L’Ancienne élue socialiste du Val-d’Oise, Céline Pina réagit.

Le Point : Quel était, selon vous, le but de cette « journée burkini » ?
Céline Pina : C’est une provocation politique. Le but est de tester la résistance de la société française en s’attaquant aux droits des femmes. Le burkini, c’est la burqa version balnéaire. Les islamistes utilisent l’alibi du culturel pour imposer le cultuel. L’argument de la pudeur a le projet d’imposer l’invisibilisation des femmes.

Les femmes ne doivent-elles pas être libres de se baigner en burkini si elles le souhaitent ?
Nous sommes des êtres incarnés. On ne peut se construire dans la honte de soi. Comment habiter un corps tellement sale, souillé et impur, qu’il doit être caché aux regards ? Le plaisir tout simple du soleil et de la mer sur la peau est interdit aux femmes parce qu’elles sont des femmes. C’est une logique d’apartheid. Séparation des sexes, séparation entre la femme respectable au corps nié et l’impudique en bikini. La libération de la femme est passée par le corps, la régression de ses droits aussi.

Celine Pina, ancienne conseillère régionale socialiste du Val-d'Oise.

Que pensez-vous de la réaction des politiques ?
Le maire des Pennes-Mirabeau s’est battu pour que l’événement soit annulé. Mais les politiques auraient dû condamner sans équivoque. La page Facebook de Smile 13 (qui organisait l’événement) montre clairement que l’on a affaire à une association de militants islamistes qui rejettent notre mode de vie.

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À gauche, l’islamisme semble tabou…
Au PS, on évite d’aborder publiquement cette question à cause de l’affrontement violent et délétère auquel ses membres se livrent sur le sujet. Alors que le peuple de gauche lui demande de retrouver les idéaux républicains et émancipateurs qui fondent son histoire, une partie de la gauche soutient aveuglément une idéologie politico-religieuse obscurantiste, violente et raciste, ou détourne le regard. Alors que le cadre même de notre démocratie est attaqué, l’opinion assiste, effarée, à un affrontement de postures creuses et d’accusations de trahison entre une gauche dite libérale et une « vraie » gauche. Il est normal d’avoir des débats sur le rôle de l’État dans l’économie, mais pas pour se dédouaner de ne pas défendre ce que nous sommes.

Propos recueillis par Hugo Domenach – Le point

Le Point

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