Frédéric Chatillon , proche de Marine Le Pen, a poursuivi lundi devant la justice le livre « Vol au-dessus d’un nid de fachos » (Fayard), dans lequel il est qualifié de « néonazi » et « négationniste » par le journaliste Frédéric Haziza, dont l’avocat a enfoncé le clou. Lors de l’audience de référé au tribunal de grande instance de Paris, l’avocat de M. Chatillon, Roland Bonnefoy, a demandé la suppression des passages litigieux et à titre subsidiaire l’insertion d’un encart dans l’ouvrage, paru le 15 janvier.

M. Chatillon a « un passé que d’aucuns estiment chargé et sulfureux », ancien président du Gud (groupe étudiant d’extrême droite), « ce qu’il ne renie en aucune manière », « mais c’était il y a plus de 25 ans », a fait valoir Me Bonnefoy.

Aujourd’hui quadragénaire et père de six enfants, dirigeant une entreprise de communication qui travaille pour le FN, son client peut « craindre pour sa sécurité personnelle et celle de sa famille ». Selon lui, l’emploi des termes qu’il juge injurieux équivaut à condamner son client à « une sorte de mort sociale », dans un « contexte tendu ».

Frédéric Haziza n’a « jamais manié la barre de fer au milieu de croix celtiques », a observé son avocat, Richard Malka. « Tout le débat est précisément de savoir qui est M. Chatillon », a-t-il poursuivi, citant les liens de ce dernier avec la Syrie de Bachar al-Assad.

Le « dernier président charismatique du Gud », n’a « jamais eu aucun regret d’avoir dirigé cette organisation » où se mêlent chants du IIIe Reich et salut nazis, a ajouté Me Malka, « il n’a qu’à dire qu’il regrette et condamne cette époque », que c’était une « erreur de jeunesse ».

« On vous demande d’interdire de dire ce qu’il est », a-t-il lancé à la présidente, en produisant un livre sur le Gud édité par M. Chatillon, qui comporte « des choses qui soulèvent le coeur ».

Me Malka a également produit des photos, montrant par exemple M. Chatillon faisant une « quenelle », geste de ralliement du polémiste Dieudonné, alors qu’il faisait de la plongée sous-marine, et évoqué sa proximité avec le négationniste Robert Faurisson.
La décision a été mise en délibéré au 12 février.

Jean-Marc MORANDINI Article original

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«Néonazi»: le témoignage qui accuse un proche de Marine Le Pen

Dans une attestation détaillée, un ex-militant du GUD raconte la « haine maladive des juifs » de Frédéric Chatillon, ancien leader de cette organisation étudiante d’extrême droite, devenu conseiller officieux de Marine Le Pen et prestataire du FN : liens avec le négationniste Robert Faurisson et Dieudonné, dîners « hommages » à Hitler, « soirées « pyjamas rayés » », connexions avec le régime syrien.

Marine Le Pen n’a « pas coupé tous les ponts avec les néonazis ». C’est ce qu’estime le journaliste Frédéric Haziza, auteur de Vol au-dessus d’un nid de fachos, publié aux éditions Fayard le 15 janvier. Dans son livre, l’auteur vise « deux de ses principaux confidents et conseillers, Frédéric Chatillon et Philippe Péninque » qui, selon lui, « assument encore aujourd’hui leur héritage politique du temps du GUD, et contrôlent les finances du Front national ».

Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011.© Capture d’écran d’un documentaire de Canal Plus.

Conseiller officieux et vieil ami de Marine Le Pen, leader du GUD (Groupe union défense) dans les années 1990 devenu prestataire du Front national, Frédéric Chatillon ne veut pas qu’on le traite de « néonazi » ni de « négationniste ». C’est pourquoi il a demandé à la présidente du tribunal de grande instance de Paris, dans une procédure en référé, de faire censurer plusieurs passages de ce livre. L’audience s’est tenue lundi matin 3 février.

Dans ses conclusions, Me Richard Malka, avocat des éditions Fayard et de l’auteur, a détaillé le long cursus de Frédéric Chatillon à l’extrême droite (lire notre article ici). Mais lundi matin, l’avocat a versé au dossier un document inédit : une attestation extrêmement détaillée d’un ancien militant du GUD qui a « beaucoup côtoyé Frédéric Chatillon », président du mouvement à partir de 1991.

