Le cancer, première cause de mortalité en France, en 7 chiffres

Nombre de cas, cancers les plus répandus, importance du dépistage… Tour d’horizon, à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, pour mieux comprendre la maladie et ses enjeux de santé publique.

Par Tifenn Clinkemaillié

Le cancer reste à travers le monde une cause majeure de mortalité. Tous les ans, 10 millions de personnes décèdent de la maladie. Pour lutter contre ce fléau, la recherche bat son plein.

Chaque année a lieu, le 4 février, la Journée mondiale contre le cancer. L’occasion de promouvoir les moyens de faire reculer la charge de morbidité imputable à cette maladie. Tour d’horizon, en chiffres clés.

· 433.000 nouveaux cas chaque année

Avec 157.000 décès annuels, le cancer reste la première cause de décès en France. Chaque année 433.000 nouveaux cas sont enregistrés. Depuis 1990, ce chiffre a doublé. En cause notamment, le vieillissement de la population et l’amélioration des méthodes diagnostiques. Par ailleurs, le maintien, ou l’augmentation de certains comportements à risque dans la population favorise cette tendance.

Ainsi, les chiffres du cancer du poumon chez les femmes augmentent depuis que le tabagisme s’est installé dans leurs habitudes. Au global, on estime que 3,8 millions de personnes vivent en France aujourd’hui avec un diagnostic de cancer.

A travers le monde, le cancer constitue la deuxième cause de décès avec près de 10 millions de morts par an, derrière les maladies cardiaques. Quelque 35 millions de nouveaux cas de cancer devraient être détectés en 2050, soit 77 % de plus qu’en 2022, affirme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

· 57 % d’hommes

Les hommes (57 %) sont légèrement plus touchés que les femmes. Toutefois, après une augmentation jusqu’en 2005, le taux d’incidence « tous cancers » a diminué et semble se stabiliser depuis 2012.

Pour les femmes, la tendance est à la hausse : +0,9 % par an depuis 1990. Autre enseignement : l’évolution de l’incidence de l’ensemble des cancers diffère selon le sexe.

· 2.200 enfants

Les adultes ne sont pas les seuls à être touchés par le cancer. Les plus jeunes le sont aussi. Chez les enfants et les adolescents, le cancer touche chaque année, en moyenne, 2.200 nouvelles personnes (1.843 chez les moins de 15 ans et 440 chez les adolescents de 15 à 17 ans en 2023).

Bonne nouvelle toutefois : la survie à cinq ans des enfants et adolescents atteints de ces cancers s’est améliorée de manière très significative ces dernières décennies. Elle dépasse aujourd’hui 80 %. Chez les moins de 15 ans, les principales localisations cancéreuses sont les leucémies (28 % des cas). Chez les 15-17 ans, les principales localisations sont les lymphomes (27 % des cas).

· 60.000 cancers du sein

Le principal cancer féminin est celui du sein. Il représente un tiers des cancers qui touchent les femmes, soit près de 60.000 cas par an, et 12.000 décès chaque année. Ce cancer fait partie de ceux qui se soignent le mieux : cinq ans après un diagnostic précoce 99 femmes sur 100 sont encore en vie. Viennent ensuite les cancers du poumon (9 %), et ceux du côlon et du rectum.

Le principal cancer qui affecte les hommes est celui de la prostate (61.000 cas). Ils sont ensuite 21.370 à être touchés par des cancers du côlon et du rectum et 19.339 à souffrir de cancer du poumon.

· 6.600 décès évitables

Le dépistage peut pourtant sauver des vies. « Si l’adhésion au principe du dépistage organisé est élevée au sein de la population française (94 % des femmes se déclarent favorables au dépistage du cancer du sein et 94 % des hommes et femmes au dépistage du cancer colorectal), le passage à l’acte demeure insuffisant », déplore l’Institut national du cancer.

Actuellement, le dépistage du cancer colorectal qui enregistre 34 % de participation. S’il atteignait 65 %, 5.700 cancers colorectaux et 6. 600 décès pourraient être évités chaque année, estime l’organisme. Pour atteindre ces chiffres, l’Assurance maladie souhaite réaliser 1 million de dépistages supplémentaires d’ici 2025. Cette année, 13,6 millions d’invitations à réaliser un dépistage du cancer colorectal seront ainsi envoyées, ainsi que 10,4 millions pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et 5 millions pour le cancer du sein. A travers le monde, on estime que 3,7 millions de vies supplémentaires pourraient être sauvées chaque année en mettant en oeuvre des stratégies de prévention adaptées.

Par ailleurs, plus de 40 % des décès du cancer (4,4 millions) dans le monde sont causés par des facteurs de risque modifiables. En clair, ce sont donc des cancers que l’on peut prévenir en réduisant le facteur de risque, comme la consommation d’alcool et de tabac.

· 6 personnes sur 100.000

Sarcome, mélanome uvéal, lymphomes… au-delà des cancers les plus courants, 70.000 personnes sont touchées chaque année par un cancer rare. Moins de 6 personnes sur 100.000 en France sont ainsi touchées par un cancer rare. Au global, ils représentent toutefois 22 % des cancers enregistrés en France.

Et la recherche continue de s’y intéresser, à l’Institut Curie notamment. L’une des difficultés réside dans les formes multiples de ces cancers. Il existe ainsi plus de 100 types de sarcome, et 70 types de lymphomes. Ces cancers sont donc difficiles à diagnostiquer, surtout pour un médecin qui ne les aurait jamais rencontrés.

En France, des réseaux nationaux de référence sont en place pour optimiser la prise en charge des patients. Ils permettent d’accéder à une véritable expertise médicale et aux dernières innovations thérapeutiques. Et cette organisation fait avancer la recherche. « Des études ont démontré que, dans les sarcomes par exemple, lorsque la chirurgie est menée dans un centre expert, le pronostic des patients est meilleur », explique ainsi Sarah Watson, oncologue et chercheuse à l’Institut Curie.

· 16,1 milliards d’euros

Chaque année, l’Assurance maladie consacre 16,1 milliards d’euros à la prise en charge des cancers en France, soit 10 % des dépenses totales. Le coût des traitements est important. Il représente 3,2 milliards d’euros. Et il devrait croître encore. En cause, le prix des traitements innovants qui devrait alourdir la facture de 1 à 1,2 milliard d’euros par an.

A travers le monde, le coût économique total du cancer a été estimé à 1.160 milliards de dollars. Perte de productivité, de revenu des ménages, réduction de la qualité de vie, handicap et, décès prématurés sont comptabilisés.

JForum.fr avec www.lesechos.fr Tifenn Clinkemaillie

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