Robert Marcault, l’un des derniers rescapés d’Auschwitz (ils sont environ deux cents en France), est décédé dimanche matin dans sa maison de Toulouse. Malade, cet ancien maître joaillier était âgé de 84 ans. Depuis plusieurs années, il témoignait inlassablement sur les camps de la mort nazis et la Shoah. Arrêté dans l’Aude en 1944, il était âgé de 15 ans lorsqu’il fut déporté avec toute sa famille. À Auschwitz, ses jeunes sœurs et ses parents furent tués dans la chambre à gaz. Compagnon de paillasse d’Elie Wiesel, Robert Marcault né Marcovici a survécu à Auschwitz mais pas à son souvenir :

«J’en suis revenu mais je n’en sortirai jamais» confiait-il ainsi.

Il s’exprimait régulièrement devant les enfants, et de plus en plus à mesure que les théories négationnistes trouvaient un écho dans l’opinion publique.

«Il était un transmetteur de mémoire, raconte son épouse, Anne-Claude. Au début c’était un sacerdoce mais au fur et à mesure que la démocratie était attaquée, il prenait son rôle très à cœur et disait aux enfants de se méfier.» Nicole Yardeni et Marc Sztulman du Crif Midi-Pyrénées ont salué «ce défenseur infatigable de la mémoire». Ses obsèques auront lieu ce matin à dix heures au cimetière Terre-Cabade. L’écrivain Serge Klarsfled a adressé hier à sa veuve un message qui sera lu durant la cérémonie. Sa sépulture portera cette épitaphe :

«La connaissance et la raison contre l’ignorance ; l’éducation contre la haine et l’endoctrinement ; la tolérance et le respect contre tous les fascismes et les discriminations : voilà les défis que notre démocratie doit relever. Tel est l’enjeu vital».

S.M.

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