En mars dernier, le Pentagone avait déjà affirmé avoir «probablement tué» un des leaders militaires de l’État islamique dans un bombardement de la coalition internationale. Plusieurs sources doutaient pourtant de sa mort.

La mort d’Omar al-Shishani, dit «Omar le Tchétchène», ne fait plus aucun doute. Leader militaire de l’État islamique, l’homme d’une trentaine d’années que l’on surnomme également «Barberousse» a été tué en Irak a rapporté ce mercredi soir l’agence Amaq liée à l’organisation djihadiste. Citant une «source militaire», Amaq indique qu’Omar le Tchétchène avait été tué dans la ville de Charqat alors qu’il participait à la bataille pour repousser la campagne militaire pour reprendre la ville de Mossoul, le bastion de l’État islamique dans le nord de l’Irak. Amaq n’a pas précisé quand Omar al-Shishani avait été tué.En mars dernier, le Pentagone avait déjà affirmé avoir «probablement tué» Omar al-Shishani dans un bombardement de la coalition internationale menée par les États-Unis. «Nous pensons qu’il est mort des suites de ses blessures», avait alors déclaré le capitaine de vaisseau Jeff Davis.
Une information qu’avait tempérée l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG qui dispose d’un large réseau d’informateurs en Syrie, en indiquant qu’il n’était que grièvement blessé, voire «cliniquement mort». Selon l’ONG, il ne respirait qu’à l’aide d’appareils dans un hôpital de l’est de la province de Raqqa, autre bastion de l’État islamique dans le nord de la Syrie. Il aurait notamment reçu les soins d’un «médecin djihadiste d’origine européenne», avait affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.L’État islamique n’avait jamais communiqué sur la mort d’Omar le Tchétchène jusque-là. Il est toujours difficile pour la coalition de confirmer la mort des dirigeants du groupe État islamique visés par des frappes aériennes, faute de pouvoir disposer de relais fiables sur le terrain.

Sa tête mise à prix à hauteur de 5 millions de dollars

Connu pour son épaisse barbe rousse, Omar al-Shishani, de son vrai nom Tarkhan Tayumurazovich Batirashvili, est de nationalité géorgienne. Il a occupé «plusieurs postes de responsabilités à la tête de l’organisation militaire de Daech, dont le ministère de la guerre», a précisé Peter Cook, le porte-parole du Pentagone à l’annonce de sa mort. Sa tête est mise à prix à hauteur de 5 millions de dollars, offerts par les États-Unis à toute personne livrant des informations fiables pouvant mener jusqu’à lui.Cette élimination constitue une perte importante pour l’État islamique. Elle devrait affecter sa capacité à recruter des combattants étrangers, en particulier ceux issus de Tchétchénie et du Caucase, très nombreux à avoir rejoint ces dernières années le califat irako-syrien de Daech. «Barberousse» coordonne en effet «la défense de ses bastions» de Raqqa, en Syrie, et de Mossoul, en Irak. Ces deux fiefs sont, depuis plusieurs mois, sur la défensive après de nombreux revers successifs. «Cet ancien militaire de l’armée géorgienne fait le lien avec les autres groupes rebelles originaires de Tchétchénie et du Caucase, et il a réussi à neutraliser certains insurgés qui voulaient s’en prendre à Daech», affirme un expert du conflit syrien.

Plus militaire qu’idéologue

Peu après sa libération, l’ancien rebelle tchétchène a pris la route de la Turquie en 2012, où il a séjourné plusieurs mois avant de passer en Syrie l’année d’après, où il a commencé à lutter contre le régime de Bachar el-Assad au sein d’un groupe d’insurgés. Ce n’est qu’en 2013 que «Barberousse» rejoint Daech, après avoir prêté allégeance à son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, qui utilise son «savoir-faire» militaire plus que religieux. Il fut d’abord émir du «front nord de la Syrie» avant de devenir l’un des principaux dirigeants de la structure militaire de Daech.

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