Israël a dénoncé dimanche la vente par Moscou de missiles de croisière Yakhont P-800 à la Syrie annoncée vendredi par le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov cité par les agences de son pays.
« Cette décision traduit une piètre preuve du sens des responsabilités de la part d’un pays qui se veut influent et prétend agir en faveur de la stabilité de la région », a affirmé à l’AFP, un haut responsable qui a requis l’anonymat.
« Ces armes risquent de porter atteinte à un équilibre stratégique dans une région fragile qui vient d’entamer péniblement des négociations de paix », a ajouté ce responsable en faisant allusion à la reprise des discussions avec les Palestiniens.
M. Serdioukov cité par Itar-Tass a affirmé: « nous allons livrer des Yakhont à la Syrie, nous allons exécuter le contrat » tout en soulignant que le contrat avait été conclu en 2007.
Les ventes d’armes russes à la Syrie, qui entretient des liens étroits avec l’Iran, inquiètent les Etats-Unis et Israël qui redoutent que celles-ci soient transférées au Hezbollah libanais.
M. Serdioukov avait estimé que de telles craintes étaient injustifiées: « Les Etats-Unis et Israël nous demandent de ne pas fournir des Yakhont à la Syrie. Mais nous ne partageons pas leurs préoccupations selon lesquelles ces armes pourraient tomber entre les mains de terroristes », avait-il affirmé.
Cette annonce a provoqué la colère des responsables israéliens cités par les médias qui font leur une dimanche sur cette affaire.
Le Yédiot Aharonot, le quotidien le plus vendu titre, ainsi: « crise des missiles avec la Russie ». Les radios publique et militaire ont pour leur part indiqué qu’Israël allait « exiger des explications » à Moscou en précisant que les Yakhont avaient une portée de 300 km et pouvaient transporter une charge explosive de 200 kg.
Les médias soulignent que cette arme pourrait mettre en danger les navires de la marine israélienne au large des côtes libanaises au cas où ces missiles seraient transférés par la Syrie au Hezbollah.
Les responsables israéliens sont d’autant plus amers, selon les médias, que Anatoli Serdioukov et Ehud Barak, les ministres russe et israélien de la Défense ont signé à Moscou au début du mois le premier accord de coopération militaire entre les deux pays.
« Cet accord est mort-né. Nous n’allons pas procéder à des transferts de technologies dans des domaines où nous sommes en avance sur les Russes pour qu’ensuite ce matériel soit utilisé contre nous », a estimé le haut responsable sans donner d’autres détails. La coopération militaire entre les deux pays s’était traduite par la vente en 2009 par Israël de 12 drones à la Russie. Israël s’inquiète régulièrement des ventes d’armes russes à ses ennemis régionaux, en particulier l’Iran et la Syrie.
Moscou avait ainsi annoncé cette année la vente à Damas de chasseurs MiG-29, de missiles de courte portée Pantsir et de véhicules blindés.
Le gouvernement israélien a aussi dénoncé à plusieurs reprises différents aspects de la coopération russo-iranienne notamment dans le domaine de l’armement et du nucléaire civil.
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Les russes n’ont ni foi ni loi, seul l’argent les intéresse. Et ceci se vérifie dans de nombreux domaines… Quant à Poutine, qui dirige ce pays bien qu’il ne soit plus président, c’est un homme extrêmement dangereux et sans scrupules. Après la vente de combustible nucléaire aux iraniens, voila que la Russie vend des missiles extrêmement performants à la Syrie. Comme si la Russie voulait se venger sur Israel pour tous ses ex-citoyens qui sont partis s’y installer…