Au début de son discours, Netanyahou a souligné le bilan positif de ses mandats sur le plan économique et international. « Une étude américaine a classé Israël à la 8e place des pays les plus forts au monde, et c’est grâce à nous », a déclaré Netanyahou.

« Quand je rencontre les dirigeants du monde, je suis plein de fierté car je vous représente et tous les citoyens d’Israël », a-t-il ajouté.

S’attaquant à ses principaux rivaux, Benny Gantz et Yair Lapid, le Premier ministre a assuré que « ceux qui voteront pour Lapid et Gantz doivent savoir qu’ils donnent le leadership à la gauche », tout en appelant à voter « soit pour un gouvernement de droite fort, soit pour un gouvernement de gauche faible soutenu par les partis arabes ».

« Ils (nos rivaux) savent que face à nos résultats exceptionnels, ils ne peuvent pas nous vaincre à l’issue d’un jeu honnête », a ajouté Netanyahou.

Le procureur général israélien Avichai Mandelblit a annoncé jeudi son intention d’inculper le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires qui le visent.

Bien qu’anticipée depuis plusieurs semaines, la décision d’Avichai Mandelblit, 40 jours avant les législatives anticipées du 9 avril, est susceptible de changer la donne électorale et menace le long règne de Netanyahou qui, à 69 ans et après bientôt 13 ans de pouvoir, brigue un cinquième mandat.

Ne réagissant pas directement à l’intention du procureur général, Netanyahou a toutefois rappelé le rôle joué par les médias durant la campagne, insistant sur le fait que « le peuple décide car le peuple est souverain, et non pas la presse ».

Le discours de lancement de Netanyahou marqué par quelques flèches parfois imprécises contre ses adversaires… et pas seulement sur l’Afghanistan

Le Premier ministre affirme que Benny Gantz a pleuré la mort des terroristes du Hamas, s’est félicité de l’accord sur le nucléaire iranien et s’est opposé à la construction d’une barrière à la frontière avec l’Egypte. Le patron du Parti Bleu Blanc nie ensuite ces affirmations de campagne. 

 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors du lancement de la campagne électorale de son parti du Likoud à Ramat Gan, le 4 mars 2019. (Aharon Krohn / Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors du lancement de la campagne électorale de son parti du Likoud à Ramat Gan, le 4 mars 2019. (Aharon Krohn / Flash90)

 

Lors du lancement officiel de la campagne électorale du Likoud lundi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a cité l’Afghanistan parmi les pays qu’il a visités.

L’Afghanistan n’a pas de relations diplomatiques avec Israël et est en réalité très hostile à l’égard de l’État juif. Le discours du Premier ministre selon lequel il s’est rendu là-bas en visite a fait sourciller. Netanyahu avait-il révélé une nouvelle sensationnelle?

«Je parlais de l’Azerbaïdjan», a précisé Netanyahu sur Twitter quelques minutes après sa sortie du podium. «Mais qui sait, peut-être lors de mon prochain mandat!», a-t-il ajouté avec un smiley.

Mais la langue peu nette de Netanyahu n’était pas la seule inexactitude dans son discours de près d’une heure lors de l’événement à Kfar Maccabiah à Ramat Gan. Surtout lorsqu’il a attaqué ses adversaires politiques, il a fait plusieurs autres affirmations qui étaient soit à moitié vraies, soit grossièrement trompeuses ou non prouvées.

Voici huit affirmations clés que Netanyahu a faites dans son discours :

1.  Netanyahu a déclaré:  Israël est classé au 8ème rang des pays les plus puissants du monde

C’est correct. Netanyahu faisait référence au classement 2019 des meilleurs pays de US News & World Report , publié plus tôt lundi. Il a été mené par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie et repose sur une enquête menée auprès de plus de 20 000 personnes du monde entier.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors du lancement de la campagne électorale de son parti du Likoud à Ramat Gan, le 4 mars 2019. Image: Getty Images

Comme l’année dernière, Israël s’est classé huitième dans la catégorie «puissance», derrière les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Japon.

