Vendredi 11 septembre 2009 à 16 h
Sous le parrainage de Fodé Sylla
Membre du Conseil Économique et Social, Président de la Fédération Internationale SOS Racisme, ancien député européen
Rassemblement en hommage à toutes les victimes du terrorisme
Jardin du Luxembourg, Sénat
près de la Statue de la Liberté
devant la plaque apposée à la mémoire des victimes du 11 septembre
(Entrée rue Guynemer)
L’école du mépris, par Isaac Franco
Bruxelles, 4 septembre 2009
Nous sommes les citoyens d’un pays où, dans la torpeur d’un été incertain, les médias endossent avec gourmandise les témoignages suspects d’Arabes de Gaza recueillis par Human Rights Watch, qui rapportent que des jeunes juifs dans l’uniforme d’Israël fauchent désormais des civils désarmés agitant des drapeaux blancs.
Il n’est pas malicieux de rappeler que ce thème des « drapeaux blancs » jouait un rôle central dans la campagne de fundraising entreprise par HRW en mai dernier à … Riyad.
Nous vivons dans un pays où il est suggéré de penser que l’armée d’Israël fait aux Arabes ce que faisaient naguère les nazis aux aînés de ses enfants, mais où les crimes de guerre avérés du Hamas se déclinent impudemment sur le mode de l’interrogation dans ce qui fut jadis un journal de référence (Le Soir, 7 août).
Lequel journal ne consent par ailleurs à reconnaître la paternité des scientifiques israéliens dans une avancée médicale qu’après l’avoir grossièrement occultée (Le Soir des 18 et 19 juillet 2009).
Nous comptons bien peu désormais dans ce pays où un ministre de la Coopération traite l’Histoire avec ignorance et insensibilité et écrit le 3 août dans un communiqué que les quartiers orientaux de Jérusalem, la ville qui plus que toute autre symbolise l’identité des Juifs et construit leur rapport au monde, sont des lieux où, là aussi, là surtout, ils seraient des importuns ou des indésirables.
Dans la langue d’aujourd’hui réservée aux Juifs, des « colons ».
Nous ne pesons guère décidément dans ce pays qui invite ainsi ses citoyens à s’asseoir sur les bancs de l’école du mépris d’Israël pour les instruire de ce que ce peuple juif autrefois persécuté y serait aujourd’hui devenu l’incarnation la plus achevée de la cruauté, du sadisme et de la misère morale, et leur inspirer sournoisement l’idée que ce qui fut fait peut bien être défait.
Nous partageons frustrés le quotidien de ce pays qui ne dit rien en revanche de la corruption et de la duplicité des prétendus modérés du Fatah qui affichent en Judée Samarie leur mépris pour un compromis réaliste avec Israël en élisant le 11 août une majorité de partisans de la violence parmi les 18 membres de leur comité central.
Ils élèvent les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa au rang d’aile militaire officielle du mouvement, contrevenant impunément aux engagements pris avec Israël et les Etats-Unis d’œuvrer à leur démantèlement.
Nous enrageons de ne rien entendre dans ce pays des assassins du Hamas tapis au cœur de leurs civils qu’ils offrent sciemment en sacrifice pour faire pleurer Margot dans nos chaumières, et de l’inguérissable enseignement à la haine d’Israël et au meurtre des Juifs, dans les écoles, les studios de télévision, les mosquées, les journaux, à Gaza certes, mais aussi à Ramallah, Le Caire, Aman, Damas, Riyad, Alger, Khartoum, Tripoli ou Beyrouth…
Sans rien dire du mépris insultant du parlement de la Région Bruxelles Capitale pour les accords de coopération avec une démocratie agressée, du financement par la Direction Générale à la Coopération et au Développement d’une organisation promouvant le boycott d’Israël, ou du squat peu honorable de notre consulat à Jérusalem…
Et l’air n’est guère plus respirable au-delà de nos frontières.
Ainsi en Grande-Bretagne où le porte-parole du Foreign Office pour le Moyen-Orient assure dans un entretien sur la chaîne Al Arabiya que son pays contribue financièrement à la construction de nouveaux quartiers arabes dans la partie orientale de Jérusalem afin d’empêcher la judaïsation de la Ville…
Nous en sommes là désormais, commandés à Londres, Bruxelles, Paris, Berlin ou Stockholm d’empêcher la judaïsation de Jérusalem.
L’école du mépris, décidément.
