La lutte contre l’antisémitisme doit être une cause nationale ».

Ces propos de François Hollande, lors de la cérémonie de souvenir, en mémoire, des victimes juives de Mohamed Merah, n’ont pas été entendus à l’université.« Vous n’allez pas jouer la victime de la Shoah! »

Le 23 octobre 2012 je suis convoquée par l’enseignante, responsable du DU (diplôme universitaire, formation continue) de psychopathologie de l’enfance, que je prépare dans une université parisienne.

À mon arrivée, elle est debout dans le fond du hall, elle m’attend déjà très énervée. Elle attaque d’emblée:

« Madame vous devez régulariser administrativement, votre situation ».

L’objet du rendez-vous est, à ma demande, de trouver une issue aux difficultés répétées qui se produisent à chacune de mes interventions orales depuis deux ans.

Avant que ce rendez-vous soit fixé il y a eu de ma part une demande de rencontre par mail au cours du premier trimestre 2012, un courrier à l’intéressée dés juillet, puis un à la présidence de l’université.

J’insiste pour que le déroulé de l’entretien porte d’abord sur mes demandes: à savoir que cesse toutes les interventions négatives des étudiants dès que je parle d’enfants juifs ou de conséquences somatiques des drames de l’Histoire qui sont à l’origine de certains concepts.

Il m’a été impossible de terminer un exposé sur le concept de résilience de Boris Cyrulnik, traité ouvertement d’escroc, par une autre étudiante.

Tous ces étudiants sont en activités professionnelles, psychologues, psychanalystes, conseiller d’orientation, infirmières, éducateurs.

Je note qu’aucun et aucune ne sont issus des populations de la diversité.

Impossible également de parler d’un rapport de l’organisation de la santé qui souligne la corrélation possible, en Israël entre état de guerre et nombre élevé de cancers au sein.

Devant la volonté affirmée de mon interlocutrice de limiter notre conversation à mon dossier administratif, calmement je lui précise:

-« Je vous ai envoyé une lettre et je souhaiterais que nous parlions de son contenu ».

Elle a alors fait un pas vers moi et sur le ton élevé de la colère a prononcé ces mots :

-« Vous n’allez pas jouer la victime de la Shoa! »

« Tout est de votre faute! »

Je suis restée calme.

Il n’était pas question de convoquer la victimisation juive mais d’accepter que certains faits sont les faits.

Les prises en charge psychologiques des enfants en France ont été largement mises en place, au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour gérer entre autres les traumatismes des enfants, sauvés de la Shoa.

Pendant ces deux ans, je n’ai jamais prononcé le mot « Shoa » en cours.

L’enseignante m’a accusée pèle-mêle d’être à l’origine des troubles dans les cours, d’être responsable des réactions négatives des élèves.

Je lui ai alors répondu qu’elle inversait la situation et que je n’étais en rien responsable des réactions crispées, négatives et des « brouhahas » dès qu’il s’agissait de mentionner le particularisme juif de certaines situations.

J’avais entre autres tenté d’expliquer en quoi Elie Wiesel pouvait être un exemple de résilience réussie alors que Romain Gary était une résilience qui avait échoué.

Il y a selon moi, des explications liées à leur petite enfance, ce en quoi mes analyses se raccrochaient au cours.

En deux ans, j’ai dû en tout intervenir 3 à 4 fois en cours, à raison d’une journée de formation mensuelle.

Je n’ai pas pu détailler cela.

En perte de contrôle d’elle-même, la personne qui me fait face est gagnée par une colère de plus en plus vive jusqu’à me dire:

« Tout est de votre faute!

On n’a pas à parler d’Israël, de la Shoa et de je ne sais quoi encore de Juifs dans mes cours.

Je comprends les autres étudiants, ils en ont marre, si vous n’arrêtez pas de leur parler de ça! »

« Vous ne devez pas intervenir sur votre sujet de recherche »

L’enseignante qui ne s’est pas arrêtée dans l’escalade de ses propos a fini par demander de l’aide à l’un de ses collègues, en répétant:

« Ça va mal se terminer ».

Nos échanges étaient à proximité du bureau d’un responsable administratif de la formation.

Beaucoup plus calme, il m’explique que je dois cesser toute prise de parole sur un sujet « sensible ».

Il y a un seul problème, ce diplôme comporte la soutenance d’un mémoire, qui impose des exposés oraux, dans le cadre des cours.