« Pour sa taille relativement petite, le pays a joué un rôle important dans les affaires mondiales », a déclaré le magazine. (Ce que Netanyahu a choisi de ne pas dire, c’est que, dans le classement général des meilleurs pays du monde, Israël se classait au 29e rang.)

2. Netanyahu a déclaré: « Sous sa direction, Israël assiste à un épanouissement sans précédent des relations diplomatiques

Il est vrai que le « tsunami diplomatique » que certains de la gauche avaient prédit en l’absence de progrès dans le processus de paix avec les Palestiniens ne s’est pas matérialisé. De ce point de vue, Netanyahu a réussi le coup de force en parvenant à initier des relations suivies et prolixes avec la plupart des Etats Arabes, en l’absence de progrès dans le « processus de paix ». Il est également vrai que Netanyahu a développé de bonnes relations personnelles avec les dirigeants de grandes puissances telles que les États-Unis, la Russie, l’Inde et le Brésil, et que Jérusalem se fait de nouveaux amis dans les États musulmans d’Afrique et du monde arabe.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec le sultan Qaboos bin Said à Oman le 26 octobre 2018

Dans le même temps, il convient de noter que la politique étrangère israélienne doit encore faire face à de nombreux défis. Le ministère des Affaires étrangères est profondément sous-financé, les relations entre Jérusalem et l’Union européenne sont au plus bas, l’agression régionale de l’Iran ne montre aucun signe de ralentissement, tandis que le conflit israélo-palestinien reste le plafond de verre d’une normalisation totale avec les États du Golfe. De plus, Israël perd le soutien des éléments progressistes du parti démocrate américain, tandis que le mouvement mondial de boycott anti-Israël continue de gagner du terrain.

3. Netanyahu a déclaré : Les médias et la gauche sont unis dans un effort illicite visant à faire tomber mon gouvernement

Les journalistes et les politiciens de gauche, sachant qu’il ne peut pas être battu aux urnes, ont recours à une campagne « injuste » sans précédent pour le renverser ainsi que le gouvernement de droite, a déclaré Netanyahu. C’est un argument de défense qui donne quelques indications sur les motifs qui pourraient être à l’origine de certaines affaires d’entente avec le patron d’un média centriste : fortement marqué et fustigé, comme la plupart des hommes de droite, Netanyahu aurait tenté de contourner cet obstacle de l’impopularité taillée sur mesures par les médias. En voulant mieux faire que le destin que les médias lui réservaient,  et serait poursuivi pour de présumés « faux pas » suspectés ou avérés, débouchant sur les enquêtes de corruption à son encontre.

Le commissaire de police de l’époque, Roni Alsheikh, avec l’avocat général, Avichai Mandelblit, autour de Ntenayahu

Si Netanyahu est consterné par ses ennuis juridiques, en particulier après que le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé jeudi son intention de mettre en accusation le Premier ministre pour trois accusations, ont une de corruption, dans l’attente d’une audience, les procédures qui les ont conduites étaient tout à fait légales et légitimes.

Israël a une presse libre et dynamique, mais oscillant fréquemment au centre-gauche, parti de ses adversaires immédiats. Il est vrai que Netanyahu est la cible de nombreuses critiques de la part des principaux journalistes israéliens. Dans le même temps, le quotidien israélien le plus diffusé dans le pays, Israel Hayom, est toujours complémentaire du premier ministre, de même que les principaux chroniqueurs d’autres organes de presse importants.

4. Netanyahu a déclaré: ses principaux rivaux politiques cherchent à établir un gouvernement avec les partis arabes

Les chefs des partis bleu et blanc, Benny Gantz et Yair Lapid, sont des membres gauchistes qui cachent leurs vraies positions car ils savent que le public est de droite, a déclaré Netanyahu. Le parti rival envisage de s’appuyer sur un bloc électoral avec les partis arabes, a-t-il affirmé, car sans les députés arabes, il serait mathématiquement impossible à Gantz de constituer une coalition au pouvoir.

