Israël et le Rassemblement National : Une Évolution des Relations
Amichaï Chikli, ministre des Affaires de la Diaspora et membre du Likoud, a récemment affirmé que les dirigeants israéliens actuels, y compris le Premier ministre Benjamin Netanyahou, seraient favorables à l’accession de Marine Le Pen à la présidence française. Cette déclaration intervient alors que l’extrême droite gagne du terrain en France, suscitant diverses réactions au sein de la communauté internationale.
S’exprimant sur la chaîne publique Kann, Chikli a mis en avant le soutien de Marine Le Pen à Israël et sa participation à une marche contre l’antisémitisme, contrastant avec l’absence du président Emmanuel Macron à cet événement. Chikli a souligné qu’il partageait les mêmes vues que Netanyahou sur ce sujet.
Il convient de noter que Benjamin Netanyahou n’a pas émis de déclaration officielle concernant Jordan Bardella ou son éventuelle élection, mais plusieurs signes montrent un rapprochement entre le Likoud et le Rassemblement National (RN). Chikli a exprimé son enthousiasme pour un « dialogue positif » avec le RN, marquant ainsi une rupture avec le boycott historique d’Israël envers Jean-Marie et Marine Le Pen.
Lors d’une récente rencontre à Madrid, Chikli a salué la solidarité de Marine Le Pen avec la communauté juive après les attaques du 7 octobre. Ce soutien symbolise une évolution significative des relations entre Israël et le RN, bien que ces rapprochements soient principalement le fait de Chikli et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de tout le gouvernement israélien.
Chikli a également partagé un discours de Jordan Bardella, actuel président du RN, concernant son opposition à la création d’un État palestinien. En parallèle, Marine Le Pen, qui a pris la tête du parti en 2011, a tenté de dédiaboliser le RN, s’éloignant de la rhétorique antisémite de son père, Jean-Marie Le Pen, et en le faisant exclure du parti en 2015. Toutefois, malgré ses efforts, des accusations d’antisémitisme, d’homophobie et de xénophobie persistent parmi ses partisans et son entourage.
Amichaï Chikli n’est pas sans controverse. Il a contribué à la chute du gouvernement de Naftali Bennett en quittant le parti Yamina, et son ministère est souvent perçu comme ayant peu d’impact. En septembre dernier, une visite dans un centre juif à Londres a été annulée en raison de « pressions internes » et de « préoccupations de longue date » concernant ses déclarations incendiaires et sa rhétorique anti-palestinienne.
Bien que Chikli et possiblement Netanyahou semblent ouverts à un rapprochement avec le Rassemblement National, cette position suscite des débats et des divisions au sein de la communauté juive internationale. Les relations entre Israël et le RN continuent d’évoluer, reflétant des dynamiques politiques complexes et des enjeux sensibles.
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