Covid-19 : « Tout le monde s’en foutait », les révélations choc d’Agnès Buzyn

La ministre de Santé de l’époque affirme avoir, à plusieurs reprises, alerté le chef de l’Etat et le Premier ministre d’une possible arrivée du Covid-19 en Europe, mais dit ne pas avoir été écoutée.

Mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l’épidémie de Covid-19, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn affirme qu’elle a alerté dès janvier 2020 Emmanuel Macron et Edouard Philippe, mais qu’elle n’avait « pas l’impression d’être entendue », selon des éléments parus mardi 25 octobre dans Le Monde. « Non seulement j’avais vu mais prévenu. J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait », selon des propos rapportés par Le Monde qui dit avoir eu accès à un journal rédigé par l’ex-ministre pendant la pandémie.

Dans un article publié mardi, le quotidien fait état de nombreux textos adressés au chef de l’Etat et à son ancien Premier ministre, le premier le 11 janvier 2020 à propos de l’épidémie apparue en Chine, qui n’apparaît alors « pas encore dans les médias » mais qui « peut monter », écrit-elle. Malgré ces éléments – qui constituent désormais une pièce de l’enquête instruite par la Cour de justice de la République (CJR) -, « je n’avais pas l’impression d’être entendue », ajoute Mme Buzyn, qui « n’arrivai(t) pas à avoir de rendez-vous » avec le président de la République, jusqu’à un entretien téléphonique le 8 février.
Soit une semaine avant son départ du ministère pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. « Je n’aurais jamais dû partir », estime-t-elle, ajoutant qu »on (la) poussait au mauvais endroit au mauvais moment ». Jusqu’à sa défaite cuisante au second tour, elle a continué à alerter l’exécutif. Ainsi ce message le 29 février à M. Macron: « On perd du temps sur l’épidémie (…) Le pays n’est pas prêt! ». Ou encore celui-ci, le 10 mars à M. Philippe, à qui elle enjoint « de tout arrêter, comme en Italie, le plus vite possible », prédisant que « ça va être la bérézina dans les hôpitaux ». « J’ai senti que je ne pesais plus rien et que je parlais dans le vide. Je n’étais plus aux affaires et on me le faisait sentir », ajoute-t-elle aujourd’hui dans des propos au Monde.
Par  CAPITAL (AVEC 6MEDIAS)
Thierry Monasse / Getty Images

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
galil308

Le seul personnage qui aurait du être mis en examen pour déni de danger de cette épidémie est trop haut placé, tout là haut..
Madame Buzyn, je la crois, a du prévenir, mais sans être écoutée, et sert bien trop facilement de « fusible » et probablement de « bouc émissaire » dans cette affaire, aujourd’hui…
Déjà en 2016, lorsque celui de tout là haut n’était que candidat, son monsieur santé, Jérôme Salomon l’avait alerté sur la catastrophe à venir si rien n’était fait en urgence pour reconstituer les stocks de matériel de protection et de prévention en cas d’épidémie..
Entre les stocks de masques pourris, moisis laissés par Mrs Hollande et Sarkozy, rien n’a été fait, ni remis à jour. Le principe de précaution acté, et tant critiqué de Mme Bachelot et ses importants stocks de vaccins parfaitement justifiés a fait louvoyer un laisser aller dangereusement criminel..
En résumé, il y a trois anciens présidents à mettre en examen, rien d’autre !

Moulas

Convaincue a averti..deux personnes ? Mais le courage de sa conviction s est arrêtée là ! Y a gagné une autre bonne place mais y a perdu un peu plus de sa conscience…
Heureusement que d autres (rares) ont su le porter jusqu’aux concitoyens….