Dans ce document de trois pages, daté du 30 janvier et remis au tribunal le 3 février, Denis Le Moal, ex-gudard devenu chef d’entreprise, dresse un portrait idéologique de ce proche de Le Pen qui cultive, selon lui, « aujourd’hui comme hier une haine maladive des juifs ». Selon lui, « il ne s’agit aucunement d’erreurs de jeunesse » : ces « engagements de jeunesse » et ses « rapports avec les milieux néonazis français ou européens ne se sont jamais démentis».

M. Le Moal raconte comment, « sous (l’)impulsion » de Chatillon, « le GUD prit un tournant antisémite et négationniste ». « Nous militions surtout par anticommunisme. Les Juifs avant l’arrivée de Chatillon, ce n’était pas notre problème. À l’époque de (William) Bonnefoy(prédecesseur de Chatillon, ndlr), il n’y avait pas de dérive antisémite », explique ce « militant de base » du GUD « entre 1986 et 1995 », parti « en prenant conscience de cette dérive ».

Frédéric Chatillon lorsqu’il était chef du GUD, à partir de 1991. © Les Rats Maudits

L’ancien gudard rapporte une dizaine d’épisodes édifiants. Il éclaire par exemple les liens entre Chatillon et le négationniste Robert Faurisson. Selon lui, le président du GUD a demandé en mars 1991 à une partie de ses troupes « de venir assurer la sécurité d’un homme qu’il avait présenté comme un “ami” qui devait passer en procès au Palais de Justice de Paris ».

« Nous y sommes allés avec une dizaine de militants du GUD dont Jildaz Mahé O’Chinal et Axel Loustau (deux très proches de Chatillon, le second étant devenu en 2012 le trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, ndlr). Je me suis rendu compte alors que l’ami de Chatillon était Robert Faurisson, affirme Denis Le Moal. Visiblement ils se connaissaient bien. Il nous l’a présenté en nous disant beaucoup de bien de lui et en nous précisant que nous “partagions les mêmes idées” ».

D’après l’ex-militant, les deux hommes se seraient connus à l’époque où Chatillon travaillait à la librairie OGMIOS, qui « diffusait une littérature antisémite et négationniste que Chatillon considérait comme dépeignant la réalité historique ».

Frédéric Chatillon avec Dieudonné et le négationniste Robert Faurisson, en 2009, au théâtre de la Main d’or, à Paris. © Reflexes

Dieudonné et Chatillon au tribunal avec Faurisson © Reflexes

F. Chatillon (à droite) et Jean-Pierre Emié, dit « Johnny le boxeur » (à gauche), aux 25 ans du GUD, à la Mutualité, à Paris. © Les Rats Maudits

Aux 25 ans du GUD, le nationaliste italien Marcello de Angelis (à gauche) et le repésentant flamand du NSV (2e à droite). © Les Rats Maudits

Dans Les Rats maudits, un livre publié en 1995 dans lequel Chatillon et ses acolytes racontent les trente années du GUD, les auteurs notent d’ailleurs, à l’occasion de ce meeting, que « le danger rouge n’existe plus » et que « l’ennemi change ».

Dans cette attestation, Denis Le Moal affirme également que Frédéric Chatillon « organisait » à l’époque, « chaque année », « un dîner le jour de l’anniversaire du “Führer” le 20 avril, pour rendre hommage à “ce grand homme” ». Présent à l’un de ces dîners, « dans un restaurant de Montparnasse », l’ex-gudard explique que Chatillon était venu avec « un portrait peint d’Adolf Hitler », et qu’il le présenta au cours du dîner « en prononçant ces mots “mon Führer bien aimé, il est magnifique”, avant de l’embrasser ». Il assure aussi que Chatillon « organisait, alors qu’il était étudiant, des soirées “pyjamas rayés” en allusion aux tenues de déportés juifs ».

Un « débriefing par les services français » pour un « Mein Kampf en arabe »

Autre épisode révélateur: un déplacement en Espagne en novembre 1992, pour l’anniversaire de la mort de Franco. Denis Le Moal rapporte une rencontre entre Chatillon et Léon Degrelle (ancien Waffen-SS et fondateur du mouvement collaborationniste Rex en belgique). Degrelle « lui déclara, après cette charmante rencontre: “si j’avais eu un fils, j’aurais aimé qu’il vous ressemble” », « une reprise de la citation que Hitler avait (selon lui) adressé à Degrelle en 1944 ».

D’après Denis Le Moal, Chatillon était « très fier de cette filiation reconnue et assumée ». Un an plus tôt, le président du GUD se serait aussi rendu en Croatie « pour s’afficher aux côtés des néonazis européens qui se battaient avec les héritiers des Oustachis contre les Serbes ».

