A la veille de la visite de l’école toulousaine juive d’Ozar Hatora par François Hollande accompagné du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, nos confrères de Libération révèlent une nouvelle « bavure » dans l’affaire Merah. »Libé », qui s’est procuré les récentes auditions de deux policiers toulousains du Renseignement, dénonce la chronologie des faits et le cas Merah vu différemment par Paris et Toulouse.

Toulouse qui dès juin 2011 formule clairement sa volonté de « judiciariser la situation de Mohamed Merah ».

A cet effet, le patron Christian Ballé-Andui et le brigadier en charge du cas Merah notifient leur fortes inquiétudes à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), afin que le dossier Merah soit transmis au parquet antiterroriste de Paris.

Or, en retour, ils reçoivent « la cécité de leurs supérieurs parisiens », observe la journaliste Ondine Millot.

Les deux experts toulousains fondent craintes et suspiçions d’après le dernier voyage en Afghanistan de Merah, sur ses liens avec le «réseau» salafiste local et sur son éducation dans une famille baignée dans un environnement radical ancien».

Leur conclusion : Le «potentiel de dangerosité» de Merah élevé.

D’où leur requête d’ouverture d’une enquête judiciaire confiée à l’anterrorisme.

Sans réponse de la DCRI, selon eux, ils continuent leur travail de surveillance de Mohamed Merah.

Jusqu’à ce que Paris leur demandent enfin d’organiser un « débriefing préventif » sur Merah alors de retour d’un séjour au Pakistan.

Deux policiers de la DCRI descendent à Toulouse mener l’audition et concluent en date du 21 février 2012 que cette rencontre «n’a pas permis de faire le lien entre Mohamed Merah et un éventuel réseau jihadiste».

Libération s’interroge donc sur les intentions de la DCRI de recruter Merah ce qui expliquerait la mise en retrait de sa surveillance active.

La réponse figure de manière sybilline dans le rapport récemment rendu public. « Mohamed Merah », écrivent les spécialistes parisiens, «pourrait présenter un intérêt pour notre thématique en raison de son profil voyageur».

Pour Christian Ballé-Andui, la direction centrale de Paris lui demande ainsi «une évaluation de fiabilité en vue de recrutement».

Il fait la sourde oreille.

La suite, tragique, on la connaît.

La DRRI de Toulouse baisse la garde.

La vigilance envers Merah n’est plus d’actualité, alors même que Mohamed Merah est en plein préparatifs de ses futurs actes terroristes.

Trois semaines plus tard, le 11 mars, Merah tue froidement un militiare à Toulouse.

Le 15 mars, il assassine deux parachutistes devant un distribanque de Montauban et en blesse grièvement un troisième.

Toujours d’après Libération, Christian Ballé-Andui aurait alors proposé aux enquêteurs d’intégrer avec ses collègues de la DDRI la cellule d’investigations.

Il essuie un refus.

Sa présence n’est pas jugée nécessaire.

Dommage. La Direction du renseignement toulousaine aurait pu identifier Merah sur les vidéos des scènes de crimes.

Ce même 15 mars, Christian Ballé-Andui fait part de son intuition à ses chefs parisiens pour évoquer la piste jihadiste.

Nouveau refus hiérachique qui privilégie «la piste de l’ultra-droite».

Dès le lendemain, Christian Ballé-Andui adresse deux notes à sa direction centrale.

La première concerne la mouvance de l’ultra droite et affiche dix profils fichés.

La seconde reprend la piste salafiste et comporte seize noms dont celui de Mohamed Merah.

Le 17 mars, la DCRI lui demande de «mettre en attente le document sur le salafisme».

Le 19 mars, le tueur au scooter abat trois enfants et un professeur au collège juif d’Ozar Hatorah.

Agé de 23 ans, Mohamed Merah, qui se réclamait d’Al-Qaïda, est mort le 22 mars lors de l’assaut donné par le RAID.

Corine Sabouraud/ L’indépendant.fr Article original


Photo d’illustration © D.R.

Terrorisme – Les policiers toulousains ce la Direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) ont envisagé de transmettre le dossier Merah au parquet antiterroriste dès juin 2011, mais n’ont jamais eu de retour de leur hiérarchie…

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) aurait ralenti les investigations concernant Mohamed Merah et ce alors que deux membres du renseignement à Toulouse avaient alerté leurs supérieurs sur la dangerosité du jeune homme dès juin 2011, d’après les auditions de ces deux agents dont Libération publie des extraits ce mercredi sur son site Internet.

Les policiers toulousains du Renseignement intérieur ont envisagé de transmettre le dossier Merah au parquet antiterroriste dès juin 2011, révèle le quotidien.

Le patron de la Direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) de Toulouse, Christian Ballé-Andui et le brigadier chargé du suivi de Merah évoquent un «potentiel de dangerosité élevé» dès le 15 juin 2011, mais n’ont jamais eu de retour de leur hiérarchie.

«On ne travaillait plus directement sur lui»

La DCRI organise finalement un «debriefing préventif» de Merah cinq mois plus tard, qui «n’a pas permis de faire le lien entre Mohamed Merah et un éventuel réseau jihadiste», relèvent-ils alors.

S’en suit une diminution du «degré de surveillance relative à Mohamed Merah» d’après les policiers toulousains.

«On ne travaillait plus directement sur lui», résume «Hassan», brigadier chargé du suivi de Merah.

Le jour de la tuerie de Montauban, le 15 mars 2012, où Mohamed Merah abat deux parachutistes et en blesse grièvement un troisième, Christian Ballé-Andui alerte sa hiérarchie sur la probable piste islamiste, ayant appris «que le régiment de Montauban revenait de rotation en Afghanistan».

Ses supérieurs en décident autrement et le maintiennent sur «la piste de l’ultra-droite», rapporte encore Libération.

Et ce quelques jours avant la seconde tuerie de Merah le 19 mars, où il abat trois enfants et un professeur au collège juif d’Ozar Hatorah à Toulouse.

20Minutes Article original

TAGS : France Terrorisme Jihadisme Islamisme Tarik Ramadan

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serena

Ah ben oui c’est vrai, c’est « Hassan » qui mène l’enquête 🙂 Dans quel sketch est-on? Qui se fout de qui?