Chéma Israël: la plus célèbre prière juive (vidéos)
Chéma: « Écoute Israël, l’Éternel [est] notre Dieu, l’Éternel [est] un ». Le chéma’ israël fait partie depuis les temps immémoriaux de l’être juif.
Dans la paracha Vaethanane de ce Chabbat on va écouter à la synagogue le premier paragraphe du Chema Israël, dans la sixième montée, qui est la marque de son identité; son importance dépasse le cadre liturgique, philosophique ou métaphysique.
Les autres peuples ont pu adhérer aux 10 Commandements ; quand ils n’ont pas osé se les approprier ou les revendiquer, mais le chéma’ leur restera à jamais fermé, comme trop spécifiquement judaïque ; certes le credo monothéiste est devenu celui de tous les hommes, mais son application dans la vie quotidienne, sa conception rigoureuse sont restés typiquement juifs. Jusqu’à la destruction du Second Temple, la récitation des 10 Commandements accompagnait celle du chéma’ .
Elle fut supprimée parce que le peuple avait tendance à considérer les 10 Commandements comme les seuls principes importants de la Tora et précisément parce que les premiers chrétiens se distinguaient déjà des juifs par le rejet des prescriptions strictement religieuses pour ne garder que les préceptes moraux. Cette suppression fut d’ailleurs facilitée par les allusions aux 10 Commandements que nos sages ont voulu voir dans le chéma’.
Ainsi le chéma’ imprègne toute l’existence de l’être juif, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, il est récité en toutes circonstances, dans les moments les plus anodins, quotidiennement, matin et soir, mais aussi dans les instants les plus tragiques . Les victimes des pogromes, des autodafés, des camps de concentration, les martyrs de tous les temps rendirent leur dernier souffle avec, sur les lèvres, le chéma’ israël.
Quelle est l’idée fondamentale développée dans cette prière si célèbre ? Et pourquoi est-elle enseignée par Moise précisément dans notre Paracha, à l’issue des 40 années d’errance dans le désert ?
Chema Israël est certainement le texte le plus connu de la Tora. Sa lecture quotidienne, matin et soir, constitue une mitsva primordiale. Le premier des trois paragraphes de cette prière est extrait de la paracha Vaethanane. Quelle est l’idée fondamentale développée dans ce paragraphe ? Et pourquoi est-elle enseignée par Moise précisément dans cette Paracha, c’est-à-dire à l’issue des 40 années d’errance dans le désert.
Ce texte commence avec le verset bien connu :
CHÉMA ISRAEL A.DONAI É.LOÉNOU, A.DONAI E’HAD – Écoute Israël, A.do.naï notre D.ieu, D.ieu est Un.
Moise demande aux enfants d’Israël de proclamer l’Unité divine. Le mot אחד (E’had) qui signifie Un se compose de trois lettres qui évoquent allusivement ce concept. La première lettre est unא (alef) dont la valeur numérique est 1. La seconde lettre est le ח (’hèt) qui équivaut à 8. Quant à la dernière, c’est leד (dalèt) égal à 4. Quand un Juif prononce ces mots, il doit méditer sur l’unité de Dieu qui est présente dans les « 7 cieux » et la terre (8) ainsi qu’aux 4 points cardinaux.
Un équilibre fragile
L’univers tout entier, dans sa globalité comme dans la moindre des parties qui le composent n’existe que grâce à la Volonté divine qui est la source de toute existence.
De prime abord, nous ne percevons pas cette interdépendance. Lorsque nous contemplons l’univers et toutes ses merveilles, nous avons l’impression que les êtres humains, les animaux, les végétaux et les minéraux affichent, à chaque seconde, une parfaite autonomie. Au point même de se révolter parfois contre le Créateur ou de nier son existence. Bien évidemment, c’est Dieu lui-même qui est l’origine de ce semblant d’autonomie afin de conforter le libre arbitre de l’homme pour qu’il comprenne de lui-même que Dieu est à l’origine de toute vie. S’Il le voulait, le Créateur, pourrait ramener le monde au néant absolu en un instant.
Une incroyable effervescence règne dans l’univers. Une multitude d’informations nous parvient à chaque instant. Ceci peut nous conduire à penser que la création est une réalité complètement « déconnectée » de l’essence divine. Et c’est justement pour ne pas faire cette erreur que nous lisons le Chema deux fois par jour. Nous prenons soin de placer notre main sur les yeux pour bien méditer profondément. Cette introspection nous permet de nous rappeler que l’existence de la création est en fait fragile. L’univers tout entier ne dépend en réalité que de la (bonne) volonté de Dieu.
En hommage à nos chers parents Abraham ben Yossef Zal (12 Av) et David ben Esther Zal (12 Av) |