La campagne électorale pour les primaires aux Etats-Unis est en train de tourner à la mascarade, dans un système politique où la théâtralisation est déjà fort présente et remplace souvent le débat politique sur les questions de fond. Outre les attaques personnelles et les coups tordus que les candidats ne cessent de se jeter à la figure, ceux-ci se répandent en déclarations tonitruantes sur des sujets qu’ils ignorent totalement.
La presse française ne cesse de se délecter des sorties de Donald Trump, sans doute le candidat le plus original de la galerie en lice, mais elle ne relate pas les interviews et les affirmations les plus farfelues des présidentiables.

Un des fleurons de ces derniers jours est l’entretien accordé par Bernie Sanders au New-York Times il y a quelques jours, dans lequel il avançait avec l’aplomb d’un spécialiste expérimenté des affaires du Proche-Orient qu’Israël avait tué plus de 10.000 Palestiniens lors de la guerre de l’été 2014 et lorsque que le journaliste lui fit remarquer que ce chiffre était 7.5 supérieur à celui, déjà fort exagéré et non vérifié, qu’avait annoncé le Hamas, il répliqua qu’il n’avait pas de notes avec lui mais que de toute façon Israël avait agi de manière disproportionnée. A la question qu’auriez-vous fait si vous étiez à la place d’Israël et que vous aviez reçu 7000 missiles sur des civils, Sanders répondit : « Vous me demandez là de décider non seulement à la place du gouvernement d’Israël mais de l’armée israélienne, je ne pense pas que je suis compétent pour prendre de telles décisions. »

Sanders, candidat des pauvres et des orphelins, adulé par la gauche démagogique française, est juif, a de la famille en Israël, a effectué il y a une cinquantaine d’années un volontariat dans un kibboutz, et se considère comme un ami de l’Etat juif. En resservant le couplet favori sur l’illégalité des implantations, Sanders s’est trouvé incapable de les situer sur la carte, lorsque le journaliste l’interrogea sur les éventuelles localités à évacuer. Cette interview surréaliste a fini par convaincre définitivement les Juifs démocrates de soutenir Hillary Clinton, malgré les faiblesses de son programme et de sa personnalité qui se dévoilent jour après jour. Or pour que Sanders l’emporte il faut qu’il gagne les élections notamment en Californie et à New-York, deux Etats à forte population juive.

Chez les Républicains, l’affaire est encore plus compliquée car les déclarations des candidats à la convention de l’AIPAC, le lobby juif montrent un soutien à Israël d’un côté, et de l’autre une méconnaissance totale du dossier et des enjeux du Proche-Orient, ce qui ne manque pas d’inquiéter les dirigeants israéliens. Certes, on le sait, ce sont en général les conseillers, les experts, et les ministres qui orientent les choix des présidents en matière de politique étrangère. Il est clair en fin de compte qu’Henry Kissinger ou Alexander Haig ont pallié les insuffisances et les failles de Nixon ou Reagan, mais la donne n’est plus la même, et les ennemis de l’Amérique non plus.

Et on a pu constater lors des sept dernières années du mandat d’Obama, qu’un président pouvait aussi ne pas écouter ses conseillers et les remplacer par d’autres plus dociles. Rien n’est joué dans cette élection pour le moment, cependant on peut d’ores et déjà tirer une conclusion c’est que rarement le dernier carré des candidats aura été aussi indigent que lors de cette échéance, dans un contexte géopolitique explosif et à la veille d’une redistribution des cartes stratégiques dans plusieurs régions du monde. On en vient à souhaiter l’élection du moins mauvais, mais lequel ??

Israel-france-michael-bar-zvi

Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Het Adar Bet 5776 – 7 avril 2016

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Nicole Schomberg

Bibi a critique Trump d’ejecter les arabes. Je vois qu’il s’enlise

DANY83270

il ne faut jamais oublier que c’est le socialisme qui a engendré le national-socialisme, qui a mis au pouvoir un monstre nommé Adolphe Hitler qui a assassiné 6 millions de Juifs et causé la mort violente de plus de 50 millions d’être humains; c’est pourquoi il faut à tout prix éliminer les candidats socialistes dès le 1er tour des élections parce qu’ils représentent un danger mortel et peuvent faire basculer le monde dans la folie et l’enfer de la guerre civile en continuant à ouvrir les frontières à tous les migrants Arabes et Africains qui envahissent l’Europe avec la complicité de la chancelière Angela MERKEL qui a décidé de prendre le même chemin que son prédécesseur, le chancelier Adolphe Hitler qui avait également fait le choix de s’allier avec les Turcs et d’enrôler des Arabes dans les Waffen-SS; attention : les même causes produisent les mêmes effets et quand l’histoire se répète et c’est très grave !

Ixiane

Je suis sur la longueur d’ondes de William.
Ted CRUZ n’est pas un imbécile, il faudrait qu’il s’entende avec le tonitruant TRUMP !!!Si les démocrates rempilent , bonjour les dégâts !!!

Felix Ohana

Sanders n’est pas aussi mauvais que les Clintons !
Hillary est Antijuive (de pars ces e-mails)
Et à été une abominable Secrétaire d’état dans poches Arabes.
Son mari Bill est encore pire !
Il a nommé Yasser Arafat chef de l’état imaginaire de Palestine alors qu’il était liste comme le pire des terroristes!
Cette action à déclenché l’intifada et la propagation du terrorisme dans toute la région.
Les Républicains sont des fous !
Donc je pense que Bernie devient le meilleur choix par défaut.

oscar

Très juste et totalement d’accord avec vous.

William

« Les républicains sont des fous »…
Alors ça, si c’est pas une critique constructive, je sais pas ce que c’est…

Je ne vois sincèrement pas en quoi les Républicains seraient plus fous que la droit Française ou Israélienne.
Et quant à parler de folie, je ne crois pas que la gauche « progressiste » soit en reste, qu’elle soit Américaine ou Française.

L’époque que nous vivons est folle et je préfère largement un Netanyahu, Trump ou Sarkozy à des Obama, Hollande ou Herzog.

L’antisémitisme de la gauche étant bien plus pernicieux, je préfère un antisémite qui s’assume à ceux qui haïssent les Juifs sous couvert de bonnes intentions.

Sur ce…