Parachath Ki tètsè – L’esclave fugitif

« Tu ne livreras pas à son maître un esclave, qui s’est sauvé vers toi de chez son maître » (Devarim 23, 16).

Ce « droit d’asile » que la Tora garantit à l’esclave qui s’est enfui de chez son maître contraste avec les législations de l’Antiquité qui ne lui accordaient aucun droit et qui, bien au contraire, obligeaient les autorités et les particuliers à le capturer et à le restituer à son propriétaire.

Et pourtant le récit biblique semble souvent s’accorder avec ces législations. C’est ainsi que lorsque Hagar s’est enfuie de chez Sara, sa maîtresse, un ange de Hachem l’a incitée à retourner chez elle et à se laisser humilier par elle (Berèchith 16, 9). De même, lorsque Nabal a refusé de donner l’hospitalité à David qui s’était enfui de chez Saül, il a prononcé cette phrase révélatrice : « Nombreux sont aujourd’hui les esclaves qui s’enfuient de chez leur maître ! » (I Samuel 25, 10). De même encore, lorsque David a pris sous sa protection un esclave égyptien que son maître avait abandonné dans le désert et lui a demandé de s’engager dans son armée, il n’a accepté que sous la condition qu’il lui jure de ne pas le livrer à celui auquel il avait appartenu (I Samuel 30, 15).

Voilà peut-être pourquoi le Talmud (Guitin 45a) limite l’application de cette règle aux relations internationales. Dans les traités d’extradition conclue entre Israël et les autres peuples la livraison des esclaves fugitifs a toujours été exclue de leur champ d’application.

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Haftarath parachath Ki tètsè – « Comme les eaux de Noé… »

Dans le texte de notre haftara, Hachem assure que, de même qu’Il a juré que les eaux de Noé ne passeraient plus sur la terre, de même a-t-Il prêté serment qu’Il ne sera plus jamais courroucé contre Israël et qu’Il ne le menacera plus (Isaïe 54, 9).

Si ce verset, selon la plupart des commentateurs, vient en confirmation de celui par lequel Hachem a promis, après le déluge, de ne plus jamais déchaîner de cataclysme universel du genre de celui qu’Il venait de déclencher (Berèchith 8, 21 et 22), une toute autre signification lui est conférée par un Midrach (Pessiqta de-rav Kahana) :

« Qui a été le plus charitable de tous les patriarches? Rabbi Azaria a déclaré au nom de Rabbi A‘ha : C’est notre ancêtre Abraham. Il a en effet imploré le Saint béni soit-il, avant qu’Il déclenche le déluge sur les Sodomites, en disant : “Maître de l’univers, Tu as juré que tu ne feras plus déchaîner le déluge sur le monde. Certes, Tu ne feras pas venir un déluge d’eau, mais susciteras-Tu un déluge de feu ? Aurais-tu maintenant l’intention de contrefaire ton serment ? Loin de toi d’agir de cette manière ! (Berèchith 18, 25)” »

Jacques KOHN.

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Constantine

Agar n’était pas esclave mais servante, Saraï (Sara)étant stérile demande à son mari Abram (Abraham) de coucher avec Agar afin d’avoir une postérité. Lorsque Agar tombe enceinte le texte biblique nous dit: »ELLE REGARDA SA MAITRESSE AVEC MEPRIS » Agar est maltraitée puis renvoyée par Saraï, l’Ange de l’Eternel commande à Agar de retourner chez sa maîtresse et de s’humilmer sous sa main, rien n’indique dans le texte que Agar a subi la moindre violence ou vexation lors de son retour. Je pense que le sens qu’il faut donner aux mots « humilie-toi »: c’est reconnaitre l’autorité de son maître et non pas être écrasé par lui.
Maintenant…Imaginez (j’extrapole) que l’Ange ne s’ occupe pas de Agar, nous n’aurions jamais entendu parler d’Ismaël et nous n’aurions pas les Arabos-musulmans sur le dos. »Les desseins de l’Eternel son impénétrables ».

David a été « embauché » chez Saül come musicien, on ne peut pas dire qu’il était esclave ni même serviteur come ceux qui sont attachés à l’entretien de la maison. Saül est jaloux du succès de David et veut le tuer, David prend la fuite. Nabal ne connait pas David et le prend pour un quelconque esclave échappé de chez son mître, Abigaïll son épouse semble connaître David, lui fourni du ravitaillement. Plus tard lorsque Nabal meure Abigaïl épouse David.

Le garçon égyptien trouvé dans les champs par les hommes de David et conduit devant lui, ne s’est pas échappé, il a été abbandonné par son maître parce qu’il était malade,ce garçon craignait d’être remis à son maître suivant la coutume païenne de l’époque.