L’affaire du discours de Binyamin Netanyahu à propos du rôle exact joué par Amin Hajj El-Husseini dans le projet d’extermination des Juifs d’Europe et d’ailleurs a fait grand bruit. Mais elle met surtout en lumière la continuation de la politique dite « arabe » de la France, y compris par la protection accordée aux pires génocidaires dont les exactions ont, depuis, été commuées en attentats-suicide, attentats au couteau, à la voiture-bélier, etc. La France du Quai d’Orsay joue donc un rôle historique très particulier dans la perpétuation du conflit, en ayant privilégié ses amitiés savamment entretenues avec les pires terroristes mondiaux (plus tard l’Ayatollah Khomeiny à Neauphle-le Château) contre l’intérêt de la paix mondiale, par tradition politique anti-israélienne et désir de peser dans « le monde arabe », y compris en blanchissant les tenants majeurs de projets d’extermination. Ce débat importe particulièrement (le conflit en France!), face à l’attitude de complaisance adoptée par certaines élites politiques, médiatiques et intellectuelles, justifiant le terrorisme lorsqu’il est palestinien et feignant de le condamner dans tous les autres cas

Comment la France a permis l’évasion d’El Husseini ?

Mufti

Comment El Husseini, recherché activement pour crimes de guerre juste après la libération, a-t-il réussi à s’enfuir ? Selon le Dr Tsilla Hershco, de l’université Bar Ilan, spécialiste des relations franco-israéliennes, c’est le gouvernement français qui a permis son évasion, alors même qu’il était recherché pour crimes de guerre.

 

Le Dr Hershco rappelle, dans une enquête publiée dans la revue Controverses en 2006, que, recherché par les Alliés pour collaboration avec les nazis, le mufti Hadj Amin el-Husseini fut arrêté en Allemagne, dans la ville de Constance, le 5 mai 1945, par les troupes d’occupation françaises. Le 19 mai 1945, le mufti fut transféré par les Français dans la région parisienne, puis dans différentes cachettes à Paris et en banlieue. Après avoir séjourné environ un an en France, le mufti disparut de son lieu de détention, en mai 1946.

Se basant sur des documents issus du ministère français des Affaires étrangères et rendus publics en 2006, Hershco souligne  les sidérants efforts investis par les Français pour améliorer les conditions de détention du mufti, pour esquiver les demandes d’extradition (notamment britanniques et américaines) de ce criminel de guerre et finalement, pour lui permettre de s’évader.

« Le 19 mai 1945, le mufti fut transféré dans la région parisienne où il fut hébergé, ainsi que ses deux secrétaires Izek Darwich et Razam Khalidi, dans une villa de Saint-Maur. Au début, ils reçurent leurs repas d’un restaurant voisin et, par la suite, un cuisinier fut mis à leur disposition par la mosquée de Paris. La maison était placée sous la surveillance de la police judiciaire de la préfecture de police », affirme Hershco. Selon elle, les motivations françaises étaient simples : « La France considérait donc l’amélioration potentielle de son statut dans le monde arabe et posait même pour condition à l’octroi d’autres avantages au mufti son activité de propagande politique en faveur des intérêts français ».  Ainsi, à partir du 1er octobre 1945, le mufti fut autorisé à recevoir librement ses invités, à se déplacer librement et même à acheter une voiture au nom d’un de ses secrétaires.

Dès le 24 mai 1945, la Grande-Bretagne demande à la France l’extradition du Mufti en se fondant sur le fait que El Husseini, citoyen britannique, avait collaboré avec l’ennemi nazi. Paris se trouve donc entre le marteau et l’enclume : d’un côté, elle ne veut pas nuire à ses relations avec le monde arabe, de l’autre, elle ne veut pas apparaître comme le soutien d’un criminel de guerre et collaborateur avéré des nazis. Le Quai d’Orsay choisit donc de ne pas trancher et procède à une suite de manœuvres diplomatiques et judiciaires destinées à éviter l’extradition du mufti et à améliorer le statut de la France dans le monde arabe sans pour autant officialiser cette politique.

Finalement, en septembre 1945, la France décide de transférer le mufti dans un pays arabe et non en Grande-Bretagne, « affirmant qu’il n’était pas un criminel de guerre, mais un prisonnier politique ». Mais le bras de fer qui l’oppose à la Grande-Bretagne la contraint à reporter cette extradition. Finalement, le 29 mai 1946, El Husseini disparaît « mystérieusement », à bord d’un avion américain, muni d’un faux passeport et sous un nom d’emprunt. Vers une destination inconnue.

« Le 12 août 1947, El Husseini écrit une lettre dans laquelle il exprime sa reconnaissance pour l’attitude de la France à son égard, ainsi que l’espoir d’une poursuite de cette attitude envers  »la cause arabe », rappelant qu’il était susceptible d’augmenter le prestige de la France aux yeux de tous les musulmans », souligne Hershco, avant de conclure : « Dans l’affaire du mufti, la France manifesta une politique cynique, préférant ses intérêts politiques de court terme aux considérations de morale et de droit international ».

Date:

Laly Derai pour Hamodia

lphinfo.com

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jacqueline1

B. Nethanyahu a donc raison quant-il dit que le mufti était un salopard de premier. Je cite.

ACTUALITE JUIVE n° 1363 Jeudi 29/10/2015
« Souvenir d’un mufti criminel de guerre pro-nazi »

Le témoignage accablant de l’adjoint d’adolf eichmann, dieter wisliceny.

« Le mufti fut l’un des instigateurs de l’extermination méthodique de la communauté juive d’Europe et il agissait en tant que collaborateur et conseiller d’eichmann et d’himmler pour l’exécution de ce plan. Il était l’un des meilleurs amis d’eichmann et insistait constamment pour accélérer les mesures d’extermination