L’ancien militant du GUD détaille également les connexions syriennes de Frédéric Chatillon, comme le général Tlass, qui lui aurait offert, « à l’occasion de son premier séjour en Syrie », « un magnifique exemplaire de Mein Kampf en arabe que Frédéric Chatillon ramena précieusement en France ». Ce qui aurait valu au gudard d’être « interpellé pour un débriefing par les services français à sa descente d’avion », à Paris.

Frédéric Chatillon avec Manaf Tlass et Dieudonné, en Syrie, en 2008. © Reflexes

Denis Le Moal énumère les actions du GUD prenant « pour cible des intérêts ou symboles juifs en France ». Selon lui, ces attaques auraient commencé « après cette visite en Syrie » et auraient été organisées par Frédric Chatillon « du début à la fin ». « Le GUD est devenu un supplétif du régime syrien, les intérêts financiers de Frédéric Chatillon rejoignant ses intérêts politiques », estime l’ancien militant, qui apporte une autre illustration: « À cette époque Chatillon rencontre Roger Garaudy, et achète les droits de son livre révisionniste « les mythes fondateurs de l’Etat d’Israël » pour l’Egypte. Je sais qu’il pensait gagner beaucoup d’argent avec ce « filon » ».

Mediapart avait déjà relaté dans plusieurs enquêtes (à lire ici et là) l’engagement pro-Assad et le business de ce proche de Marine Le Pen avec le régime syrien. Comme nous l’avions révélé, Chatillon avait fait l’objet d’un signalement Tracfin et d’une enquête confiée à la brigade financière pour ses affaires avec la Syrie. L’enquête avait été close en avril 2012, sans provoquer de poursuites judiciaires, mais elle avait révélé le versement, par le régime syrien, de fonds à la société de Chatillon destinés à gérer sa communication.

En 2011, l’ex-leader du GUD parraine la création du site pro-régime Infosyrie.fr (fermé en janvier 2013), et il apparaît dans une manifestation de soutien à Bachar al-Assad en octobre, au côté de son ami Olivier Duguet, alors trésorier du micro-parti de Marine Le Pen:

Olivier Duguet (à gauche) et Frédéric Chatillon (à droite) le 30 octobre 2011, lors de la manif pro-Bachar Al-Assad, à Paris. © Capture d’écran d’un documentaire de Canal Plus.

« Grâce à l’argent de la Syrie, Frédéric Chatillon est aujourd’hui à la pointe du combat négationniste et antisémite », affirme Denis Le Moal. À plusieurs reprises, le conseiller officieux de Le Pen s’est rendu en Syrie, avec le polémiste d’extrême droite Alain Soral et Dieudonné, « un pote », expliquait-il à Mediapart. Derrière « la rencontre de Dieudonné et de Faurisson », « le virage “politique” de Dieudonné » et « ses saillies antisémites », l’ex-gudard voit à chaque fois Frédéric Chatillon.

F.Chatillon (polo rouge) en Syrie à l’été 2006 avec Ahmed Moualek (Labanlieuesexprime), Dieudonné, Thierry Meyssan, Alain Soral. © dr

Il pointe aussi du doigt les liens entre l’ex-président du GUD et Alain Soral. Il rappelle que Jildaz Mahé, « ami d’enfance et employé de Chatillon au sein de sa société de communication », figure comme « membre fondateur » d’Égalité et Réconciliation, l’association de Soral. « Cette même haine viscérale le pousse à organiser des rapprochements improbables entre extrémistes de droite et extrémistes de gauche, sous la bannière de l’antisionisme », « avec comme ennemi commun Israël et les juifs », écrit-il.

Dans ce document, Denis Le Moal est catégorique: « Je ne suis ni antisémite, ni négationniste, ni néonazi, Frédéric Chatillon l’est évidemment. il n’y a pour moi aucun doute là-dessus ».

Frédéric Chatillon se prend en photo faisant le geste de la quenelle de Dieudonné, le 6 août 2013. © Twitter / fredchatillon

Ce témoignage rend plus embarrassante encore la présence de Frédéric Chatillon dans l’entourage de Marine Le Pen. Questionnée en janvier 2012 sur France Inter, la présidente du FN l’avait présenté non pas comme un « ami » – ce qu’elle avait fait dans Le Monde –, mais comme comme un simple « prestataire de service ».

