En faisant pousser leur propre herbe, les Israéliens évitent de l’acheter aux pays arabes ennemisIl y a quelques années, les fumeurs de cannabis israéliens financaient bien souvent leurs ennemis, les pays arabes, auprès desquels indirectement ils achetaient cette drogue. Aujourd’hui c’est beaucoup moins le cas, car les Israéliens se sont mis à produire eux-mêmes cette drogue et peuvent ainsi la consommer avec moins de scrupules, selon une enquête de Bloomberg .

« La marijuana est discrètement devenue le produit phare ici », a déclaré Daniel Nahum, un ancien parachutiste qui remarque que l’odeur du haschich se propage dans de nombreuses rues de Yaffo.

La culture de cannabis en Israël est un des effets indirects de la politique de sécurité aux frontières. Les Israéliens consommaient jusqu’à présent du haschich provenant des pays arabes voisins mais la construction des barrières de sécurité a rendu difficile les activités de contrebande et a favorisé la culture de cette substance en Israël.

« Alors que nous avons déjoué de nombreuses tentatives de contrebande de haschich, nous remarquons également un pic dans les saisies opérées sur notre territoire », a déclaré à Bloomberg le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

« Du point de vue des consommateurs c’est un développement positif car ce qui pousse en Israël est de meilleure qualité. Certains hachischs venant du Liban étaient composés d’argile », a expliqué Boaz Wachtel, fondateur de Alei Yarok (le parti de la feuille verte), interrogé par Bloomberg. Et l’argent de la drogue ne finance plus ceux qui lancaient des missiles sur nous, a-t-il ajouté.

Cette évolution intervient alors que le débat sur ​​la marijuana s’intensifie en Israël. Yair Lapid, ministre des Finances a attiré l’attention des médias plus tôt cette année quand il a nié avoir jamais fumé alors que de nombreuses personnes avaient affirmé avoir déjà fumé avec lui.

La marijuana à usage médical est étroitement contrôlée en Israël. Environ 9.000 patients souffrant de maladies telles que le cancer et la sclérose en plaques l’utilisent dans le cadre de leur traitement.

Selon un sondage mené par l’Institut de Jérusalem, 75% des Israéliens croient aux bienfaits de la marijuana à des fins médicales des utilisations médicales légitimes.

La marijuana en vente sur le marché noir est passée de 70 shekels (17,4 euros) il y a 3 ans, à environ 100 shekels (20 euros) le gramme aujourd’hui, a déclaré Wachtel. C’est environ quatre fois plus que les prix moyens en Californie, selon le site priceofweed.com, qui recueille les déclarations anonymes.

Les positions face à la légalisation du cannabis sont plus conservatrices qu’aux États-Unis, seulement 15% des Israéliens avouent avoir consommé de la marijuana et 26% soutiennent la légalisation de la drogue, selon l’Institute for Market Studies.

Aux Etats-Unis, la légalisation est appuyée par 52% et les revenus issus de la marijuana généreraient 452 millions de dollars en retombées économiques annuelles.

Le marché noir israélien est estimé à 700 millions de dollars par an, selon les études Market Institute. Il y a 10 ans, 70% du cannabis israélien provenait de l’Egypte et du Liban, estime Wachtel. Aujourd’hui, moins d’un tiers provient de ces pays.

Alors que fumer en Israël est illégal, les autorités condamnent rarement les consommateurs détenant de petites quantités. Tamar Zandberg, membre du parti de gauche Meretz a proposé le mois dernier une législation pour dépénaliser pleinement l’usage occasionnel.

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