Jeudi dernier, le 10 janvier, Nicolas MADURO a été investi pour un second mandat présidentiel de six ans.
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Contrairement à ce que prévoit la constitution vénézuélienne, la cérémonie n’a pas eu lieu devant l’assemblée nationale, mais devant le tribunal suprême de justice composée de juges, et surtout de très nombreux militaires désignés par le président sortant, Nicolas MADURO.
A la suite de la victoire de l’opposition aux dernières élections législatives, le président vénézuélien, héritier d’Hugo CHAVEZ, a tout simplement retiré à l’assemblée nationale tous ses pouvoirs, et gouverne seul le pays.
Il l’a fait au nom du peuple, pour son bien, pour sa défense
Cette cérémonie d’investiture n’a pas mobilisé de nombreux représentants étrangers ; y assistaient la Bolivie, la Chine, Cuba, le Nicaragua, l’Ossétie, la Russie et le Salvador.
J’appelle votre attention sur les attitudes des Chinois et Russes qui interpellent car elles défient le droit international, et déclinent l’égoïsme national sans se soucier de la paix civile au Venezuela et dans les pays latino-américains.
Certes, les Chinois et les Russes argumentent en prétextant ne pas vouloir interférer dans les affaires intérieures des autres pays, et refusent de remettre en cause l’indépendance nationale du Venezuela. Cette rhétorique traditionnelle vise à éviter toute immixtion extérieure dans leurs propres affaires, et à écarter toute critique sur les atteintes aux droits de l’homme dans leur propre pays.
Au-delà de cette posture idéologique, rappelons que la Chine est aujourd’hui le principal créancier du Venezuela, et que la Russie est son principal fournisseur de matériel militaire.
Pour réaliser cette cérémonie, il a fallu attendre sept mois après l’élection présidentielle considérée comme :
  • « Ni libre, ni crédible » par l’Union européenne qui demande un nouveau scrutin « libre et juste »
  • Illégitime par la conférence épiscopale vénézuélienne
  • Illégitime également par les quatorze pays latino-américains du groupe de Lima qui ont demandé, le 4 janvier, à Nicolas MADURO de se retirer et de remettre le pouvoir à l’assemblée nationale.
Les pays voisins sont inquiets de l’afflux de réfugiés vénézuéliens estimés à plus de deux millions et demi ; certains n’hésitent pas à pronostiquer que la répression policière et la crise économique vont accentuer l’exode, et prévoient jusqu’à cinq millions de personnes d’ici à la fin de l’année.
Au nom du peuple et pour son bien et sa défense, le régime chaviste opprime son peuple par :
  • Un fichage généralisé de la population. A l’occasion des élections des conseillers municipaux le 9 décembre dernier, 12 711 « tentes rouges » étaient à proximité des 14 000 bureaux de vote pour proposer aux citoyens le « carnet de la patrie » ; ce document d’identité mis en place en janvier 2017 permet également d’avoir accès à des aliments au prix subventionné et distribués par les comités locaux d’approvisionnement et de production (CLAP). « Les points rouges » étaient tenus par des militants du régime, et non par des fonctionnaires, qui ont réalisé un repérage des votants
  • Les opérations de libération du peuple (OLP). Sous couvert de poursuivre des délinquants, la police traque les opposants, et fait une vingtaine de morts par jour, qualifiés de « résistants à l’autorité ». Cette chasse aux sorcières a donné lieu à de nombreuses bavures et erreurs policières.
  • La Sebin, la police politique
  • Une généralisation de la violence. Le Venezuela détient le triste record mondial du pays où on meurt le plus par arme à feu
Déjà en décembre 2017 et en mai 2018, j’ai appelé votre attention sur la catastrophe économique que connait ce pays :
  • Une crise économique inégalée. Le quatrième PIB latino-américain est en réduction constante depuis 2013 : – 6,2 % en 2015, -16,5 % en 2016, -15 % en 2017, et également en 2018.
  • Une hyper inflation qui dépasse 1 000 000 % en 2018 et devrait, selon le FMI, atteindre 10 000 000 % en 2019. Malgré une réforme monétaire menée il y a six mois et consistant à émettre de nouveaux billets avec cinq zéros en moins, il est très difficile de trouver des liquidités. Cette situation a eu un effet collatéral positif, la quasi disparition des braquages de banque. Mais cela a reporté les vols en milieu rural, notamment d’animaux ou de productions.
  • L’effondrement de la production pétrolière passée en dix ans de plus de 3 millions de barils/jour à un peu plus d’un million en 2018. Malgré des réserves exceptionnelles le secteur pétrolier vénézuélien est en délabrement faute d’investissement et d’effectifs en diminution régulière.
L’asphyxie de l’économie entraine une grave crise sociale et humanitaire, aux multiples facettes avec des pénuries de médicaments et de produits alimentaires, une aggravation de l’état sanitaire de la population, une détérioration des services publics…de nombreux dysfonctionnements qui conduisent les Vénézuéliens à émigrer.
Il est grand temps que pour le bien du peuple, Nicolas MADURO accepte le verdict des urnes.
Dov ZERAH  MARDI 15 JANVIER 2019
Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. 
De plus, j’invite toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique,  à consulter le site « economiesafricaines.com Merci

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