Comme si l’identité et l’équilibre mental européens, en écho à celle et celui du monde de l’Islam et au mot d’ordre de cette nouvelle Amérique sous hypnose, étaient autant construits sur la négation de l’évidente judéité de Jérusalem que l’identité et l’équilibre mental des Juifs reposaient sur sa légitime affirmation…
En Grande-Bretagne encore où la mauvaise santé d’Ali al-Megrahi, le responsable libyen de l’assassinat des 270 passagers du Boeing de la Pan Am explosé au dessus de Lockerbie, lui gagne le droit de mourir libre dans son lit après un retour triomphal à Tripoli.
Profondément affligeant, dira de ce retour mis en scène par la propagande libyenne le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband écartelé entre la candeur et l’hypocrisie.
Condamné en 2001 à une peine de prison à perpétuité assortie de 27 années de sûreté, le terroriste libyen n’en aura passé que 8 derrière les barreaux, fort de ce nouveau « droit humanitaire » qui, asservi à des intérêts mercantiles inavouables et indifférent aux souffrances et à l’humiliation des familles des victimes, commande aux crimes les plus méprisables.
En Suisse qui survit sans peine à la pantalonnade de Hans-Rudolf Merz en visite à Tripoli le 20 août pour liquider la situation de l’année dernière et ouvrir la voie au marché libyen.
Liquider la situation de l’année dernière, c’est, pour le président de la Confédération helvétique, exprimer ses excuses au peuple libyen pour l’arrestation injuste, par la police de Genève, de diplomates libyens en 2008 (Hannibal Kadhafi, fils aîné de Mouammar, et son épouse, arrêtés dans un hôtel de la ville pour faits de violence sur deux domestiques).
En somme, renier l’Etat de droit pour ouvrir la voie au marché libyen et hâter la libération de deux citoyens suisses retenus en otage à Tripoli par mesure de représailles, après que le « Père de la Révolution » libyenne ait, sans essuyer la moindre rebuffade, suggéré pendant le dernier G8 à L’Aquila de démembrer la Confédération helvétique et son fils promis de l’atomiser…
Et c’est ainsi que, comme l’Italie avant elles, la Suisse et la Grande-Bretagne se mettent à leur tour à genoux devant Kadhafi.
En France aussi où Nicolas Sarkozy, partisan pourtant d’une enquête indépendante sur l’Affaire Al Dura, fait décorer de la Légion d’Honneur au Consulat de France à Jérusalem (!) celui-là même qui pourrait bien avoir couvert de son autorité la plus grande imposture de l’histoire moderne de l’information et offert l’alibi moral pour massacrer du Juif pendant 6 ans.
En France encore où le même président de la République a le front de presser Israël de libérer un citoyen franco-palestinien condamné à 7 ans de réclusion pour avoir voulu attenter à la vie du rabbin Ovadia Yossef, construisant ainsi une symétrie douteuse avec la libération du soldat franco-israélien Guilad Shalit détenu, lui, par une organisation terroriste.
En Suède, pays en charge de la présidence tournante de l’Union européenne, où le ministère des Affaires étrangères accrédite les accusations, portées le 17 août par le quotidien de la capitale Aftonbladet contre des soldats de Tsahal, d’enlever des jeunes Palestiniens pour alimenter un trafic d’organes, en se désolidarisant publiquement de son ambassadeur en Israël qui, elle, les avait salutairement stigmatisées.
L’école du mépris, encore.
Et aux Etats-Unis enfin où Barak H. Obama, sourd aux réserves des grandes organisations juives, épingle l’American Presidential Medal of Freedom sur la poitrine de Mary Robinson, dont la postérité retiendra la nauséeuse logorrhée anti-israélienne (les attentats suicides sont un moyen légitime pour obtenir la libération du peuple palestinien ou encore, l’assimilation du sionisme au racisme par l’ONU constitue un résultat remarquable) et la responsabilité dans la faillite de la Conférence contre le Racisme Durban I.
Aux Etats-Unis où l’émissaire présidentiel en charge de la lutte contre l’antisémitisme tarde à être nommé, convoyant partout le message que la lutte contre ce fléau n’est plus pour cette administration la priorité qu’elle était pour ses devancières depuis plus d’un demi-siècle.
Aux Etats-Unis encore où les irritables oreilles présidentielles, et avec elles, celles d’une Europe confite d’un plaisir longtemps contrarié, souffrent décidément plus le bruit d’une grue à Jérusalem que celui des milliers de centrifugeuses iraniennes qui tournent et tournent inlassablement…
L’école du mépris, toujours.
Il revient, le temps du malheur. On ne le voit pas encore, mais on peut déjà le sentir…
Isaac Franco
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