La France réagissait avec émotion samedi à la mort, la veille à 87 ans, de Georges Lautner, cinéaste populaire et prolifique, inoubliable auteur des « Tontons flingueurs ». Le metteur en scène est décédé à Paris des suites d’une longue maladie, a annoncé à l’AFP l’ancien cascadeur Rémy Julienne, citant son entourage proche.
Le cinéaste Georges Lautner est décédé vendredi à 87 ans. AFP PHOTO JEFF PACHOUD

Disparition

Avec la mort de Georges Lautner, « une page de la riche histoire du cinéma français s’est tournée ».

« Une page de la riche histoire du cinéma français s’est tournée », a déclaré le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault. « Son cinéma fut le modèle du cinéma populaire », a-t-il relevé.

La ministre française de la Culture, Aurélie Filippetti, a salué « l’inoubliable scénariste et réalisateur de grands films rassembleurs ».

Avec une quarantaine de films à son actif en soixante ans de carrière, des « Barbouzes » à « Flic ou voyou » en passant par « Le Professionnel », Georges Lautner a tourné avec les plus grands: Jean-Paul Belmondo, à qui il donna quelques uns de ses plus grands triomphes, Bernard Blier, Alain Delon, Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc…

« Georges Lautner était un metteur en scène du rire de qualité, avec à son actif des films comiques et amusants mais jamais vulgaires », a confié à l’AFP Claude Rich, l’un des derniers « Tontons flingueurs » avec l’Italien Venantino Venantini.

« C’était un homme délicieux, d’une modestie charmante et d’un métier sûr », a écrit le président du Festival de Cannes Gilles Jacob sur Twitter, rappelant que l’auteur du « Pacha » (1968) avec Jean Gabin avait fait « beaucoup de films cultes ».

Né à Nice le 24 janvier 1926, Georges Lautner avait découvert dès l’enfance l’univers des salles obscures grâce à sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr, qui apparaîtra plus tard dans plusieurs de ses films.
Il entame des études de droit avant de faire ses premiers pas dans le cinéma à partir de 1949, en tant qu’assistant réalisateur.

Il signe son premier film en 1958, « La Môme aux boutons ». Puis, en 1960, il réalise « Marche ou crève », avec Bernard Blier, marquant le début d’une longue collaboration avec l’acteur. En 1961, il rencontre le succès avec « Le Monocle noir », comédie policière qui permet à Paul Meurisse de briller en agent secret français suivi en 1962 de « L’oeil du monocle ». Deux ans plus tard, Georges Lautner connaît la consécration avec « Les Tontons flingueurs », comédie portée par les répliques cultes du dialoguiste Michel Audiard.

« Le roi des monteurs »

Succès d’audience à chacun de ses passages à la télévision, le film fêtera mercredi les 50 ans de sa sortie en salles.

Malade, Georges Lautner avait dû annuler au début du mois sa venue à Nantes (ouest) où un hommage avait été organisé. « Je n’ai jamais compris le miracle des « Tontons flingueurs », disait le cinéaste, qui s’agaçait de ce succès, ayant d’autres ambitions.

Adepte des gros plans, Georges Lautner savait aussi donner du rythme à ses films grâce à un montage serré. « Michel Audiard disait de lui qu’il était le roi des monteurs », se souvient Rémy Julienne, qui a effectué les cascades sur un grand nombre de ses films. « Il avait la science du cinéma populaire ».

Après les « Tontons », le duo Lautner/Audiard enchaîne les succès, entre comédies et polars, où apparaissent tout à tour Lino Ventura, Jean Lefebvre, Francis Blanche, Mireille Darc, Pierre Richard ou encore Jean-Pierre Marielle: « Les Barbouzes » (1964), « Ne nous fâchons pas » (1966), « La valise » (1973), « On aura tout vu » (1976)…

A la fin des années 1970, il réalise deux films plus sombres avec Alain Delon (« Les seins de glace » et « Mort d’un pourri ») avant de faire tourner celui qui deviendra son grand ami, Jean-Paul Belmondo: « Flic ou voyou » (1978), « Le guignolo » (1980), « Le professionnel » (1981), immense succès commercial au thème musical signé Ennio Morricone.

En 1992, c’est Belmondo qui incarnera le héros du dernier film de Georges Lautner, « L’Inconnu dans la maison ».

OLJ/AFP
23/11/2013

– lorientlejour.com Article original

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