La candidate UMP à la mairie de Paris a réuni lundi quelque 400 colistiers à La Bellevilloise, dans le XXe arrondissement de la capitale. L’occasion de leur remonter le moral, après un nouvel incident avec le changement forcé de sa tête de liste dans le IIe.«Social-traîtres!» Nathalie Kosciusko-Morizet est l’arrière-petite-fille d’André Morizet, membre fondateur du Parti communiste français et auteur d’un récit de voyage: «Chez Lénine et Trotsky».

Lundi à La Bellevilloise, dans le XXe arrondissement de Paris, on aurait pu se demander si tout à coup, les racines familiales ne remontaient pas dans l’inconscient de la candidate UMP… Les «social-traîtres» pour elle à Paris, ce sont ses adversaires socialistes, avec en premier lieu la candidate Anne Hidalgo.

C’est avec cette insulte soigneusement choisie qu’elle les a interpellés, dans une salle remplie de quelque 400 de ses colistiers, sur les 527 que comptent ses vingt listes.

Le choix de l’arrondissement, le plus grand de Paris, l’un des plus populaires, et de la salle, branchée sur les milieux culturels marqués à gauche, ne devait rien au hasard mais tout au symbole d’une candidate qui se lance avec l’esprit batailleur dans les trois dernières semaines de campagne.

«C’est quoi, cette gauche qui a trahi la classe moyenne?»

Avec l’énergie du désespoir, peut-on aussi analyser au vu des sondages qui ont toujours donné la gauche gagnante, et largement, ces derniers mois. Se saisissant publiquement du sondage OpinionWay pour Le Figaro publié lundi, elle a pris à son avantage le chiffre de «55% des Parisiens» qui veulent «changer l’action municipale» et celui des «70% qui disent que Paris est une ville réservée aux privilégiés».

«C’est quoi, cette gauche qui a trahi la classe moyenne», s’est-elle demandé, affirmant ressentir sur le terrain «un énorme mécontentement». Objectif: remonter le moral de ses troupes et tenter de les galvaniser. En marge, elle a pointé du doigt le député PS de Paris Jean-Marie Le Guen «éclatant d’arrogance et de méconnaissance du terrain» pour avoir déclaré dimanche qu’Anne Hidalgo a «évidemment gagné la bataille de Paris».

«Ces gens-là n’aiment pas la démocratie», a poursuivi NKM.

Mais l’ancienne ministre, qui espérait un sans-faute pour cette première présentation de l’ensemble des colistiers, a été confrontée ce week-end à l’explosion de sa liste du IIe arrondissement, qui était jusqu’ici dirigée par Hélène Delsol.

Cette dernière a choisi vendredi d’inscrire en préfecture un autre numéro deux que celui qu’elle avait convenu de marquer auprès de NKM. Nathalie Kosciusko-Morizet a donc décidé de la destituer au profit de celui qui devait être inscrit en numéro deux, Christophe Lekieffre, conseiller sortant UMP de l’arrondissement. Mais Hélène Delsol compte bien maintenir sa liste.

Certes, la droite n’avait que de faibles chances de l’emporter dans le IIe, mais l’épisode nuit sérieusement à l’unité de cette campagne parisienne. Il va nuire aussi à ses finances… Mardi, NKM présente en effet officiellement son projet et son mode de financement. Un document de campagne de 40 pages était prévu pour l’occasion avec à l’intérieur… des photos d’Hélène Delsol.

«Nous avions édité un premier calage, quelques dizaines de milliers d’exemplaires sur les 750.000 prévus», admet Jean-Didier Berthault, directeur de campagne de NKM. Un surcoût évalué «à 10.000 ou 15.000 euros» mais qui ne sera pas imputé sur les comptes de campagne puisque le matériel ne sera pas distribué mais envoyé au pilon.

Sophie de Ravinel/ Le Figaro.fr Article original

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