L’hommage de Bastia aux résistants du groupe Manouchian

 

Il y a 79 ans, les 22 résistants du groupe Manouchian étaient exécutés exécutés à Paris par les nazis. Ce mardi 21 février un hommage leur a été rendu devant le monument de la Résistance à Bastia

Une poignée de personnes a répondu à l’appel de l’ANACR 2B et du Comité de jumelage Corse-Arménie qui ont rendu hommage ce mardi à Bastia aux 22 membres du groupe Manouchian exécutés à Paris en 45.

Le président l’ANACR 2B, Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance, Sixte Ugolini a tout d’abord évoqué ce réseau Manouchian dans son discours. « Le réseau Manouchian, du nom de son chef Missak Manouchian, était composé de vingt-trois communistes, dont vingt étrangers espagnols, italiens, arméniens et juifs d’Europe centrale et de l’Est. Il harcela l’ennemi nazi par de nombreux attentats et actes de sabotage »

Ce réseau avait été constitué fin 1942 et faisait partie du groupe de résistance des FTP MOI, Francs-Tireurs et Partisans – Main-d’Oeuvre Immigrée. C’est la Brigade spéciale n°2 des Renseignements Généraux français qui, de mars à la mi-novembre 1943, parvint à démanteler le réseau.

« Au matin du 16 novembre 1943, Missak Manouchian fut ainsi arrêté ainsi que les autres membres du groupe. Torturés, ses membres seront ensuite jugés lors d’un procès qui s’est déroulé devant le tribunal militaire allemand du Grand-Paris, du 17 au 21 février 1944 » indique Sixte Ugolini.

Vingt-deux des vingt-trois membres du réseau sont condamnés à mort et fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. Olga Bancic, la seule femme du groupe, envoyée en Allemagne y sera décapitée le 10 mai. Peu avant le procès, les services de propagande allemands avaient publiés et placardés sur les murs de Paris et des grandes villes françaises des affiches avec les visages des « terroristes ». Elle sera appelée « Affiche rouge ». Cette affiche à la couleur rouge prédominante se présentait en trois parties : Barrant le haut et le bas de l’affiche, la question « Des libérateurs ? » et sa réponse « La libération ! Par l’armée du crime ».

Dans un triangle rouge figurent les photos, noms, origines et actions menées par dix résistants du groupe Manouchian : Grzywacz, juif polonais, 2 attentats – Elek, juif hongrois, 8 déraillements – Wasjbrot, juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements – Witchitz, juif polonais, 15 attentats – Fingerweig, juif polonais, 3 attentats, 5 déraillements – Boczov, juif hongrois, chef dérailleur, 20 attentats – Fontanot, communiste italien, 12 attentats – Alfonso, Espagnol rouge, 7 attentats – Rayman, juif polonais, 13 attentats – Manouchian, Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés. Enfin, six photos représentaient la menace qu’ils constituaient à travers certains de leurs attentats.

« En 1955 le poète Louis Aragon écrit un poème intitulé « Groupe Manouchian », qui paraît dans le journal communiste «L’Humanité », poème paraphrasant la dernière lettre que Missak Manouchian adressa à son épouse. Ce poème est publié un an plus tard sous le titre « Strophes pour se souvenir » dans « Le Roman inachevé » souligne S.Ugolini.

En 1959, le poème est mis en musique par Léo Ferré sous le titre L’Affiche rouge. La chanson restera censurée, interdite à la radio et la télévision françaises, jusqu’en … 1981.
Sixte Ugolini a salué le « combat redoutable de ces hommes pour la liberté et la dignité…. Ils restent des frères de lutte pour l’avènement d’un monde meilleur ». Le président de l’ANACR 2B a ensuite lu le poème d’Aragon.

Alex Santerian, président du Comité de jumelage Corse-Arménie a ensuite pris la parole : «Le rôle décisif des étrangers , et particulièrement celui des arméniens dans la Résistance reste assez méconnu. C’est pourquoi nous sommes ici présents aujourd’hui. Pour rendre hommage à l’un d’eux, Missak Manouchian, chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne, qui à lui seul représente le symbole de nombreux autres…… La figure de Manouchian perdure. C’est donc un résistant et un communiste qu’on évoque ; c’est surtout l’étranger apatride qui donna son sang pour un pays qui n’était pas le sien et dont il dira dans ses dernières lettres l’attachement qu’il lui porte ; c’est également bien sûr l’Arménien dont le souvenir est d’autant plus réactivé que se mène, en parallèle, le combat pour la reconnaissance du génocide arménien. ».

Un dépôt de gerbes a suivi les discours, puis une minute de silence.

Philippe Jammes  www.corsenetinfos.corsica

Des représentants du Parti Communiste de Haute-Corse et le conseiller municipal d’opposition Julien Morganti étaient aussi présents.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires