A propos de la déclaration de Mordekhai Kedar sur l’assassinat de Rabin

Cher Mordekhai Kedar

On ne s’est retrouvé qu’une seule fois à la même tribune, mais je connais bien vos magnifiques polémiques, en langue arabe, contre les islamistes, ainsi que vos différents textes sur l’histoire de l’islam, et sur vos propositions concrètes quant au rapport d’Israël aux Palestiniens.

A propos de l’assassinat de Rabin, vous avez été courageux de dire ce que vous avez dit. Ma seule réserve concerne le moment, compte tenu de la situation politique très délicate actuelle….

Ce serait grave qu’un homme comme vous qui n’a cessé de défendre Israël soit traduit devant le  »conseil de discipline » de votre université, alors qu’une telle mesure n’a jamais été utilisée contre tous ces universitaires qui, lorsqu’ils abordent le problème de la paix, ne trouvent à blâmer qu’Israël, et alors qu’ils ne connaissent rien ni de l’histoire du monde arabe, pourtant à leur porte, ni de sa culture, ni de l’islam, n’ayant même jamais lu le Coran !

Pour ma part, et pour revenir aux réactions que vous avez suscitées, j’ai toujours pensé qu’il était impossible d’assassiner un Président – et en Israël, le 1er ministre en est l’équivalent – sans la complicité des services censés le protéger.

Le cas de Kennedy es bien connu. Beaucoup moins est celui de Boudiaf en Algérie, assassiné par sa propre garde, alors qu’il prononçait un discours public devant 600 personnes triées sur le volet, mais dont le commanditaire reste jusqu’à présent inconnu pour la bonne raison que la décision n’a pu être prise qu’au niveau le plus haut de l’institution militaire qui dirige l’Algérie depuis 1962.

Dans le cas de Rabin, je ne sais pas comment l’enquête fut menée, n’ayant fait mon alya qu’en 2011, mais il faudrait se demander au moins de quelle force politique ils dépendaient. Et que je sache, la droite n’était pas au pouvoir à l’époque. Pour moi Ygal Amir, si c’est bien lui qui a tiré, ne peut-être qu’un lampiste. Avec des peot, ça faisait plus vrai.

Vous évoquez comme raison qu’on aurait voulu empêcher Rabin de se retirer d’Oslo, ce qui n’est pas improbable vu que dès le départ, et c’est un fait bien avéré, il avait été très réticent à s’engager dans ce  »processus de paix » qui s’est vite révélé être un processus de guerre…

On pourrait ajouter une autre raison : l’envie de prendre sa place.

Le goût du pouvoir fait perdre la tête. On le voit aujourd’hui avec Gantz.

Bien à vous, et avec mon admiration pour votre combat au sein du monde arabo-musulman.

Jean Pierre Lledo, cinéaste.

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calimero

Jean Pierre Lledo, vous dites quelque chose de très juste, « sans la complicité des services de sécurité et la garde reprochée il est quasi impossible d’assassiner un Président ou un Premier Ministre » est vous avez raison. Ainsi dans le cas de l’assassinat d’Itzhak Rabin il y avait près d’Igal Amir un indicateur-provocateur infiltré par le Shin Bet du nom d’Avishai Raviv, qui n’a jamais été inquiété ni interrogé ni poursuivi. Après les tirs des balles à blanc, Itzhak Rabin remonte dans sa voiture avec ses gardes de corps et roule vers l’hôpital qui se trouvait à quelque centaines de mètres de l’attentat pendant 8 longues minutes, c’est anormal et suspect. Normalement dans une enquête classique et un Procès normal, les dernières personnes qui l’ont vu en vie et son entourage auraient dû être interrogées, ce qui n’a pas été le cas cette fois-ci. Cela suppose que les services de sécurité, les enquêteurs et les Magistrats étaient de mêche avec les vrais coupables de cet assassinat. Il est temps que la vérité sur cet assassinat soit dévoilée. Manifestement les vrais coupables de cet assassinat doivent être cherchés à gauche et pas à droite.

Calimero

Troublant

Itshak

Si ces images ont été diffusées, on doit pouvoir les retrouver…

Yéochoua Sultan

Rabin a rejoint sa voiture de fonction, s’est assis à côté du chauffeur, et la voiture a démarré. C’est ainsi que le Premier ministre avait alors quitté la place des Rois d’Israël (qui porte aujourd’hui son nom). Les images de ce départ ont été diffusées dans le monde entier dans des flashs spéciaux dans les minutes qui ont suivi l’annonce des tirs sur Rabin.