Daesh progresse au sud de la base aérienne d’Homs

Plusieurs reportages ont fait surface annonçant que la Russie se prépare à lancer ses opérations depuis l’aéroport d’Al-Shayrat

ISIS fighters. (Image via Eldorar.com)

BEYROUTH – Daesh continue d’avancer dans le sud de l’arrière-pays de Homs, en prenant un petit village à l’extérieur de la piste de décollage que la Russie est en train de préparer pour devenir sa deuxième base d’opérations aériennes en Syrie.

L’Observatoire syrien des Droits de l’Homme a révélé lundi matin que des informations préliminaires suggèrent que le groupe terroriste Daesh a pris le contrôle d’Al-Naamah, un village à 8 kms au sud-est de la base aérienne d’Al-Shayrat.

L’ONG d’observation a ajouté que Daesh a aussi pris le contrôle du village d’Al-Hadat qui est situé un peu plus loin au sud.

En retour, l’agence de presse pro-rebelles Smart News rapporte que les Djihadistes de Daesh ont attaqué les positions du régime autour de ces deux villages et procédé à leur prise de contrôle, mettant la main sur autant d’armes que de munitions fournies par les Russes aux troupes du régime d’Assad.

Un  communiqué publié, lundi, selon toutes les apparences par Daesh, sur la capture d’Al-Hadath, déclare que ses djihadistes ont conquis le village et tué cinq soldats du régime, en mettant la main sur un tank et des munitions.

En revanche, aucune annonce ne signale le sort du village d’Al Naamah, le plus proche de la base aérienne d’Al-Shayrat.

Des reportages ont fait surface ces dernières semaines pour affirmer que la Russie se déplace de Latakiah pour étendre son intervention militaire en Syrie, avec pour objectif de débuter ses opérations aériennes à partir de cette même base, maintenant sous la menace de Daesh. Il était, entre autres, question d’y implanter des équipes de sauvetage et de secours aux pilotes, en prévision d’événements dans le droit fil du sort réservé à un SU-24 récemment abattu par la Turquie.

Le 3 décembre, l’AFP citait un responsable militaire anonyme disant que « la phase préparatoire de la mise en activités militaires de la base d’Al Shayrat touche à sa fin ».

« Elle est bientôt prête à devenir une base aérienne militaire russe », ajoutait fièrement cette source.

Pendant ce temps, le directeur du SOHR Rami Abdel Rahman a déclaré à l’agence de presse française que la Russie « construit de nouvelles pistes d’envol sur l’aéroport d’Al-Shayrat et renforce ses défenses dans les environs, dans le but de l’utiliser très bientôt pour ses opérations ».

Ce reportage survenait quelques jours à peine après qu’un responsable américain de la Défense ait confirmé que la Russie faisait déjà décoller des hélicoptères depuis cette base, et s’apprêtait à faire atterrir des avions sur cette nouvelle installation.

Des combats qui vont et viennent à l’extérieur d’Al-Shayrat

Les nouvelles victoires de Daesh sur le champ de bataille apparaissent comme les plus récents revers subis par les forces du régime (incapable), qui a tenté vainement de sécuriser la région plus éloignée à l’est de la base aérienne d’Al Shayrat.

Le 30 novembre, le quotidien Al-Rai révélait que Moscou voulait absolument que le Hezbollah, les Gardiens de la Révolution iranienne et les milices irakiennes chiites combattant pour Bachar al Assad s’emparent des villes détenues par Daesh, à Qaryatayn et Palmyre, toutes deux situées près de cette même base d’Al Shayrat, dans le but « d’empêcher tout bombardement d’obus qui puisse affecter les forces aériennes russes à l’intérieur de celle-ci ». 

La ville de Qaryatayn dans la province d’Homs a été prise par Daesh au début août, quelques mois après que le groupe terroriste se soit emparé de la ville stratégique de Palmyre au milieu du désert – qui se situe sur des voies logistiques importantes de l’Est de la Syrie – un peu plus tôt au début de l’été.

L’auteur du reportage, Elijah J. Magnier, a des accès facilités auprès d’autorités chargées de l’intervention militaire russe en Syrie et obtient des rapports réguliers sur les mouvements militaires de la Russie. 

Son reportage était publié une semaine après que le régime ait réussi à reprendre la ville de Maheen, qui est située à 17 kms à l’Est de Qaryatayn.

Cependant, ces batailles fluctuantes dans la région se sont retournées en faveur de Daesh, alors que le groupe terroriste s’est à nouveau emparé de Maheen, le 9 décembre, avant de pousser plus avant vers l’Est et de menacer la ville chrétienne assyrienne de Sadad, qui est située au sud de la base aérienne d’Al Shayrat. 

Daesh avait déjà antérieurement progressé vers Sadad au début novembre, bien que l’offensive du groupe terroriste ait été contrecarrée par le transport aérien des forces de Protection Assyriennes de Gozarto (PAG), organisé par les Russes, depuis la province du Nord-Est d’Hasakeh (où ces milices chrétiennes combattent aux côtés des forces kurdes), afin de renforcer les positions défensives de la ville.

Autour de la même période où la Russie a transporté ces combattants chrétiens vers Sadad, une émission télévisée programmée par le Ministère Russe de la Défense indiquait que Moscou avait aussi déployé une brigade d’artillerie dans ce secteur.

Le 17 novembre, La TV Russe a exposé  une carte qui listait que la 120ème Brigade d’artillerie de l’armée russe était déployée à l’extérieur de Maheen (cette même ville perdue tant par Assad que par ses protecteurs)… 

Albin Szakola  rédacteur de NOW’ en anglais (@AlbinSzakola) a synthétisé ce reportage. Ullin Hope a traduit le matériel arabophone origine.

Publié le : 15/12/2015 11:55 AM

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski

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