Nicolas Sarkozy reproche à Dominique Strauss-Kahn de fragiliser la position européenne face aux investisseurs, et à la vice-présidente du Front national qui souhaite une sortie de l’euro ses propos «irresponsables».Pour sa dernière conférence de presse avant la fin de l’année depuis Bruxelles, Nicolas Sarkozy s’est livré à un vibrant plaidoyer en faveur de l’euro, en renvoyant dos à dos deux présidentiables potentiels : Dominique Strauss-Kahn et Marine Le Pen. Le premier parce qu’il a fait observer que la réponse des chefs d’État européens à la crise de l’euro serait probablement insuffisante face à la pression des marchés. La seconde parce qu’elle plaide la sortie de la zone euro.

Alors que l’Europe tente de présenter un front uni pour rassurer les investisseurs, la mise en garde de «DSK» a plus qu’agacé l’entourage présidentiel. «Dire que les marchés vont plus vite que la construction européenne, c’est sûr», a rétorqué le président français en réponse aux mises en garde du patron du FMI. En ravalant le commentaire de Dominique Strauss-Kahn au niveau de la simple «évidence», Nicolas Sarkozy a aussi laissé entendre que «DSK» fragilisait la position européenne déjà bien précaire. «Quand il y a des ordinateurs qui prennent des ordres en quelques nanosecondes, et que les gens sur les marchés suivent le court terme et se livrent à la spéculation, a-t-il continué, il va de soi que les marchés sont toujours en avance.»

Gouvernement économique

Après cette mise au point à l’attention du chouchou des sondages pour la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy a répondu à une question sur les déclarations souverainistes de Marine Le Pen, qui souhaite une sortie de l’euro. «Quand on manie des idées pareilles, on n’est pas responsable et pas raisonnable ! L’euro est au cœur de la construction européenne, il y a eu cinquante ans d’efforts des dirigeants politiques visionnaires pour construire la paix», a expliqué avec gravité Nicolas Sarkozy. «Qui peut croire que la France serait plus forte ? La France a une dette, imaginez ce qui se passerait !» a-t-il appuyé, évoquant le risque d’envolée des taux d’intérêt en cas de dévaluation.

Le plaidoyer de Nicolas Sarkozy était néanmoins accompagné de la réaffirmation d’un cheval de bataille de la France : la nécessité d’une gouvernance économique européenne. «Il va falloir aller plus loin pour affirmer au sein de la zone euro la convergence des politiques économiques», a-t-il expliqué, en renvoyant à la déclaration conjointe faite avec Angela Merkel à Fribourg , la semaine dernière. «Il va falloir travailler à la mise en place d’un gouvernement économique de la zone euro», a continué Sarkozy. Cela veut dire, en clair, qu’il faudra «s’attaquer aux écarts de compétitivité» entre les pays. Il a aussitôt précisé que cela ne se traduirait pas seulement par des efforts de réduction des déficits. «Il y a une politique d’innovation et de recherche, une harmonisation du statut des universités» qui sont d’autres piste possibles, a estimé Nicolas Sarkozy.

Charles Jaigu – le Figaro

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