Le sionisme naît à la rencontre de 3 conditions :
– La définition religieuse et nationaliste du peuple juif portée par la Thora : les Juifs disposent en droit d’un « pays dont l’Éternel, ton Dieu, te donne la possession 3″>Article original ».
– Le développement du nationalisme en Europe qui attire les populations divisées entre plusieurs états, en Allemagne et en Italie, ainsi que dans les populations occupées de la Pologne, de l’Irlande ou de la Hongrie. Inévitablement, il finit par toucher une autre population privée de territoire : les Juifs.
– L’antisémitisme dont le développement à partir des années 1870 donne le moteur transformant une réflexion intellectuelle en un projet de départ hors d’Europe, et de constitution d’un État spécifique où les Juifs pourraient vivre ensemble et se protéger.
Au début du sionisme laïc
Au début du sionisme laïc, c’est souvent l’idéologie socialiste qui servit de modèle, et nombre des premiers pionniers voyaient dans la réalisation sioniste, l’accomplissement du rêve internationaliste. Le sionisme activiste et laïc est né dans l’esprit de juifs ashkénazes non religieux. Il ne pouvait en être autrement pour 3 raisons simples: les religieux n’imaginaient la renaissance nationale juive qu’avec la venue du Messie ; les séfarades vivaient un judaïsme moins en confrontation que les juifs de terre chrétienne ; les séfarades vivaient au XIXè siècle dans des sociétés hors d’atteinte du modernisme.
Le sionisme laïc et activiste d’Herzl a bénéficié de l’éternel Sionisme religieux passif et de celui de grandes figures comme : Moshe Hess, Pinsker ou les rabbins Kalisher et Alkalaï. Nous retracerons ultérieurement leur parcours mais voilà quelques jalons clés du sionisme actif que d’aucuns ignorent peut-être et qu’il est toujours bon de rappeler.
1ers Jalons du Sionisme avant 1800
1500. La lecture messianique de l’Etat d’Israël est réactivée par le grand Commentateur Don Isaac Abarbanel, suite à l’expulsion des Juifs d’Espagne.
1560. Le juif Joseph Nassi figure parmi les courtisans de Soulimane le Magnifique qui lui offre Tibériade pour en faire un domaine d’immigration des Juifs. Nassi pense réaliser son projet en y implantant la culture de vers à soie, produit demandé dans toute l’Europe et met en place la logistique afin d’amener d’Italie les Juifs convertis de force au christianisme.
1642. Itshak Lapéreire demande à Louis XIII de racheter la Palestine et d’y établir le « Royaume des Juifs ».
1740. Le Sultan Ottoman invite Rabbi Aboulafia, cabbaliste et Rabbin d’Izmir, à reconstruire Tibériade.
1799. En visite en Israël, Napoléon publie au Journal Officiel de l’époque (version jamais corrigée, ce qui, malgré les dires antisionistes que nous dénonçons dans une thèse à paraître prochainement, la rend incontestable) une proclamation dans laquelle il promet d’y rétablir les Juifs dans leurs droits :
« Proclamation à la nation Juive depuis Jérusalem, 1 floréal, an VII (20/4/1799). Bonaparte, Commandant en Chef des Armées de la République, aux Juifs héritiers légitimes de la Palestine.
Israélites, Nation unique que les conquêtes et la tyrannie ont pu, des milliers d’années, priver de leur terre ancestrale, mais ni de leur nom, ni de leur existence nationale ! Les observateurs attentifs et impartiaux se sont rendus compte de la justesse des prédictions des grands Prophètes qui ont prédit que les enfants du Seigneur reviendraient dans leur patrie avec des chansons (Isaie 35.10) « Debout dans la joie, les exilés » !
Maintenant cette nation se venge de 2000 ans d’ignominie. Bien qu’époque et circonstances semblent peu favorables, cette guerre vous offre, contrairement à toute attente, le patrimoine de votre pays. La Providence m’a envoyé ici avec une jeune armée, guidée par la justice et accompagnée par la victoire. La Grande Nation ne vous appelle pas à conquérir votre patrimoine.
Non, elle vous demande de prendre seulement ce qu’elle a déjà conquis avec son appui et son autorisation de rester maître de cette terre et de la garder malgré tous les adversaires.
– Levez-vous ! Montrez que la puissance de vos oppresseurs n’a pu anéantir le courage des descendants de ces héros, que 2000 ans d’esclavage n’ont pas réussi à étouffer ce courage.
