Envoyé israélien à l’ONU : « À quel point cet organisme est-il moralement en faillite ? »
« Il n’y a pas de morale ici, seulement des préjugés et de l’hypocrisie », a déclaré l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, lors d’une réunion de l’Assemblée générale sur la guerre entre Israël et le Hamas.
L’ambassadeur israélien auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, s’exprimant lors de l’événement « Écoutez nos voix : violences sexuelles et basées sur le genre lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre », le 4 décembre 2023. Photo de Shahar Azran.
L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, a fustigé l’Assemblée générale de l’ONU lors d’une réunion mardi matin, tout en brandissant un gâteau à l’effigie de Kfir Bibas, qui aura un an dans les prochains jours. Bibas et sa famille ont été pris en otage par le Hamas lors du massacre du 7 octobre.
« Kfir a passé un quart de sa vie en otage. Il a été kidnappé avant même de pouvoir apprendre à dire « maman » », a déclaré Erdan. « Est-ce qu’il reçoit la nourriture et les vitamines dont il a besoin pour grandir et se développer ? Est-ce qu’il rampe ? Comment un bébé peut-il être une cible ? Une cible délibérée ?
La session de l’Assemblée générale de mardi s’est tenue à la suite du veto américain sur un projet d’amendement russe à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas. Les récents changements de procédure du Conseil de sécurité déclenchent une réunion automatique de l’Assemblée générale chaque fois qu’un des cinq membres permanents du conseil exerce son droit de veto.
L’envoyé de Washington a déclaré que les demandes de la Russie, qui ont en partie déclenché le veto américain, étaient « déconnectées de la situation sur le terrain ».
Erdan a accusé mardi l’ONU de devenir « complice des terroristes », obsédée par les Gazaouis, qui ont porté le Hamas au pouvoir, tout en ignorant les victimes israéliennes du terrorisme.
« Il n’y a pas de morale ici, seulement des préjugés et de l’hypocrisie », a déclaré Erdan.
Robert Wood, ambassadeur adjoint des États-Unis, a réprimandé les États membres, qualifiant leur silence sur le sort des otages restants de « profondément troublant ».
Wood a également cité l’absence d’exigences demandant au Hamas de déposer les armes et de se rendre.
« Ce serait bien s’il y avait une voix internationale forte pour presser les dirigeants du Hamas de faire le nécessaire pour mettre fin au conflit qu’ils ont déclenché », a déclaré Wood.
Pendant ce temps, Moscou a fustigé Washington, l’ambassadrice adjointe Anna Evstigneeva accusant les États-Unis de « bénir l’extermination en cours des Gazaouis », en partie grâce à l’utilisation de leur veto au Conseil de sécurité.
Elle a déclaré que la Maison Blanche cherchait à « saper délibérément les efforts multilatéraux sous les auspices de l’ONU » afin de faire avancer ses propres objectifs au Moyen-Orient.
Le Chili a profité de la réunion pour annoncer qu’il « présenterait rapidement un renvoi de la situation » au procureur de la Cour pénale internationale. Le président chilien d’extrême gauche, Gabriel Boric, a un long historique de positions anti-israéliennes et n’a critiqué que les Juifs chiliens pour leur soutien à l’État juif.
En outre, environ trois douzaines de personnes prétendant être des rabbins et des étudiants rabbiniques ont infiltré la salle du Conseil de sécurité sous couvert d’une visite guidée, où elles ont scandé leur soutien à un cessez-le-feu immédiat.
Plusieurs groupes anti-israéliens généralement considérés comme bien extérieurs au courant dominant juif ont organisé la manifestation. Comme ils l’ont fait mardi, les groupes utilisent des objets juifs traditionnels tels qu’un shofar et un talit pour paraître plus authentiques.
Le groupe a été escorté à l’extérieur par le personnel de sécurité de l’ONU et a poursuivi sa protestation de l’autre côté de la rue.
Le Conseil de sécurité doit se réunir à nouveau vendredi à la demande de l’Algérie pour discuter de ce qu’il appelle la menace de déplacement forcé des Gazaouis.
Pendant ce temps, dans le cadre de la résolution 2720 du Conseil de sécurité, qui a entraîné le veto sur l’amendement susmentionné, Sigrid Kaag, la nouvelle coordinatrice principale de l’ONU pour Gaza, a pris ses fonctions lundi. Selon les Nations Unies, elle se rendra cette semaine à Washington pour des réunions non précisées et commencera son travail régional à Amman.
Jusqu’à présent, elle n’a pas demandé de visa à Israël pour entrer à Gaza. Israël a refusé des visas et des prolongations de visa à au moins quatre employés de l’ONU depuis le début de la guerre.
JForum.fr avec jns MIKE WAGENHEIM
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