Les derniers rebelles d’Alep décrivent les forces d’Assad en train de brûler vifs des rescapés

Alors que la coalition du dictateur syrien s’empare des derniers quartiers encore tenus par les rebelles, les résidents font leurs adieux au monde et les médias d’opposition disent que des atrocités de masse se répandent déjà à travers toute la ville.

Au beau milieu des célébrations à coups d’armes à feu tirant en l’air et d’acclamations de la part des fidèles d’Assadde membres des milices chiites étrangères sous le commandement Iranienles troupes soutenant le régime ont conquis environ 90% des zones jusque-là détenues par l’opposition à l’Est d’Alep.

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Le dernier espoir des rebelles assiégés, la plupart d’entre eux semblant s’être retirés, confrontés à une défaite certaine, serait de recevoir des renforts ou du ravitaillement de laprt de leurs homologues des faubourgs sud ou de l’ouest.  Mais cette option est désormais verrouillée, puisque ces routes sont complètement interdites par le régime.

La prise triomphale de la citadelle de la révolution syrienne fait suite à un jour d’intenses bombardements des maisons et des immeubles d’appartements, en détruisant tellement qu’il est impossible d’établir un bilan du nombre de morts civils ou combattants.  Les quartiers de Bustan al-Qasr, al-Kallasa, al-Farod et al-Salhin, dans la Vieille Ville, ainsi que celui de Sheikh Saed, dans le district Sud, sont à présent tous sous le contrôle du régime.

La défense civile syrienne, les fameux Casques Blancs (parfois controversés car certains appartiennent ou sont proches de milices islamistes), disent que plus de 90 corps de gens présumés être encore en vie, sont prisonniers sous les débris et que leur équipe de volontaires rapportent qu’ils sont en mesure d’entendre les voix des enfants piégés sous les gravats de leurs maisons.

Un membre de ce groupe dans Alep a déclaré à la TV Al Arabiya, lundi soir, que des hommes, des femmes et des enfants se blottissent en pleurant dans les rues en ruine et aux portes des immeubles vides, dans les rares quartiers qui demeurent entre les mains de l’opposition. Il décrit la situation comme sans espoir, parce que les missiles de précision et les barils de bombes largués à l’aveugle ont détruit les installations médicales de la ville, les ambulances et les stocks de carburant.

Des rapports non-confirmés, circulant sur les réseaux sociaux de l’opposition, suggèrent que des atrocités de masse ont déjà commencé, telles que l’exécution sommaire de 17 civils dans le quartier d’Al-Kalaseh, de 22 autres dans Bostan al-Kasrand et de l’immolation vivante de  femmes et de neuf enfants dans la rue al-Firdous. Le Daily Beast n’est pas en mesure de confirmer de façon indépendante ces bilans.

Al-Kaabi, qui avait kidnappé et tué 5 soldats américains, en 2007, à la tête de sa milice, l’Asaib Ahl al-Haqdirige une faction dissidente de sa milice d’origine. Connue sous le nom d’Harakat Hezbollah al-Nujaba, il s’agit désormais d’un bras armé de l’appareil de sécurité irakien, mais qui, étrangement, est affecté par l’Iran au combat en Syrie. Les Nations-Unies viennent juste de l’accuser d’avoir pris part cette semaine, au massacre d’au moins 82 civils dans l’Est d’Alep, dont 11 femmes and 13 enfants—un massacre perpétré aux côtés d’autres supplétifs confessionnels chiites de l’Iran et des troupes Baathistes du dictateur Bachar Assad, soutenu à bouts de bras par l’Iran et al Russie.

L’agence de presse officielle syrienne SANA, prétend que huit personnes ont été tuées et 47 blessées dans la partie Alep détenue par le régime, à la suite d’attentats à la bombe de la part de combattants de l’opposition (islamistes inclus). La plupart des victimes seraient des femmes et des enfants, selon l’agence pro-gouvernementale.

Les rebelles anti-Assad et les résidents de la poche de résistance en diminution constante, un îlot urbain d’environ cinq kilomètres-carrés qui abrite plus de 100,000 personnes, ont passé la journée à signer des messages sur les réseaux sociaux, en demandant aux journalistes de raconter leur histoire et d’alerter sur leur agonie imminente.

Le Daily Beast a été en mesure de rester en contact avec Abdulkafi Al-Hamdo, un enseignment universitaire de la ville assiégée. Cette brève conversation s’est déroulée comme suit :

TDB: “J’espère que vous êtes en sécurité.”

