Les États-Unis et la Turquie conviennent du cessez-le-feu en Syrie. Mais la balle est toujours dans le camp Moscou / Damas

 

L’annonce du vice-président américain Mike Pence à Ankara, le jeudi 17 octobre, selon laquelle la Turquie avait accepté un cessez-le-feu de 120 heures n’a surpris que ceux qui ont crédité les déclarations erronées sur les « succès » de l’opération d’une semaine menée par la Turquie contre les Kurdes du nord de la Syrie . Lors de discussions directes avec Pence et le secrétaire d’État Mike Pompeo, Erdogan s’est rendu compte qu’une trêve était son meilleur pari pour éviter une débâcle. Ils étaient accompagnés du conseiller américain à la sécurité nationale, Robert O’Brien, et de l’envoyé spécial en Syrie, James Jeffrey. Pence a annoncé que le cessez-le-feu devait permettre aux forces kurdes de se retirer d’une zone de sécurité désignée (convenue par le président Donald Trump et Erdogan le 6 octobre) et de faire place à des négociations en vue de la cessation définitive du conflit. Les forces américaines doivent faciliter la retraite des Kurdes.

Les sources militaires de DEBKAfile rapportent que Pence a remis à Erdogan une bouée de sauvetage. Dimanche dernier, le 13 octobre, son opération avait faibli, contrecarrée par l’arrivée des forces gouvernementales syriennes dans les régions kurdes, avec le soutien militaire de la Russie, alors que les troupes turques étaient toujours sur le point de passer à l’attaque. Cela faisait suite à une entente éclair entre les Kurdes et Damas. Cet accord et l’étroite coordination entre les présidents Trump et Vladimir Poutine, ont laissé peu de choix au président turc, sinon de danser à nouveau selon la politique de l’administration Trump. Sinon, lui et l’armée turque se retrouveraient face à un large front de la Russie, de l’armée syrienne et des Kurdes. Erdogan s’est donc plié et a accédé à la demande de Trump pour une trêve provisoire.

Trois interférences peuvent être tirées de la révélation de Pence selon laquelle les États-Unis faciliteraient le retrait des Kurdes :

  1. Les forces américaines censées se retirer des régions kurdes sont toujours présentes.
  2. Elles devront coordonner leurs efforts avec les forces militaires russes et syriennes qui se sont déplacées vers ces régions cette semaine.
  3. Washington n’est pas en position de dire aux Kurdes quoi faire après les avoir poussés dans les bras de Moscou et de Damas.

Il reste donc à voir comment le président russe Vladimir Poutine va répondre à l’initiative de Washington sur la trêve avec la Turquie et comment les mesures militaires prises par les États-Unis dans le nord de la Syrie s’harmonisent avec celles des forces russes. Dans l’attente des réponses à ces questions, les dirigeants kurdes ne bougeront pas de leurs positions.

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US and Turkey agree on Syria ceasefire. But the ball is still in the Moscow/Damascus court

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