L’ex-leader du GUD n’est pas un fournisseur parmi d’autres: il a été le prestataire phare de la campagne frontiste de 2012 : comme l’a révélé Mediapart, sa société avait perçu 1,6 million d’euros (presque un cinquième des dépenses déclarées par la candidate, prises en charge par l’Etat à hauteur de 8 millions).

Interrogé par Mediapart en octobre, Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN, avait reconnu que Frédéric Chatillon avait « beaucoup d’activités au FN. Il voit régulièrement Marine Le Pen, ils ont de bonnes relations, des relations anciennes. Nous avons confiance en lui, en son travail. » En juillet 2012, Frédéric Chatillon avait expliqué à Mediapart qu’il « voyait (Marine Le Pen) une fois par semaine pendant la campagne », mais qu’il « ne particip(ait) pas aux réunions de campagne » et n’avait « jamais été un conseiller officieux ».

L’ancien président du GUD a pourtant été aperçu à de nombreux événements du FN: des meetings de la candidate, mais aussi des conférences de presse comme celle-ci, au Salon des maires, en novembre 2011, aux côtés de hauts responsables du FN :

F. Chatillon avec Steeve Briois (secrétaire général du FN) et Nicolas Bay (secrétaire général adjoint du FN), en novembre 2011. © Capture d’écran LCP.


La Face cachée du nouveau front (extrait 2) par telerama

Car Frédéric Chatillon joue aussi les passerelles politiques pour Marine Le Pen. C’est lui qui organise les tournées en Italie de la présidente du FN (exemple en octobre 2011), grâce à ses réseaux néofascistes – « mes anciens alter ego », dit-il. C’est lui aussi qui approche certains futurs candidats du parti, comme l’ancien pasquaïen et ex-dirigeant de parfumerie Bernard Marionnaud, qui mène la liste « Rassemblement bleu marine » aux municipales, à Clamart.

Leurs liens dépassent la sphère politique. Nés tous les deux en 1968, Le Pen et Chatillon se sont connus à l’université d’Assas, à Paris, et se considèraient tous deux comme de « vieux potes de faculté », selon l’ancien président du GUD. Chatillon s’est par la suite marié avec une amie d’enfance de la présidente du FN, Marie d’Herbais, qui travaille au service communicationdu FN et fut candidate dans la Sarthe aux législatives de 2012.

Marie d’Herbais est salariée du FN et présente chaque semaine le « Journal de bord » de Jean-Marie Le Pen. © dr

Le trio avait fait parler de lui dans les médias à l’occasion d’une soirée arrosée en février 2003, organisée chez Frédéric Chatillon, dans le XVIe arrondissement de Paris, pour son anniversaire. Marine Le Pen s’était interposée, alors que son amie repoussait la police. Elle avait été elle-même visée par la suite par une plainte pour outrage déposée par les policiers.

MEDIAPART Article original

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« Vol au-dessus d’un nid de fachos », enquête sur la nébuleuse Dieudonné


« Vol au-dessus d’un nid de fachos », enquête sur la nébuleuse Dieudonné
Dieudonné et Alain Soral le 8 mai 2009 présentant la liste de leur « Parti antisioniste » au Parlement européen (AFP/Olivier Laban-Mattéi)

Dernier en date des livres parus sur la galaxie Dieudonné, Vol au dessus d’un nid de fachos, publié cette semaine par Frédéric Haziza.

Le journaliste politique (LCP, Radio J et Le Canard enchaîné) dessine la cartographie d’une « fachosphère » qui a son idéologue, Alain Soral, son propagandiste-businessman-homme de spectacles, Dieudonné, et son « milicien », Serge Ayoub. Compte-rendu de ce livre qui passe au crible réseaux et financement d’une nébuleuse d’extrême-droite :

La cartographie

Qu’est-ce qui unit Dieudonné, Alain Soral et Serge Ayoub? « La haine viscérale du Juif et de l’homosexuel,répond Frédéric Haziza, mais ils ne supportent pas plus les femmes et encore moins les féministes ».

Commençons par le plus connu, Dieudonné. Faut-il récapituler son itinéraire ? L’humoriste s’est fait connaître par des sketches en duo avec Elie Semoun, dans les années 90. De glissement en glissement, l’ancien militant anti-FN se présente aux européennes de 2009 comme candidat d’un Parti antisioniste, engagement qui lui vaut une invitation du président iranien Mahmoud Ahmadinejad (comme le détaille L’Express). Côté spectacles, à partir de 2007, il est condamné par la justice, notamment pour injures raciales et antisémitisme. Au total, 65.000 euros d’amendes, qu’il n’a jamais réglées.

