La première mosquée « gay friendly » d’Europe ouvre ses portes près de Paris.

À l’origine de ce projet, le Franco-Algérien Ludovic-Mohamed Zahed, 35 ans, doctorant en anthropologie et psychologie.Vendredi, près de Vincennes, le dojo du moine bouddhiste zen Federico Joko Procopi est devenu la première mosquée ultra-progressiste d’Europe.

Le religieux prête « par solidarité » son lieu de culte pour en faire la première mosquée « gay friendly » et féministe d’Europe.

À l’origine de ce projet, le Franco-Algérien Ludovic-Mohamed Zahed, 35 ans, doctorant en anthropologie et psychologie :

« C’est une mosquée radicalement inclusive, où les gens peuvent venir comme ils sont », explique-t-il.

Jusque-là, le fondateur de l’association Homosexuels musulmans de France priait chaque vendredi avec des milliers de fidèles à la Grande Mosquée de Paris.

Il appréciait l’anonymat du lieu et le contenu – « jamais politique » – des prêches.

Mais, même dans la foule, certains individus, hommes efféminés notamment, sont « repérés tout de suite », déplore-t-il.

L’Europe à la traîne

Des mosquées dites « inclusives » existent déjà aux États-Unis, au Canada et en Afrique du Sud, mais celle de Paris est une première en Europe.

L’association Les musulmans pour les valeurs progressistes, lancée en 2007 aux États-Unis, a recensé une dizaine de lieux de culte similaires en Amérique du Nord, et quelque 1 500 membres.

« Ils veulent réformer, promouvoir un islam alternatif, incluant des valeurs progressistes », explique Florence Bergeaud-Blackler, chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.

« Mais leur but n’est pas de s’en tenir à la seule défense d’une minorité dans le cadre d’une interprétation de l’islam qu’ils jugent obsolète à partir de leur expérience discriminée », analyse-t-elle.

Polémique

Cette initiative n’a reçu le soutien d’aucune institution musulmane, de nombreux imams et personnalités de l’islam de France y voyant un projet contraire à la religion.

« Il y a des musulmans homosexuels, ça existe, mais ouvrir une mosquée, c’est une aberration, parce que la religion, ce n’est pas ça », estime Abdallah Zekri, président de l’Observatoire des actes islamophobes au Conseil français du culte musulman (CFCM).

« Nous ne culpabilisons pas les homosexuels, mais nous ne pouvons pas donner une place à cette pratique au point qu’elle devienne un aspect de la société », renchérit Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Pour lui, cette mosquée ne saurait être reconnue.

« C’est quelque chose d’extracommunautaire », dit-il.

« Bases théologiques solides »

« S’ils sont encore ultra-minoritaires et ne pèsent pas grand-chose dans le paysage religieux musulman, ils réfléchissent à partir de bases théologiques solides », souligne Florence Bergeaud-Blackler, selon laquelle leur message a un impact non négligeable dans le champ religieux.

Même s’il se défend d’avoir pour objectif de « convaincre tout le monde de devenir homophile », Ludovic-Mohamed Zahed se félicite de commencer à recevoir, outre les menaces, des mails d’encouragements et de questionnements.

« Quelque chose est en train de frémir », assure-t-il.

Le Point.fr Article original

TAGS: Federico Joko Procopi Ludovic-Mohamed Zahed Musulmans

Homosexuels Vincennes France Religion Boubakeur Inclusif

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