Afin de répondre aux besoin urgents exprimés par les autorités régionales du Kurdistan, la France va faire acheminer des armes «dans les heures qui viennent».
Des combattants kurdes prennent position sur la ligne de front de Bashiqa, le 12 août 2014 à 13 kilomètres au nord-est de Mossoul.

La France va soutenir militairement les forces armées kurdes. En accord avec l’Etat central de Bagdad, le président de la République François Hollande a décidé de «faire acheminer des armes dans les heures qui viennent» aux peshmergas kurdes, annonce l’Elysée dans un communiqué. «La situation catastrophique à laquelle doit faire face la population dans la région du Kurdistan irakien nécessite la poursuite et l’amplification de la mobilisation de la communauté internationale», explique-t-on à l’Elysée.
Jusqu’à présent, Paris a limité son soutien à l’envoi d’aide humanitaire. Laurent Fabius s’est rendu dimanche à Erbil pour superviser l’envoi de 18 tonnes d’aide humanitaire française. Un second envoi de 20 tonnes est parti mercredi matin. L’aide comprend notamment des médicaments, des tentes et du matériel de traitement et de distribution d’eau.

Véhicules blindés

L’Union européenne se saisit également du dossier irakien, sous l’impulsion de la France. Une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères se tiendra vendredi. Mardi matin, Laurent Fabius avait fermement appelé à l’organisation d’une telle réunion, pour évoquer une éventuelle livraison d’armes aux Kurdes à l’échelle européenne. Dans la soirée, les 27 n’étaient pas parvenus à un accord commun, se contentant de laisser aux gouvernements qui le souhaitent le soin d’envoyer des armes en prenant contact avec Bagdad. L’Allemagne pourrait ainsi expédier aux troupes irakiennes des véhicules blindés, des casques, des équipements de vision nocturne, des détecteurs de mines et du matériel médical, selon la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen.

L’Angleterre a également annoncé son intention d’acheminer des armes «d’autres pays contributeurs». Sur le terrain, les peshmergas ont repris l’initiative face à l’Etat islamique, avec le soutien militaire américain. Ils ont repris les villes de Gweir et de Makhmour, à proximité d’Erbil.

Les Kurdes appellent depuis plusieurs jours l’occident à les soutenir dans leur lutte armée contre l’Etat islamique. Le président Massoud Barzani a demandé dimanche à la communauté internationale de leur fournir des armes. Une prière également formulée par l’Eglise d’Irak. Le patriarche chaldéen Louis Sako a demandé mercredi aux Etats-Unis, à l’Union européenne et à la Ligue arabe de prendre leurs responsabilités pour stopper la progression de l’Etat islamique.

«Ils doivent nettoyer la plaine de Ninive de tous les combattants jihadistes et aider ces familles déplacées à retourner dans leurs villages ancestraux et reconstituer leurs vies», écrit-il dans une lettre ouverte.

«Actuellement, il n’est pas possible de faire confiance au gouvernement central qui est en train de se constituer au vu des difficultés qu’il traverse», poursuit-il. Le premier ministre déchu Nouri al Maliki ne reconnaît pas la nomination d’Haïder al Abadi qu’il conteste devant le tribunal fédéral. Egalement chiite, Haïder al Abadi est soutenu par l’Iran et la diplomatie occidentale. La France «réitère son soutien au premier ministre désigné, M. Haïdar al-Abadi, ainsi qu’aux responsables politiques irakiens dont le président de la République et le président du Parlement», assure la Quai d’Orsay dans son communiqué.

«Il est essentiel que soit rapidement mis en place un gouvernement d’union, représentatif de toutes les communautés irakiennes pour lutter efficacement contre l’Etat Islamique.»

Par Edouard de Mareschal
Mis à jour le 13/08/2014 à 17:04 Publié le 13/08/2014 à 13:00

lefigaro.fr Article original

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