Mon sujet porte sur des adolescents d’écoles juives et la relation famille/ados/école….

Dans mon sujet de recherche, Israël et la Shoa sont absents.

Seule la spécificité identitaire est présente ainsi que l’environnement communautaire, dans lequel s’inscrit l’école juive.

Je suis, dans le cadre de mon mémoire, obligée de présenter cette spécificité.

Le responsable administratif, assis face à moi, calme et posé s’exprime sans détour:

« Vous êtes sur un sujet sensible, vous ne devez pas vous exprimer sur votre sujet.

À chaque fois que vous le ferez, vous vous exposez à des réactions négatives.

Ce sont des adultes en formation professionnelle.

Que voulez-vous qu’on y fasse? »

Écoeurée, j’ai largué les amarres……

Mais ce remous universitaire n’est pas un cas isolé.

Une étudiante, en master de droit, s’est entendue dire, lors d’une de ses interventions:

« La youpine, elle ne va pas faire c…! »

L’étudiante a voulu exiger que son voisin s’excuse.

L’enseignante de TD s’est alors interposée:

« Mademoiselle, calmez vous, il ne pensait pas ses propos ».

Annie-Paule Derczansky/ Huffington Pöst Article original


Présidente des Bâtisseuses de Paix

TAGS : Antisémitisme France Université Judéophobie Shoah

Boris Cyrulnik Formation Continue DU Psychopathologie Palestinisme

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Richard

Dernier message en réponse à svensen…

Richard

Pour votre mémoire, qu’elle a été la campagne de Nolland ? Le seul argument de campagne a été l’Anti Sarkozisme. Et de la même manière, d’une certaine façon la seule chose qui compte en Europe c’est l’anti Américanisme. Alors si c’est avec cela que vous voulez construire une communauté et une nouvelle identité je pense qu’il y aura nécéssairement un passage par la case désastre !

Armand Maruani

@Svenssens4 ,

Venez plus souvent nous rendre visite , vous nous guérirez de nos pathologies . Heureusement que vous existez car ce qui manquent chez les Juifs sont les professeurs , les psychanalystes et les psychiatres . Et pour finir , je tiens à vous rassurer d’une chose : pendant nos heures  » de renfermement  » nous étudions . Quant à vous , aérez un peu votre esprit vous serez moins stupide .

Svenssens4

Le nouveau slogan devrait être combattre la bêtise: un SLOGAN national.

Le manque d’écoute et les remarques racistes montrent bien une incapacité à comprendre le sujet de votre mémoire qui doit être fort intéressant. Justement les pathologies liées au communautarisme devraient être mises en avant pour troouver des issues à ce problème de renfermement.

Courage!

Richard

François Nolland Nofoi Noloi !
Même l’église commence à crier Nohell……
Les gauchos n’ont pas fini de faire des dégâts. Alors combattre l’antisémitisme comme slogan national, faudrait-il qu’il y ait préalablement des valeurs nationales.

Armand Maruani

Bonjour mon ami Scipion et chavouah tov.

J’avais omis les slogans antisémites et anti israéliens de son Fan Club .
Aucune confiance ni aux uns ni autres , ils s’en foutent d’Israël , des Juifs et des sionistes . Ne nous leurrons pas .

scipion_lafricain

Cher ami, Amusante, votre allusion entre les « places de la Bastille et Tahrir », pourvu que la première ne connaisse pas le même sort que la deuxième citée… Amitiés

scipion_lafricain

A « valtremont », difficile de rester insensible à votre réaction, d’autant plus qu’aujourd’hui « toute vérité n’est pas bonne à dire »… Dans la deuxième partie de votre texte, vous abordez, il me semble, l’aspect défaillant de nos façons de réagir, des comportements que l’on retrouve d’ailleurs un peu partout… le manque de cohésion ainsi que l’absence de solidarité… passés les premiers émois, « le soufflé retombe »… et là nous donnons à nos adversaires l’occasion de relancer le mouvement, dans ce cas l’antisémitisme… Votre constat sur l’enseignement (n’oublions pas où sont situés politiquement la plupart des enseignant(e)s à gauche bien sûr et souvent très à gauche, se nourrissant d’utopies et d’idéologie…) fait partie de ces vérités que l’on voudrait cacher, en espérant ne pas avoir un jour à se justifier… Bon WE. Amitiés