AA: “Je ne pense pas être encore là (vivant) demain matin.”

TDB: “Pensez-vous que tous les quartiers assiégés restants vont tomber demain?

AA: “Non. Excepté en marchant sur le corps de tous les civils. Je ne rendrai pas ma peau, mafemme et ma fille au régime Assad sans les défendre… J’espère que vous raconterez à tous ce que je suis en train de vous dire »

Sur un lien WhatsApp visible publiquement et appartenant au Siège des Médias d’Alep, al-Hamdo s’avère plus fataliste. « Le Jour du Jugement dernier se déroule à Alep », dit-il. « Les gens courent sans savoir où.Les gens sont sous les gravats vivants et personne ne peut les sauver. Des gens sont blessés dans les rues et personne ne peut aller les aider, parce que les bombes tombent au même endroit ».

Le blogueur-militant qui a remporté des récompenses Marcell Shehwaro, qui est natif d’Alep, a partagé sur Facebook un message de l’un des ses amis les plus « pacifiques » et les moins sectaires. « Non, Marcell, ne t’inquiète pas », peut-on lire, « Je me donnerai moi-même la mort, je ne les laisserai pas m’arrêter ».

Lina al-Shamy, une femme de 26 ans, a posté une vidéo d’elle-même sur Twitter. Parlant un  courant, al-Shamy déclare : « A quiconque peut m’entendre : nous sommes tous exposés à un génocide dans la ville assiégée d’Alep. Ce sera sans doute ma dernière vidéo.

Plus de 50.000 personnes civiles qui se sont rebellées contre le dictateur al-Assad, sont menacés d’exécutions sur le champ ou de mourir sous les bombes. Selon les militants, plus de 180 personnes ont été exécutés sommairement dans les zones dont le régime a récemment repris le contrôle. Ces meurtres de masse sont exécutés par les gangs d’Assad et les milices qui les soutiennent. Les civils sont coincés dans une zone toute petite qui d’excède pas deux kilomètres-carrés. Sans zones de sécurité, aucune vie, chaque bombe qui tombe commet un nouveau massacre. Sauvez Alep, sauvez l’humanité ».

Jouad al-Khateb a un message identique—qu’on hésiterait à appeler « message d’adieu » – pour le monde. En arabe, il déclare à la caméra : « Voici, derrière moi le quartier de Bustan al-Qasr. Depuis la nuit dernière jusqu’à l’instant présent, il est bombardé par toutes sortes d’armes  : roquettes à vide, missiles. Les roquettes n’ont pas arrêté depuis la nuit dernière. Les gens partant de Bustan al-Qasr me disent que cela devient une ville-fantôme. Plus de 20 familles demeurent sous les décombres dans divers quartiers. Les Casques Blancs ont été incapables d’arriver jusqu’à la moindre des victimes », ajoute al-Khateb.

« Mon message à ceux qui regardent : Juste d’arrêter la cascade de sang qui nous tombe dessus. Nous ne voulons pas quitter les zones assiégées. Arrêtez la cascade de sang. C’est comme si c’était devenu normal pour la communauté internationale, vous savez, une roquette tombe, 20 ou 30 personnes sont tuées, sous les décombres, ils ne peuvent pas les en extraire – c’est quelque chose de totalement normal. Dans tous les cas, il n’y a pas d’espace dans les cimetières pour les enterrer. Laissez-les être enterrés sous les immeubles. Je pense que ce sera ma dernière vidéo, parce que nous commençons à en avoir marre de parler, marre des discours ».

Al-Khateb est interrompu par un son bruyant et gémissant.

« C’est un baril de bombe », dit-il, en faisant référence à l’une des munitions improvisées les plus sinistrement notoires larguées par le régime, une boîte métallique remplie d’explosifs et de shrapnel, qui sont lancées de façon indiscriminée par hélicoptères.

Un autre résident pris au piège, Ameen al-Halabi, se vante sur Facebook : « J’attends la mort ou l’emprisonnement par les forces d’Assad. Je préférerais mourir sur le sol de ma patrie que d’être arrêté par ces milices sans foi ni loi ». Al-Halabi a demandé à ses amis de lui pardonner si c’était le dernier message qu’il écrira jamais.

Sur plusieurs chats et forums rebelles de l’application de messagerie populaire Telegram, il y a eu des appels aux jeunes de Syrie, pour qu’ils lancent le djihad contre les conquérants d’Alep, même si c’est seulement pour laver l’honneur des femmes qui ont été violées au cours de la blitzkrieg Assadiste.