Son humour, analyse Frédéric Haziza, véhicule les idées d’Alain Soral, bâtisseur de « pseudo-concepts autour de la théorie du complot juif ». Pour contourner la loi, Alain Soral « troque souvent le terme « juif » contre celui plus politiquement correct de sioniste ».  » Avec l’idée d' »opérer la synthèse sur le plan sociologique entre une jeunesse désoeuvrée, issue de l’immigration, et des petits Blancs déclassés ».

Quant au troisième homme, Serge Ayoub, il a fait couler beaucoup d’encre en juin 2013 à la mort de Clément Méric. Esteban Morillo, poursuivi pour homicide après le décès de cet étudiant antifasciste, appartenait aux Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Un mouvement organisé par Serge Ayoub comme une milice « qui défile en uniforme avec armes et emblèmes rappelant le fascisme ». Entre Dieudonné et Serge Ayoub, les liens sont avérés. L’atteste une vidéo qui suscitait cette question du chroniqueur Bruno Roger-Petit : « Dieudonné interviewe Serge Ayoub, faut-il faire comme s’il n’existait pas ? ».

Mais Frédéric Haziza fait état d’autres liens tissés par la nébuleuse Dieudonné avec l’extrême-droite. Notamment avec le GUD (groupe d’union défense), fer de lance à partir de 68 « de l’extrême-droite occidentaliste antisémite », dont un proche conseiller de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, fut un cadre important. Le journaliste évoque aussi des franges radicales, d’obédience « catholique intégriste et royaliste », présentes à l’université d’été du Printemps français de Béatrice Bourges, une des droitières animatrices de la Manif pour Tous. Et pointe même – faut-il le suivre sur ce terrain ? – des menaces « putschistes ».

Qui sont les fans de Dieudonné ?

Frédéric Haziza décrit un public jeune « qui n’a jamais voté ou très peu. Un public qu’Internet remplit d’idées faussement complexes : on nous ment, la réalité n’est pas la réalité, les médias, le « lobby », la « banque », la « finance internationale » imposent leurs vues, leurs choix, leurs diktats. Un public plus antiélitiste qu’anti-immigré, et en partie d’origine immigrée lui-même. Un public enfin essentiellement masculin, qui souffre dans sa virilité. Pour ce public-là, la cible, ce sont les Juifs, les francs-maçons et aussi, souvent, les femmes et les homosexuels ».

Un public qui capte au quart de tour les sous-entendus douteux de l’humoriste. « Ainsi marche la dieudonnisation des esprits », conclut Frédéric Haziza. Pareillement, le journaliste Bruno Roger-Petit s’interrogeait en juillet 2013 : « Comment se fait-il que la contre-culture du Dieudonnisme, ses codes, ses références, ses signes de reconnaissance, tous aussi odieux les uns que les autres finissent par être adoptés par toute une génération de vingtenaires et trentenaires qui, tantôt savent très bien ce qu’ils propagent, ce qui est grave, ou pire encore, ignorent ce à quoi ils participent, ce qui est encore plus grave ? »

La viralité du Net

Pourquoi Dieudonné faisait-il encore salle comble lundi dernier, auréolé d’une interdiction perçue comme une censure ? Grâce à son activisme sur Internet : vues des centaines de milliers de fois sur You Tube, les vidéos de l’humoriste font un tabac.

Les réseaux sociaux ne charrient pas uniquement les like chers à Facebook, ni les critiques argumentées dont on pourrait rêver. Depuis qu’il a commencé la promotion de son livre, Frédéric Haziza se voit adresser chaque jour des centaines de tweets d’injures ou attaques antisémites. Ce n’est, hélas, pas une découverte pour lui.

« Depuis des mois, écrit-il, je subis insultes, menaces, diffusion de caricatures avilissantes ; mon compte Twitter est submergé de messages orduriers; les amis de Soral créent en mon nom de faux comptes Facebook avec des insultes contre les « bandes de goys » en exergue (…). Mon nom, celui de mon père, celui de mon grand-père sont voués aux gémonies sur le net. Dans une vidéo publiée le 12 décembre 2012, Alain Soral me qualifie d' »escroc à la Shoah », mettant en doute la déportation de mon grand-père (…). Ce livre est aussi et surtout une réponse à cette infamie. » C’est via Twitter, encore, raconte-t-il, qu’il a reçu cette « sourde menace » : « Au fait, comment va ton fils ? Et de conclure : « Il va bien merci. Mais soudain cela fait froid dans le dos. »

Article original

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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filon

C’est vrai qu’ils ont vraiment l’air con avec ce geste de la queunelle et leurs gueules toutes épanouies…

Esther

Un grand bravo à Frederic Haziza et tout mon soutien !
Je vais me dépêcher d’acheter votre livre !