En fait, Bleu et Blanc nie les projets de coopération avec les partis arabes dans le futur processus de formation d’une coalition, s’engageant à ne s’aligner que sur les partis sionistes, y compris en proposant une alliance d’union nationale avec un Likoud sans Netanyahu, ce qui exclurait les listes arabes.

« Nous appellerons à un gouvernement d’union avec tous les partis, y compris avec le Likoud, qui se joindra à nous, ainsi qu’à quiconque est sioniste et sain d’esprit », a déclaré Gantz lundi. (Gantz a également indiqué clairement qu’il ne s’associerait pas avec le Likoud, aussi longtemps qu’il sera dirigé par Netanyahu, à qui il a demandé instamment de démissionner jeudi après que le procureur général eut annoncé sa mise en accusation.)

Les membres du parti bleu et blanc (GD), Moshe Ya’alon, Benny Gantz, Yair Lapid, et Gabi Ashkenazi.

5. Netanyahu a déclaré: Bleu et Blanc sont en faveur de l’éradication des implantations de peuplement; il est opposé

Lapid a parlé de la nécessité d’expulser des dizaines de milliers de résidents des implantations et Gantz a appelé à un nouveau désengagement de Gaza, a déclaré le Premier ministre.

«Il n’y aura plus de déracinement, plus de nouvelle expulsion, pas d’autre fracture dans la population (comme lors du Goush Katif), je ne laisserai pas cela se produire», a-t-il promis, ajoutant qu’il avait résisté à une pression incroyable de la part du gouvernement Obama à cet égard.

Lapid est en fait en faveur de la « séparation » d’avec les Palestiniens et d’une solution à deux États, qui laisserait les principaux blocs d’implantation de peuplement sous la souveraineté d’Israël. On ne se souveitn pas qu’il ait jamais appelé à des expulsions massives des résidents israéliens.

Dans une interview, Gantz a déclaré le mois dernier qu’Israël devait tirer les leçons du désengagement de Gaza de 2005 et qu’il était prêt à les « appliquer ailleurs ». Mais son parti a ensuite déclaré qu’il parlait de la prévention « d’un fossé entre les Israéliens et du maintien d’une sécurité non négociable, dans toute initiative future. « 

Gantz ne démantèlera pas unilatéralement les implantations de peuplement israéliennes, a déclaré le parti Bleu-Blanc, comme pour effectuer un damage-control d’une déclaration intempestive potentiellement dangereuse.

Dans le même temps, il convient de mentionner que c’est le Likoud qui a voté en faveur du désengagement et l’a mené à bien. En 2004-2005, Netanyahu lui-même a levé la main trois fois en faveur du plan de désengagement avant de changer d’avis.

Il est vrai que depuis son accession au poste de Premier ministre en 2009, Netanyahu s’est opposé au retrait des résidents des implantations de leurs foyers dans tout futur accord de paix. Au cours de la campagne de paix menée par l’administration américaine en 2014, Netanyahu aurait exigé que les résidents de Judée-Samarie soient autorisés à rester chez eux, même si leurs régions tombaient sous la souveraineté palestinienne.

6. Netanyahu a affirmé: Lapid et Gantz ont soutenu le dangereux accord sur le nucléaire iranien; il s’est battu et a aidé à l’annuler

La première affirmation déforme les faits. Lapid s’est opposé à l’accord de 2015, mais après sa signature, il a estimé qu’il n’était pas sage d’entrer en conflit avec l’administration américaine, qui avait défendu l’accord.

De même, Gantz n’était pas enthousiasmé par l’accord, mais après que cela soit devenu un fait accompli, il a refusé de se montrer «hystérique» (selon ses propres propos) à ce sujet. C’est une façon de dire qu’il ne l’aurait pas combattu avec la même pugnacité que Netanyahu si l’occasion lui avait été offerte (ou s’il avait été au pouvoir).

