Un homme de 35 ans a été interpellé mardi dans
le nord de la France, dans le cadre d’une enquête sur une filière jihadiste
vers la Syrie qui avait déjà conduit à deux arrestations mi-octobre, a appris
l’AFP de sources proches de l’enquête.Domicilié à Sallaumines (Pas-de-Calais), dans la banlieue de Lens, cet
homme travaille dans une entreprise de pompes funèbres musulmanes de Maubeuge
(Nord), où travaillait également un homme de 23 ans arrêté à Lille le 15
octobre.
Celui-ci est soupçonné de s’être rendu en Syrie et d’en être revenu en
août, après seulement un mois, sans doute blessé. Il a été écroué après sa
mise en examen.

L’autre suspect, âgé de 22 ans, avait été interpellé à Villeneuve-d’Ascq,
également le 15 octobre. Lui aussi est soupçonné de s’être rendu en Syrie pour
combattre le régime de Bachar al-Assad dans les rangs de groupes jihadistes.
Il avait été laissé en liberté sous contrôle judiciaire après sa mise en
examen.

Des perquisitions ont été menées mardi, dans le cadre de cette enquête
conduite par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et un
juge antiterroriste parisien.

Selon une estimation récente, les services de renseignement pensent
qu’environ 440 personnes vivant en France sont allées en Syrie ou souhaitent y
aller. La mort de treize d’entre eux a pu être établie et entre 50 et 60 sont
revenus.

Si la plupart, dénués de toute expérience militaire, ne participent pas
directement aux combats, les spécialistes de l’antiterrorisme craignent
beaucoup le retour en France des plus déterminés, qui pourraient vouloir
porter le jihad sur le sol national.

Une vingtaine de procédures judiciaires sont en cours en France. La semaine
passée, la DCRI a arrêté quatre personnes dans ce qui a été décrit de source
proche de l’enquête comme la filière d’envois de combattants vers la Syrie « la
plus structurée » mise au jour jusqu’à présent.

Soupçonné d’avoir joué un rôle « prépondérant », un Marocain de 24 ans avait
été arrêté à Vitry-sur-Seine. Avaient également été interpellés trois hommes
de 22 à 35 ans qui s’étaient rendus en Syrie, soupçonnés d’avoir voulu
intégrer les rangs du front al-Nosra pour deux d’entre eux et de l’Etat
islamique d’Irak et du Levant pour le troisième, et étaient revenus cet été
« en ordre dispersé ».

Egalement originaires de la banlieue sud de Paris, deux autres Français de
24 et 33 ans, « connus comme appartenant à la mouvance jihadiste » et pour des
faits de droit commun pour le plus âgé, seraient toujours en Syrie. Les
enquêteurs sont convaincus qu’ils y ont pris une « part active à des combats ».

Ils étaient « en contact quotidien » avec l’organisateur présumé de cette
cellule en France, selon une source proche du dossier. Le plus jeune serait
plus spécifiquement chargé de l’accueil des recrues à la frontière
turco-syrienne.

Cette cellule du Val-de-Marne est « la première preuve judiciaire de
l’intégration de Français dans des groupes comme le Front al-Nosra ou l’Etat
islamique d’Irak et du Levant », relève un proche du dossier.

Pour l’heure, cinq hommes interceptés après leur retour de Syrie sont
actuellement écroués en France: celui arrêté le 15 octobre dans le Nord, les
trois de la cellule du Val-de-Marne et un converti de 26 ans, emprisonné
depuis février.

PARIS, 26 nov 2013 (AFP)

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