Jean

Armand Maruani,

Les choses , à tenter d’être clair, ne sont pas toujours , évidentes à comprendre .

Si vous en rajoutez , dans le calembour douteux , on arrive au tohu bohu, à la confusion de le terre de Babel.

Je ne pense pas , vous connaissant sérieux , que ce soit votre intention .

Soyez clair et rationnel .Vous vous en porterez mieux

Armand Maruani

{{( suite )}}

{{J’avais oublier :}}

http://fr.wiktionary.org/wiki/tapette

Armand Maruani

{{ {{tapette /ta.pɛt/ féminin}}

{{Instrument servant à taper. Il se dit spécialement d’un outil de plâtrier, de cimentier.}}

{{Palette de bois servant aux tonneliers.}}

{{Tampon de graveur.}}

{{Sorte de raquette d’osier servant à battre les tapis.}}

{{Bavard, personne à la langue bien pendue.}}

{{Mme Cottard ne distingua que les mots « de la confrérie » et « tapette », et comme dans le langage du docteur le premier désignait la race juive et le second les langues bien pendues, Mme Cottard conclut que M. de Charlus devait être un Israélite bavard. — (Marcel Proust – À la recherche du temps perdu, « Sodome et Gomorrhe »)}} }}

Jean

Si on traite les gens de facho et de néo Nazi, il est normal qu’ils réagissent, se défendent; au dessus d’une obscure querelle qui ne nous concerne pas car les journalistes de gauche ne sont pas des saints(que n’ont ils calomnié Israel….) , voyons les choses de façon générale, politique :

1°) L’histoire ne se répète pas

Valls à Pierre Lellouche : « je t’emmerde ! »

P.Lellouche « On n’est pas le 6 février 1934 ! »

Par lefigaro.fr

Violente passe d’armes dans les couloirs de l’Assemblée nationale aujourd’hui. Le site du Lab d’Europe 1 rapporte que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls a été pris à parti ce matin par le député UMP de Paris et ancien ministre, Pierre Lellouche, qui a évoqué l’interview accordée par Manuel Valls au JDD, ce dimanche 2 février, dans laquelle le ministre appelle à un « sursaut de la gauche », et se plaignait d’un climat politique comparable à « celui des « années 1930 ».

« Tu y es allé un peu fort dans ton interview, on n’est pas le 6 février 1934 ! », lui a dit Pierre Lellouche. Ce à quoi le ministre aurait répondu « Je t’emmerde ! », selon le Lab. « Je t’emmerde aussi. On n’est pas le 6 février 1934 », aurait rétorqué le député.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2

2°) Qu’ont fait Chirac, Sarkozy ou Hollande contre ce danger de l’insécurité ? U.M.P. – P.S. ,c’est bonnet blanc , blanc bonnet,ils ne font rien pour arrêter l’immigration , les actes anti Juifs, le changement de peuplement de la France, sa décomposition

http://www.lefigaro.fr/actualite-fr

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/06/01016-20140106ARTFIG00569-delinquance-le-severe-constat-d-un-general.php

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/09/quand-un-general-de-gendarmerie-se-fait-entendre/

3°) Rejeter catégoriquement, sans nuance, le F.N. , c’est attiser davantage l’antisémitisme des Français de souche, prôner l’abstention pour les prochaines élections et laisser le champ libre aux Islamistes et à leurs amis de tout poil autant dire une attitude incohérente ou de désertion.

Ou bien alors qu’on propose des SOLUTIONS VALABLES , REALISABLES .

Armand Maruani

{{( MLP – nazillons muzz suite )}}

{{C’est plus fort qu’eux , le masque finit par tomber
}}

https://www.jforum.fr/forum/france/article/marine-le-pen-a-bas-l-amerique-et

Armand Maruani

{{« à l’occasion de son premier séjour en Syrie », « un magnifique exemplaire de Mein Kampf en arabe que Frédéric Chatillon ramena précieusement en France ».}}

La collusion FN – extrémistes muzz , la face cachée de MLP .

Un jour on aura la pleine Lune mais il sera trop tard surtout pour tous les gogos Juifs qui auront voté pour elle .