– Hâtez vous! C’est le moment qui ne reviendra peut-être pas d’ici 1000 ans, de réclamer la restauration de vos droits civils, de votre place parmi les peuples du monde. « Vous avez le droit d’adorer librement le Seigneur selon votre religion » (Joël 4.20) : vous avez le droit à une existence politique en tant que Nation parmi les Nations. »
Jalons du Sionisme de 1800 à 1900
1810. Les disciples du Gaon de Vilna montés en Israël y acquièrent des terres agricoles. Le renouveau agricole de la terre d’Israël est signe de rédemption dans la littérature prophétique et les disciples du Gaon espèrent la hâter.
1834. Création de la 1ère ferme juive de l’histoire Israël. Israël Bak, célèbre pour avoir créé une imprimerie à Sfat, s’installe à proximité pour fonder une ferme et s’adonner à l’agriculture.
1835. Parti en mission d’Israël, Moshé Sacks rencontre l’Empereur d’Autriche, et lui demande son soutien à un grand projet d’implantation agricole juive en Israël, avec le soutien du Baron Salomon Rothschild.
1836. Tsvi Hirsh Kalisher appelle Anschel Rothschild à faire l’acquisition de la terre d’Israël (dont le Mont du Temple, objectif peut-être moins onéreux, mais tout autant irréalisable), nécessaire à la venue de la rédemption.
1860. Le secrétaire personnel de Napoléon III, Laharanne, publie : «Nouvelle Question d’Orient : reconstitution de la nationalité juive» où il explique l’intérêt pour l’Europe chrétienne du rétablissement d’un Etat Juif en Palestine.
1860. Fondation de la « Compagnie pour la Colonisation de la Terre Sainte » par les Rabbins Alkalaï, Tsvi Kalisher et Guttmacher.
1862. L’idée religieuse d’un peuple juif est, sous l’influence du nationalisme, recentrée sur une identité ethnique et culturelle. Une des 1ères publications nationalistes paraît, «Rome et Jérusalem» de Moses Hess, qui, impressionné par le succès de l’unité italienne, appelle à la création d’un État Juif.
1869. l’Alliance Israélite Universelle crée l’école agricole de ‘Mikvé-Israël’ vers Jaffa, à l’instigation de Charles Netter. En sortiront des générations d’agriculteurs juifs et quelques autres initiatives analogues dans les années ultérieures.
1873. Un Rabbin hongrois, Akiva Schlesinger publie un plan pour l’organisation politique du peuple juif, dont 3 points (retenus dans la création d’Israël) alors loins d’être évidents :
– Le peuple juif doit être organisé sur des bases démocratiques.
– La maison nationale du peuple juif doit être Israël.
– La langue parlée doit être l’hébreu.
1881. Des pogroms se produisent en Russie contre les Juifs dont beaucoup pensent qu’il n’y a pas d’avenir pour eux en Europe orientale. C’est le début d’un grand mouvement d’émigration pour 4 millions de Juifs d’Europe orientale entre 1880 et 1920.
La Première Alyah
1882. Des jeunes fondent le groupe «Bilou» (Beith Israël Lekhou Vena’ale) et Léo Pinsker (cf. timbre joint à son effigie), analyse l’antisémitisme nationaliste et laïque comme la conséquence de l’intégration réussie des Juifs. Il amorce la thèse d’un départ des juifs d’Europe avec son «Auto-émancipation»,
1er vrai manifeste sioniste (le terme n’existe pas encore) et prend la direction de la Ahavat Zion, réseau au credo « il n’y a de salut qu’avec un gouvernement juif installé en Israël ».
Ses membres russes ou roumains sont appelés « Amants de Sion » (Hovevei Tzion).
1883. Dans ce cadre, 10000 personnes réalisent la «1ère aliyah», face à une administration ottomane hostile. Ce «Nouveau Yichouv» laïc et ashkénaze rencontre en Palestine, 25000 Juifs religieux séfarades de «l’ancien Yichouv», à Jérusalem, Tibériade, Sfat et Hébron.
Cette 1ère vague d’immigrants est historiquement importante, malgré son nombre limité:
– Elle rend crédible l’idée de l’émigration vers Israël.
– Elle crée des quasi-villes (Richon LeTsion, Roch Pina, Peta’h Tikva, Zikhron Yaakov, Gedera…), qui expliquent une partie de l’actuelle géographie urbaine d’Israël.
– À travers Ben-Yehuda, elle crée l’hébreu moderne.
1884. Les colonies juives agricoles sont fortement aidées par les financements du Baron Edmond de Rothschild, homme clef de ce 1er sionisme.
1899. La ‘Jewish Colonization Association’, fondée par le Baron de Hirsch, prendra le relais financier, et participe aussi à l’achat de terre et à l’aide aux colonies agricoles.
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http://yerouchalmi.web.officelive.com/Yer101.aspx Article original

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