valtremont

J’ai voulu être enseignante et j’ai rencontré tellement d’antisémitisme y compris de la part des juifs que j’ai renoncé à faire parti de cette caste malheureuse à la solde des palestiniens. J’ai alors travaillé dans la formation continue et le résultat a été le même. La France et l’Education Nationale sont depuis les années 70 le partenaire idéal de la cause palestinienne, sans savoir où elle se trouve sur la carte. C’est pour cette raison que ma fille suit un enseignement privé. Je n’ai aucune envie qu’elle se fasse agresser sans que ses enseignants antisémites la protègent ou que si elle se fait traiter de salle juive, cela ne soit uniquement de sa faute. L’adhésion pathétique et baveuse de l’enseignement national à cette cause antisémite ne finit pas de me révolter. La situation que vous avez vécu n’a rien d’étonnant, malheureusement. Je suis sûre que si un étudiant palestinien serait venu raconter les malheurs du Hamas. Il n’y aurait eu jamais de plainte mais au contraire, l’expression d’un soutien affirmé.

L’antisémitisme en France est une réalité qui doit nous faire réagir. C’est avec plaisir que je vous soutiendrai si vous me donnez les coordonnées de cette bandes d’antisémites et leurs noms. En général mes courriers contre l’antisémitisme font tellement d’effet que les intéressés n’osent plus s’exprimer avant longtemps et ils m’en veulent à mort. Bien-sûr, c’est l’effet escompté. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à solliciter le soutien concret des membres de la communauté. Il faut montrer notre solidarité.

Armand Maruani

Qui Hollande ? celui qui a rendu un hommage chaleureux à Stéphane Hessel ? Deux guignolos qui s’appréciaient . Qu’il arrête son cinéma avec nous , on s’en fout de son bla bla bla . Je garde toujours cette image de la Place Bastille -Tahrir le jour de son élection où flottaient des drapeaux palestiniens et algériens . Et puis que représentons nous sur le plan électoral ? 0 . Malgré tout , il a fait le déplacement (comme d’autres avant lui ) , au dîner du CRIF pour nous passer de la pommade et nous endormir . Qu’il sache une chose : nous ne sommes pas des truffes et on voit clair .

tibor

Hollande que j’écrirais dorénavant Ollande avec un grand « O » est un produit de l’Ena ou on enseigne
l’art de la langue de bois et et noyer le poisson,
nous ne pouvons rien attendre de ce triste individu sauf des coups tordus à notre égard, il n’est pas capable de lutter contre ce fléau qui lui, pend au nez car tôt ou tard il sera confronté à des événements qui
finira par révéler son hypocrisie et l’ambiguïté de sa politique….
AM YISRAEL HAI

Bzcom

Comment cette grosse merde de Hollande peut-il affirmer que « la lutte contre l’antisémitisme doit être une cause nationale » alors qu’il n’a jamais RIEN fait pour endiguer ce fléau !!!
Nous savons tous que le corps professoral, en grande majorité socialiste, soutient « la cause palestinienne » (qui n’existe évidemment pas) et ne manque jamais une occasion de fustiger Israël et / ou les Juifs. Nous savons aussi que ce gouvernement, dans son ensemble, soutient à fond les enseignants qui font partie de son fonds de commerce, et qu’il ne saurait leur imposer un décryptage de la désinformation permanente des média, auprès de leur élèves.
La politique gouvernementale socialiste qui favorise très largement la communauté musulmane est responsable de la montée vertigineuse de l’antisémitisme en France.
Il se trouve malheureusement que de très nombreux Juifs votent encore à gauche, par stupide idéologie ou sous influence, tout en sachant que cela dessert notre Communauté dans son ensemble et Israël par voie de conséquence. Mais Israël, ils n’en ont rien à foutre… Tant qu’ils ne seront pas obligés de quitter la France !
Il y a depuis toujours des gens qui scient la branche sur laquelle ils sont assis, les socialos en font partie…

Ratfucker

Vous faites trop d’honneur à ces demi intellectuels formatés par Garaudy en les traitant de gauchistes.

psyve

Chere madame votre recit ne surprend pas
Le neuro-psychiatre que je suis,mais
Quelle étrange idée de parler de neuro-
Psychologie à des ignares
Que d’argent gâché pour rien
La meilleure solution: fermer ce genre d’endroit
Et epargner l’argent des contribuables
plutôt que le dilapider pour enseigner des
Pseudo sciences à des gauchistes imbéciles