Savoir si si ce crime de guerre particulier a déjà été commis à Alep – et bien que les observateurs des droits-de-l’homme ont bien renseigné les viols de masse organisées dans les prisons du régime Assad, depuis le début du conflit – l’appel la guerre sainte contre le régime peut bien prendre racine. C’est pour cette raison que la CIA et les chefs de l’Etat-Major conjoint ont donné leur avis à l’Administration Obama, en lui disant que la chute de l’Est d’Alep,en plus de constituer une catastrophe humanitaire, pourrait aussi se transformer en menace terroriste contre les Etats-Unis. La radicalisation des survivants est une conclusion courue d’avance.

En ce qui concerne ceux qui sont déjà radicalisés, ils ont vécu une semaine remarquablement de bon augure. Alors que le régime se focalisait sur la prise d’Alep, Daesh, ou l’Etat Islamique auto-proclamé,  a été en mesure de reprendre complètement une autre ville syrienne antique, Palmyre, qu’il avait perdue, avec bien plus de tambours et trompettes dans les médias internationaux, en mars dernier.

Malgré la gravité des événements du jour, et les nombreuses brèches dans les lois internationales réglementant les guerres, qui ont conduit à l’effondrement de la zone détenue par les rebelles, les dirigeants politiques américains ont pris tout leur temps avant de proposer un commentaire. Le Président Obama a observé en silence, alors que la Russie et le régime Assad étaient en train de commettre ce que le Secrétaire d’Etat John Kerry n’a pas hésité à désigner comme des Crimes contre l’Humanité et Donald Trump n’a jamais une seule fois prononcé le nom d’Alep, sur sa tribune préférée dans les réseaux sociaux : Twitter, depuis qu’il a été élu Président des Etats-Unis, il y a un mois. Kerry a même servilement invité le Kremlin, durant le week-end, à montrer « un peu de grâce » dans sa façon de reconquérir la partie Est d’Alep.

« Le Saint Coran enseigne que quiconque tue un innocent fait comme s’il tuait toute l’humanité. Et le Saint Coran dit aussi que quiconque sauve une personne, c’est comme s’il sauvait toute l’humanité« , ainsi parlait Obama lors d’une audience restée dans les annales, au Caire, en 2009, où il a fait l’un des tous rs discours de sa présidence.

Le Président qui est entré dans le  Bureau Ovale en promettant de réparer la déchirure entre les Etats-Unis et le monde islamique, pour cause supposée de guerre contre le terrorisme et d’invasion de l’Irak, est maintenant sur le point de quitter ce même Bureau Ovale en ayant rien fait ou si peu pour arrêter le massacre ou la déportation de millions de gens en Syrie, ou encla destruction massive de l’une des villes historiques les plus vénérées en islam.

—Avec le reportage supplémentaire de Musab Al-Hamadee

MICHAEL WEISS, ROY GUTMAN, ALEX ROWELL

13.12.16 5:15 AM

thedailybeast.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Marcello

pipo ! c’est l’oposition a assad ils brule eux memes leurs appartements avant de partir

hank
Raphael

Tres lourde la propagande. C’est digne d’Al Jazira.

Nicodème

Vous mentez . Vous savez très bien que els gens d’Alep Est n’atgyendaien,t qu’une chose , c’est être libérés par l’armée loyaliste , tandis que ces salopards d’islmaistes les gardaient en otages ou en boucliers humains .La question est de savoir si c’est par bêtise (répéter en boucle la propagande américaine Obama-esque , ou si c’est inconsciemment . Bachar et Israël ont le même ennemi : l’islam sunnite . Si Israël avait été intelligent sur ce coup là , il l’aurait compris . Israël ferait mieux de se rapprocher de la Russie au lieu de rester bêtement collé à l’oncle Sam , qui a déjà commencer à l’abandonner , d’ailleurs .

Michel Masson

Comment pouvez-vous croire à une ineptie pareille !
Cela m’étonne et me déçoit beaucoup de votre part…

Jcg

Ce qui se passe est plus que monstrueux , seulement , toutes ces victimes civiles ou militaires sont c elles qui auraient pu avoir l occasion un jour ( dans leur reve ) de tuer les Juifs Quand a l indignation regulee des faiseurs d opimions en eurabia et chez les americains d huusein obama , ils sont complices !