Le projet du géant du commerce en ligne concerne les livraisons de petits colis en zone urbaine. Mais son déploiement à grande échelle d’ici «quatre à cinq ans» ne pourra se faire que si la législation américaine est révisée.Se fera t-on bientôt livrer nos commandes Amazon par des drones? C’est l’idée de Jeff Bezos, PDG du géant américain du commerce en ligne. Il a annoncé ce dimanche soir sur la chaîne américaine CBS que son entreprise développait le projet d’utiliser des mini-drones pour acheminer de petits colis chez ses clients en seulement une demi-heure.

Le projet «Amazon Prime Air» pourrait être opérationnel d’ici «quatre à cinq ans», a estimé Jeff Bezos, sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires délivrées par les autorités de l’aviation. «Je sais que cela ressemble à de la science-fiction. Mais ce n’en est pas», a t-il déclaré.

Les mini-drones pourraient livrer des colis pesant jusqu’à 2,3 kilos. Une aubaine pour l’entreprise, puisque ce type de commande représente 86% des livraisons. La rapidité de la livraison -seulement 30 minutes de la commande à la réception de son colis- est mise en avant dans un film promotionnel réalisé par Amazon.

Jeff Bezos souligne également le caractère «écologique» de l’opération. Les mini-drones seraient en effet alimentés par des moteurs électriques, moins nocifs pour l’environnement que le transport routier. Seul bémol: les livraisons ne seraient possibles que dans un rayon de 16 kilomètres autour des entrepôts.

Cette distance permet de couvrir une grande partie de la population en zone urbaine mais rend compliquée la desserte des zones rurales, à moins qu’Amazon ne décide de densifier son réseau d’entrepôts.

Le groupe ne compte par exemple que quatre structures en France.

Des autorisations encore difficiles à obtenir

Amazon n’est pas la première entreprise à s’intéresser de près à l’usage de drones. La SNCF a commencé début novembre une série d’essais de vols de drones dans le Sud de la France pour surveiller son réseau. Les drones civils survolent les voies ferrées afin de lutter contre le vol de câbles.

Néanmoins, un dispositif généralisé n’est pas prévu avant trois ou quatre ans. Aux États-Unis, de jeunes chercheurs ont mis au point un avion sans pilote capable de livrer des burritos à domicile en un temps record. Et les autorités de l’État de Floride misent sur les drones depuis l’été dernier pour… résoudre un problème de moustiques. Envahi par les nuisibles, l’État est en passe de s’offrir un appareil pour repérer les nids de larves et «tuer le problème dans l’oeuf».

Mais le développement de ces projets reste compliqué pour les entreprises, dépendantes du bon-vouloir des administrations afin d’obtenir les autorisations nécessaires à la survol du territoire. Alors que l’espace aérien américain est minutieusement scruté depuis le 11 septembre 2001, il est loin d’être acquis que des drones puissent se déplacer en-dehors du contrôle d’une agence nationale de sécurité.

La FAA, l’administration fédérale de l’aviation américaine, n’autorise pour l’instant pas l’usage de drones à des fins commerciales. Barack Obama a néanmoins signé l’année dernière une réforme de modernisation de la FAA. Cette nouvelle loi devrait permettre dès 2015 l’utilisation de drones par les entreprises pour leurs livraisons.

02-12-2013/ Le Figaro Eco Article original

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