L’assassinat de Mabhouh, à Dubaï, par un commando fait resurgir le souvenir des assassinats attribués au Mossad en plusieurs décennies de guerre secrète. Des heures de gloire et des déboires depuis la série qui a suivi la prise d’otage des athlètes israéliens à Munich en 1972, au retentissant « ratage » que fut l’empoisonnement raté de Khaled Mechaal, devenu depuis chef politique en exil du Hamas.

Golda Meïr, le 31 octobre 1973.
Photo: Shmouel Rahmani/Archives Jerusalem Post , JPost

Le dernier forfait en date attribué à l’agence de renseignement israélienne est l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, considéré comme le principal fournisseur d’armes du mouvement de la résistance islamique, le mois dernier dans un hôtel de luxe de Dubaï.

Les assassins ont été filmés par les caméras de surveillance, et ont laissé derrière eux ce qui semble être des preuves de poids : une police émiratie, sans doute plus professionnelle que ne l’espéraient les tueurs présumés, a découvert que sept d’entre eux avaient usurpé l’identité véritable de citoyens israéliens, détenteurs de passeports européens.

On attribue au Mossad plusieurs incidents au Moyen-Orient ces dernières années. Parfois davantage qu’il n’en commet réellement, selon Aaron Klein, ancien agent du renseignement israélien. La réputation du Mossad, particulièrement dans le monde arabe, remonte à des décennies.

Opération « Colère de Dieu »

En 1972, lors des Jeux olympiques de Munich, un commando palestinien avait investi les chambres de l’équipe d’Israël, tuant deux athlètes et prenant neuf autres en otage. Les otages survivants furent tués à l’aéroport, lors d’un tentative de libération manquée de la police allemande.

Golda Meïr, Première ministre d’Israël à l’époque, donnait alors le coup d’envoi d’une guerre de l’ombre sans précédent. Elle transmit l’ordre au Mossad de tuer les responsables de l’attentat de Munich. Cette guerre secrète fut scandée par des opérations de représailles contre nombre de responsables palestiniens, en Europe et au Proche-Orient.

Un soir d’avril 1973, Basil Al-Koubaisi, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), était approché par deux hommes à sa sortie du Café de la Paix, à Paris et abattu.
Trois jours plus tard, des commandos israéliens accostaient sur une plage de Beyrouth, au Liban, à bord de bateaux pneumatiques. Parmi eux : Ehoud Barak, futur Premier ministre et ministre de la Défense, déguisé en femme. Ils abattirent leurs cibles, trois hauts responsables de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), avant de repartir.

D’autres assassinats de responsables palestiniens à Rome, Nicosie, Athènes et ailleurs ont contribué à forger le mythe d’un Mossad impitoyable, aux moyens considérables et aux coudées franches. Un mythe à peine écorné par les bévues de l’agence, que certains attribuent même à des erreurs délibérées, commente Aaron Klein.

De fatales erreurs

En juillet 1973, à Lillehammer (Norvège), des tueurs du Mossad abattaient un serveur marocain, Ahmed Bouchiki, qu’ils avaient pris pour Ali Hassan Salameh, haut responsable palestinien surnommé le « Prince rouge ». Six des agents, dont deux femmes, furent arrêtés et jugés en Norvège pour cet assassinat.
L’agence finira par avoir Ali Salameh, tué dans l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth six ans plus tard.

Mais le revers le plus dur subi par le Mossad sera l’affaire Mechaal, en 1997. Deux agents détenteurs de passeports canadiens essayèrent de tuer Khaled Mechaal, responsable du Hamas, dans une rue d’Amman, Jordanie, via un dispositif diffusant du poison dans son oreille. Mais le garde du corps de Mechaal contraria leur plan, les deux agents furent arrêtés. Leur tentative provoqua une crise diplomatique entre Israël et la Jordanie.

Derrière l’ordre d’assassiner Mechaal : le Premier ministre Binyamin Netanyahou. Il fut obligé de fournir l’antidote pour soigner Mechaal et de libérer le chef spirituel du Hamas, le cheikh Ahmad Yassine, en échange de la libération des deux agents.

Ces « bavures » n’arrivent pourtant pas à entamer l’image de toute-puissance du Mossad. En 2005, Klein interviewa un groupe de militants du FPLP dans une prison israélienne, leur demandant de fournir un liste de Palestiniens qu’ils pensaient avoir été tués par le Mossad. Sur les 40 noms cités, moins de la moitié avaient effectivement été abattus par des agents israéliens

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Moshe

Ce ne sont absolument pas des assassinats, mais des opérations de valeureux soldats en mission de guerre.