Emmanuel Macron, qui espère un rééquilibrage de la relation commerciale avec Pékin, a décroché mardi, au deuxième jour de sa visite en Chine, un accord providentiel pour Areva et annoncé une levée de l’embargo chinois sur la viande de boeuf.

En dehors des questions économiques, les deux pays sont également tombés d’accord sur l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai.

Après une visite de la Cité interdite, ancien palais des empereurs de Chine, le président français a été accueilli solennellement au colossal Palais du peuple bordant la place Tiananmen à Pékin, passant les troupes en revue aux côtés du président Xi Jinping.

A l’issue d’un entretien bilatéral, les deux chefs d’Etat ont assisté à la signature de plusieurs documents, dont un « mémorandum pour un accord commercial » sur la construction par Areva d’une usine de traitement des combustibles nucléaires usagés.

« Cela représente un montant de 10 milliards d’euros immédiats, cela sauvera la filière », s’est félicité dans la délégation le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Cet accord est providentiel pour Areva, ancien fleuron du nucléaire civil en grande difficulté, qui négociait depuis 10 ans avec son partenaire chinois CNNC.

« Nous avons l’assurance du contrat avec une échéance: sa signature au printemps », a assuré M. Le Maire.

Toujours dans le nucléaire civil, le réacteur EPR, construit par EDF dans le sud de la Chine, devrait démarrer dans environ six mois, a fait savoir la présidence française. Ce serait le cas échéant le premier EPR opérationnel dans le monde, avant ceux en chantier à Flamanville (France) et en Finlande qui ont subi de nombreux retards et surcoûts.

– ‘Pillage’ –

Le président français comptait ramener au total à Paris une cinquantaine d’accords et de contrats. La France cherche à « rééquilibrer » ses relations commerciales avec la Chine, qui génère son plus gros déficit extérieur (30 milliards d’euros en 2016).

La Chine va complètement lever « dans les six mois » l’embargo sur la viande bovine française qu’elle imposait depuis 2001 à la suite de la crise de la vache folle, a annoncé M. Macron.

Paris espérait obtenir aussi un meilleur accès au marché chinois pour ses autres produits agricoles (viande porcine, volaille, vins et spiritueux) ainsi que pour ses banques, et conclure des ventes d’Airbus et de moteurs Safran.

Emmanuel Macron est accompagné par une cinquantaine de chefs d’entreprises dont les dirigeants d’Areva, Airbus, Safran et EDF.

En retour, Paris souhaite encourager les investissements chinois en France, mais Bruno Le Maire a confié qu’il refusait « beaucoup » de projets chinois. « On accepte des investissements sur le long terme et pas des investissements de pillage », a-t-il expliqué, en termes assez peu diplomatiques.

Emmanuel Macron a assisté à la signature d’un contrat avec le géant chinois de la vente en ligne JD.com, qui s’est engagé à vendre sur ses plateformes pour 2 milliards d’euros de produits français aux consommateurs chinois sur les deux prochaines années, tout en se disant prêt à s’implanter en France.

– Un Pompidou à Shanghai –

M. Macron, qui a salué lundi le gigantesque projet d’infrastructures des « Nouvelles routes de la Soie » lancé par M. Xi pour ancrer l’Europe à la Chine, a appelé la France à s’adapter au défi de la deuxième puissance économique mondiale.

« La Chine est en train de poursuivre sa stratégie de développement économique et, compte tenu de la taille de ce marché, cela a un impact sur toute la mondialisation. Le devoir de la France est de bien comprendre ces mouvements (…) Cela suppose une France forte: si la France ne sait pas s’adapter, elle sera effacée », a-t-il averti lors d’un discours à Pékin dans un incubateur d’entreprises.

En dehors des questions économiques, les deux pays sont tombés d’accord sur l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai.

Après une arrivée lundi à Xian (nord), Emmanuel Macron avait démarré mardi sa journée pékinoise par une visite de la Cité interdite avec son épouse Brigitte. Il a pu méditer une sentence écrite pour les empereurs: « Avec équité, gouverner à partir du centre ».

M. Macron quittera Pékin mercredi pour se rendre en Italie. Dans son premier discours, il a promis lundi de revenir « au moins une fois par an » en Chine pour « créer de la confiance pas à pas ».

Pékin (AFP)

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