Comment les renseignements israéliens ont fait dérailler le projet « d’armes secrètes » du Hamas en prévision d’une guerre plus importante

Il y a des raisons stratégiques plus générales pour lesquelles le Hamas est resté jusqu’ici sur la touche, mais une partie de celles-ci peut sans aucun doute être attribuée au succès des services de renseignements israéliens dans la liquidation de ses experts en armement.

Le directeur du Mossad, Yossi Cohen (crédit photo: MARC ISRAEL SELLEM)
Directeur du Mossad Yossi Cohen
(crédit photo: MARC ISRAEL SELLEM)

Le Hamas se vante depuis quelque temps d’avoir toutes sortes de nouvelles « armes secrètes » à utiliser contre Israël.

Il y a un conflit entre Israël et Gaza depuis près de deux jours. Comment se fait-il que le Hamas n’ait pas encore utilisé ces «armes secrètes» avancées?

Bien sûr, il y a des raisons stratégiques plus générales pour lesquelles le Hamas est resté sur la touche, mais on peut en partie en déduire que le succès des services de renseignements israéliens dans la liquidation des experts en armement du Hamas (bien qu’Israël ne l’ait pas confirmé officiellement) y joue un rôle de premier plan.

En décembre 2016, Muhammad al-Zawari a été éliminé à Tunis et, en avril 2018, Fadi Muhammad al-Batsh a été liquidé en Malaisie. Il y a eu d’autres éliminations signalées et sans aucun doute d’autres non déclarés.

Comment ces fusillades apparemment sans rapport avec la situation présente, séparées d’environ un an et demi à travers le monde, sont-elles liées?

Personne n’a jamais relevé d’empreintes, mais le directeur du Mossad, Yossi Cohen, a laissé filtrer des allusions, et presque tous les observateurs instruits attribuent ces disparitions brutales au Mossad.

Cohen n’admettrait jamais ouvertement une élimination ciblée spécifique. Pourtant, il prendrait un air entendu et amusé en guise de réponse à des références élogieuses à l’implication du Mossad ou à la disparition inexplicable de ces hommes dangereux.

Le chef du Mossad aime, effectivement, faire référence à l’annonce faite lors de sa prise de fonction à l’agence d’espionnage, de la relance d’une nouvelle et guerre intensive contre les scientifiques du Hamas (et d’autres) et son réseau de développement d’armements.

Plus important encore, pendant le règne de Cohen, des experts en armement du Hamas ont été pourchassés au-delà des frontières israéliennes, soulignant ainsi qu’il n’y a pas d’endroit au monde où ils peuvent se cacher.

Ironiquement, l’idée de supprimer de tels experts en armes s’inscrit dans une vision séparée à plus long terme, ou du moins en fait partie, quand on la compare à la décision israélienne d’éliminer mardi Bahaa Abu-Ata du Jihad Islamique.

Ce concept stipule que l’élimination des experts en armement a un impact à long terme plus important sur les capacités des groupes terroristes comme le Hamas, que l’élimination même des commandants opérationnels de haut niveau.

Le raisonnement est essentiellement que le recours à l’élimination ciblée des experts capables de concevoir des drones aériens ou sous-marins ou d’autres armes pour le Hamas, peut complètement ou considérablement retarder leur capacité à développer des armes susceptibles de modifier les enjeux sur le terrain lui-même.

En revanche, si Al-Ata est important pour le Jihad islamique, on a souvent constaté que les commandants opérationnels de la plupart des groupes terroristes sont remplacés dans un délai relativement bref, sans changement stratégique majeur.

L’élimination de ces experts en armes peut également prendre plus de temps.

Les services de renseignements suggèrent qu’al-Ata faisait l’objet d’un suivi important au cours des dernières semaines débouchant sur cette opération. Une opération contre un expert en armement à Tunis ou en Malaisie peut nécessiter des années de planification pour pouvoir infiltrer le pays étranger et ce, sans être repéré par les caméras (et services de contre-espionnage étranger).

Mais une partie de la raison pour laquelle le Hamas attend sur les bas-côtés depuis si longtemps est qu’il n’a probablement pas réussi à mettre au point des armes perfectionnées aussi bien qu’il l’avait prévu.

À chaque fois qu’on peut supposer qu’Israël aurait supprimé un expert en armement du terrain de jeu, le Hamas devrait probablement avoir perdu les connaissances dont il disposait, sans remplacement évident pour une période prolongée.

Cela signifie que,pendant ce temps, le Hamas s’interroge sur la question de savoir s’il vaut la peine de s’engager dans une guerre générale contre Israël, du type de celle de 2014, année où il n’a pas réussi à lever le blocus d’Israël, voire pire, puisque Jérusalem a neutralisé une grande partie de l’avantage des tunnels d’attaque de Gaza.

Si le Hamas disposait d’une armada de drones qu’il pourrait déclencher contre Israël, comme l’Iran contre les Saoudiens, il aurait peut-être été plus disposé à jouer ses cartes de manière plus agressive.

Et le Hamas peut encore se joindre aux hostilités. Mais à l’heure de mettre sous presse, le fait qu’il soit resté en grande partie à l’écart des combats entre Israël et le Jihad islamique pendant plus de 36 heures montre que la campagne menée par les services de renseignements israéliens pour écarter du tableau les experts en armement du Hamas a eu un impact à long terme sur les activités opérationnelles et les capacités stratégiques du groupe.

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LE CHAT DORT

je n’ arrive toujours pas a assimilerl’ idée qu une bande de voyous gazaouis ou autre, semble, je dis bien;semble tenir en respect la 9 eme puissance mondiale……..

fabuleux!

comme disait la dame humoriste: on ne nous dit pas tout……….

Moshe

Soutien total au Mossad.