il les a encouragés. Il ya un mois, une jeune fille israélienne a été délibérément brûlés vifs dans une attaque terroriste en Samarie. Ayala Shapira planait entre la vie et la mort, totalement ignoré par l’Occident. En Israël, il ya des enfants avec des visages brûlés, les mains inutilisables, et les gens qui disent qu’ils ne veulent pas vivre plus parce qu’ils se sentent encore l’odeur de la chair brûlée. Qui se soucie de leur peau brûlée?

Et que dire de Ilan Halimi, la première victime de cette nouvelle vague d’antisémitisme en France, un garçon juif enlevé, torturé pendant deux semaines, puis brûlés vifs dans une banlieue parisienne minable?

Les chrétiens, les juifs, si nationalités américaine, française ou d’autres … bûchers humaines non seulement ignoré par l’Occident, mais mis feu par l’indifférence occidentale honteuse et la complaisance. Leur sang est l’eau.