Comment Edelstein et les Haredim ont trompé leurs électeurs
Promesses vides sur la conscription
Service militaire en Israël : Edelstein et les Haredim accusés de double jeu
Alors que la question de la conscription des ultra-orthodoxes (Haredim) est l’un des sujets les plus sensibles de la politique israélienne, le dernier « accord de principes » présenté par Yuli Edelstein et les partis religieux a fait l’effet d’un rideau de fumée. Derrière les mots forts et les déclarations de victoire, aucune loi n’a été votée, aucun quota n’a été imposé, et les obligations militaires des Haredim restent, pour l’instant, inexistantes.
Cet épisode révèle une réalité politique brutale : l’absence de volonté réelle de modifier l’équilibre délicat entre le pouvoir religieux et l’État, même dans un contexte de guerre.
Un « accord de principes » sans portée
Malgré les annonces triomphales, l’accord signé entre Edelstein, président de la commission parlementaire de la Défense, et les représentants des partis ultra-orthodoxes n’est en rien une loi. Aucun texte législatif n’a été soumis au vote. Comme l’ont confirmé plusieurs correspondants politiques, dont Yaara Shapira (Kan), aucune législation concrète n’est attendue dans les prochains mois.
La raison ? Le gouvernement reconnaît qu’en temps de guerre, faire adopter une loi contraignant les jeunes Haredim à servir dans l’armée est politiquement impossible. Ainsi, l’accord présenté comme une avancée n’est qu’un cadre théorique, une base pour de futures négociations, qui resteront probablement sans suite tant que le rapport de force politique n’évolue pas.
Une sortie stratégique pour les partis religieux
Pour les dirigeants ultra-orthodoxes, cet accord représente une victoire tactique. Face à la pression croissante de l’opinion publique israélienne, notamment des familles dont les enfants servent au front, les partis Haredim se sont retrouvés dans une posture délicate. L’accord leur a offert une porte de sortie honorable : maintenir leurs principes intacts tout en évitant une crise gouvernementale.
Les rabbins, pourtant, n’ont jamais modifié leur position de fond. Pour eux, aucun Juif ultra-orthodoxe ne doit être enrôlé dans Tsahal, qu’il fréquente une yeshiva ou non. Leur autorité halakhique continue de primer, rendant toute tentative de compromis illusoire.
Edelstein cède sur les sanctions
Un des aspects les plus révélateurs de cette séquence concerne la suppression des sanctions prévues à l’origine en cas de non-respect des quotas de conscription. Yuli Edelstein, bien qu’il affirme être resté fidèle à ses convictions, a retiré de l’accord toute menace immédiate envers les yeshivot.
Les pénalités les plus symboliques – comme la perte de permis de conduire, l’interdiction de voyager à l’étranger ou de bénéficier d’aides universitaires – n’auraient eu qu’un impact limité, car elles ne concernent qu’une minorité d’étudiants. Leur retrait démontre surtout une volonté d’apaisement politique à court terme, au détriment d’une solution structurelle.
Conséquences économiques et sociales
Le statu quo encouragé par cet accord a également des effets néfastes sur l’économie. Comme le souligne Eli Girshman (Hadashot 12), les jeunes Haredim qui avaient quitté les yeshivot pour s’insérer dans le monde du travail sont désormais incités à y retourner afin d’échapper à un éventuel service militaire. Ce retour en arrière freine leur intégration économique et accroît la dépendance aux aides publiques.
Pour l’armée israélienne, les conséquences sont tout aussi claires : aucune nouvelle recrue ultra-orthodoxe n’est attendue l’an prochain. Tous les commentateurs s’accordent sur ce point. Les quotas de conscription annoncés dans l’accord sont purement symboliques, et les fameuses « sanctions sévères » prévues en cas de non-respect ne seront jamais appliquées.
Une gestion politique en trompe-l’œil
En définitive, cette affaire illustre comment la coalition au pouvoir, sous pression, a préféré préserver son équilibre fragile plutôt que d’engager un bras de fer avec ses partenaires religieux. Le compromis apparent masque une capitulation politique, et l’armée israélienne reste seule face à ses besoins croissants en effectifs.
Le cas Edelstein-Haredim pourrait bien être un exemple emblématique de ces accords « historiques » qui n’ont d’historique que le nom. Les électeurs, eux, se retrouvent face à une promesse non tenue de plus, et à un système où les intérêts communautaires l’emportent sur l’équité civique.
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