L’ancien chef d’état-major de Tsahal, Benny Gantz, prend la parole au Washington Institute, le 25 septembre 2015 (capture d’écran du Washington Institute)

«Je conviens qu’un meilleur accord aurait pu être conclu», a-t- il déclaré en 2015, peu après avoir quitté son poste de chef d’état-major de Tsahal. « Mais je vois aussi la partie à moitié pleine du verre, dans cette affaire », a-t-il ajouté, soulignant que l’accord préservait sa capacité nucléaire à l’ l’Iran « pendant encore dix, quinze ans ».

Netanyahu s’est opposé à l’accord, mettant en péril les relations entre Israël et le gouvernement Obama, et s’est efforcé de persuader le président américain Donald Trump de se retirer de l’accord de l’année dernière.

7. Netanyahu a déclaré: Gantz, en tant que chef d’état-major adjoint, s’est opposé à la construction de la barrière frontalière avec l’Egypte.

Bleu et Blanc nie catégoriquement cette accusation. Interrogé sur la position de Gantz sur la question, un porte-parole du parti a déclaré qu’il avait participé à d’innombrables délibérations sur les questions de défense mais ne souhaitait pas discuter dans les médias du contenu des discussions classifiées.

Avner Itai dirige le Requiem de Mozart à la frontière de Gaza, le 4 juin 2015 (avec la permission de / Noam Ekhaus)

8. Netanyahu a déclaré: Gantz a assisté à une cérémonie en l’honneur de 1 000 terroristes du Hamas tués à Gaza

«Dans les pires cauchemars, je n’aurais pas rêvé d’assister à un tel événement. Mais Benny Gantz est allé là-bas. Cela en dit long surl’altération de sa capacité de jugement », a déclaré le Premier ministre. Il faisait allusion à un concert intitulé «Du deuil à l’espoir », organisé en juin 2015 et dédié à la mémoire des victimes palestiniennes et israéliennes de l’opération Bordure Protectrice, que Gantz avait supervisé l’année précédente en tant que chef d’état-major de Tsahal.

Il est vrai que Gantz était assis au premier rang, mais il est faux de qualifier cet événement de mémorial pour les terroristes. Il s’agissait plutôt d’un effort visant à faire le deuil des victimes innocentes de la guerre dans l’espoir de rapprocher les Israéliens et les Gazaouites de la coexistence pacifique.

«Cet événement n’avait aucun lien avec le Hamas. il s’agissait d’envoyer un message d’espoir et de paix », a déclaré lundi soir un porte-parole des Bleus et Blancs.

Israël reconnaît que plus de 2 000 Palestiniens ont été tués au cours du conflit, dont au moins 936 «djihadistes» et 761 civils.

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Élie de Paris

Dernièrement, la critique gauchiste fustige l’inclusion de Otzem, parti d »extreme droite » dans l’équipée de la majorité de droite. Rappelons que otzem vient de l’étymologie ossature.
Renforcement de la structure.
Au même titre que Haatzmaout, mal traduit par l’independance, qui se traduirait politiquement par l’ossification…
{Un clin d’œil à la résurrection, à partir de ce petit os derrière la nuque, appelé louz_amande_ à cause de sa forme, et que nous renforçons à chaque havdalah du samedi soir, en le mouillant du vin de cette sanctification.
La résurrection opérera à partir de cet os, inexplicablement indestructible}.
Mais cette gauche n’explique pas sa collusion avec des pays arabes antisiomites virulents…
Et qui n’aurait pas ces sondages aberrants sans leurs voix..
Non.
Décidément, en l’état, et que le Seigneur l’assiste, l’inspire et lui accorde longue vie, il n’y a que Bibi.
On verra bien quand lui-même se désignera un successeur…
Pas demain la veille. 🙂

Bonaparte

La religion est le ciment du Peuple Juif .

Ne l’oublions jamais au moment du vote .

Barkhovba

Dites moi , dans quel Pays Musulman , y a t il ,un Hébreu dans le Gouvernement.
Pourquoi en Israël , y a t il autant de Musulmans , dans le gouvernement. .

C’est bel et bien le cheval de Troie..
Et que l’on mette pas ceci sur le compte de la Démocratie..