«Une dictature de la pensée» : le Conseil d’État somme l’Arcom de mieux contrôler CNews, Hanouna s’agace

Par Mathilde Seifert

Le présentateur de « Touche pas à mon poste » a tenu à défendre, en direct, la chaîne d’information et le groupe Canal + face à la demande de durcissement du contrôle éditorial émanant de la plus haute juridiction administrative.

Le Conseil d’État a demandé ce mardi 13 février à l’Arcom, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur CNews. La plus haute juridiction administrative a, dans un communiqué de presse, «enjoint à l’Arcom de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information».

Le groupe Canal+, dirigé par Vincent Bolloré, détient la chaîne d’information mais également celle dédiée aux divertissements: C8. L’une des figures incontournables de celle-ci, Cyril Hanouna, n’a pas pu s’empêcher de réagir à la polémique initiée par le Conseil d’État. Et ses premiers mots donnent le ton. Pour lui, ce ne sont que des « donneurs de leçon ». « La liberté d’expression s’arrête quand on n’est pas d’accord avec eux. Si vous n’êtes pas dans les rails, forcément ils essayent de vous trouver des poux dans la tête et de vous mettre de côté », s’agace-t-il d’entrée.

Le présentateur de « Touche pas à mon poste » prend comme exemple le dernier avertissement en date pour C8 reçu par l’Arcom. « Ils essaient de trouver à chaque fois des nouvelles choses. On a été retoqué pour la séquence de Jérémy Assous. » L’avocat de Yann Moix était venu soutenir dans l’émission que les images diffusées dans le « Complément d’enquête » sur Gérard Depardieu étaient truquées.

« Des donneurs de leçons »

En parallèle et pour appuyer sa demande, le Conseil d’État a également exigé au régulateur des médias de prendre en compte les chroniqueurs et animateurs pour la répartition du temps de parole politique. « Ce qui dérange, c’est le succès de C8 et CNews […] Ils voient aussi que c’est une autre façon de penser », lance celui qui affirme que C8 est la première chaîne de la TNT après les chaînes hertziennes. « CNews est en train de devenir aussi la première chaîne d’information donc ça veut dire qu’ils insultent le public. Comme la plupart des institutions, la plupart des donneurs de leçons, ils n’aiment pas qu’on ne pense pas comme eux. […] C’est une décision de dictature de la pensée. Quand on voit ça, la liberté d’expression est en danger en France. »

Le monologue de Cyril Hanouna se poursuit : « On sent qu’il y a de plus en plus de ferveur populaire autour de C8 et CNews ». Pour le trublion du PAF, les choses sont claires. «Ce sont les autres chaînes aussi qui font les lobbyings, c’est le groupe France Télévisions, TF1 peut-être le groupe M6. » Et de renchérir en soutenant que leurs confrères des autres chaînes souhaitent « tuer les deux chaînes » pour une bonne raison : « récupérer les talents comme Jean-Marc Morandini, Pascal Praud, Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk ».

 «VIVEMENT QU’UNE TELLE ATTENTION SOIT PORTÉE SUR TOUS LES AUTRES MÉDIAS», TACLE LAURENCE FERRARI

«Vivement qu’une telle attention soit portée sur tous les autres médias», a déclaré ce mardi Laurence Ferrari dans l’édito de l’émission Punchline sur CNEWS. Dans son viseur : la demande du conseil d’Etat à l’Arcom de renforcer son contrôle sur la chaîne d’information.

Un avertissement qui ne passe pas. Après la décision du Conseil d’Etat demandant à l’Arcom (L’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), «de réexaminer dans un délai de six mois le respect par CNEWS de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information», la présentatrice de la chaîne Laurence Ferrari a pris le temps de réagir.

Ce mardi, dans son traditionnel édito en ouverture de l’émission Punchline diffusée du lundi au jeudi de 17h à 19h, elle a taclé la plus haute juridiction administrative. «Vivement qu’une telle attention soit portée sur tous les autres médias, y compris les chaînes publiques qui vivent grâce à votre argent, l’argent du contribuable», a-t-elle dit.

Selon la décision du Conseil d’Etat, «l’Arcom ne doit pas se limiter au décompte des temps de parole des personnalités politiques» et doit intégrer les «interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités.». Pour rappel, le Conseil d’Etat avait été saisi sur ce sujet par RSF (Reporters sans Frontières) en avril 2022.

PLUSIEURS POLITIQUES DÉFENDENT LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

Alors que les audiences de la chaîne d’information ont atteint un record mensuel historique en janvier dernier (8,8 millions de téléspectateurs quotidiens en audience cumulée), Laurence Ferrari a défendu sur son plateau la liberté d’expression, «notre marque de fabrique qui est indestructible».

Sur Twitter, différentes personnalités politiques ont apporté leur soutien à CNEWS. Parmi eux, Eric Ciotti, président des Républicains, qui a dénoncé «une dangereuse et préoccupante dérive qui porte atteinte à nos principes démocratiques fondamentaux». «La neutralité supposée de certains n’est trop souvent que le paravent d’une silencieuse domination culturelle de la gauche : cessons l’hypocrisie !», a-t-il ajouté.

 

JForum.fr avec tvmag.lefigaro.fr et CNEWS

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Forceetjustice

Il est vrai que la position d’Hanouna est celle d’une grande conscience ! A moins qu’il ne se sente concerné…Cnews n’est-il pas son beefsteak ?

Franck DEBANNER

Les rats (de palais) du conseil d’état, comme les déjections de l’arcom, ne sont pas à l’abri d’accidents de la circulation.

On peut espérer qu’ils se fassent écraser, par des bienfaiteurs de l’humanité, ou que leurs véhicules soient écrabouillés par un gros camion, quand ils sont dedans bien sûr.

Maintenant, du rêve à la réalité, il n’y a qu’un geste…

Richard

L’intégrisme religieux socialiste pas dévoilé mais plutôt « déburquanisé »

marc

Il a parfaitement raison