JERUSALEM (Reuters) – Alors que le moratoire sur les colonies juives expire ce dimanche, le président palestinien, Mahmoud Abbas, annonce dans les colonnes du quotidien Al Hayat que les Palestiniens ne se retireront pas immédiatement des pourparlers de paix si Israël ne le prolonge pas.

Autre signe d’un possible compromis qui éloignerait la menace d’une rupture des négociations, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé qu’il y avait plus d’une chance sur deux que le processus, relancé au début du mois seulement, se poursuive.

Le moratoire de dix mois sur les constructions neuves dans les colonies juives de Cisjordanie expire ce dimanche soir à minuit (22h00 GMT). Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu qu’il ne serait pas reconduit mais a proposé de limiter les futures constructions.

Mahmoud Abbas a fait lui de cette prolongation un préalable à la poursuite des pourparlers. Mais au journaliste d’Al Hayat lui demandant s’il se retirerait immédiatement des négociations si Israël met fin à ce « gel », il répond: « Non, nous nous retournerons vers les institutions palestiniennes et le comité de suivi (de la Ligue) arabe. »

Ce comité, précise-t-on dans son entourage, pourrait se réunir « dans les prochains jours » au Caire.

A la tribune des Nations unies, Abbas a parallèlement promis de tout faire pour favoriser la réussite des négociations mais a demandé aux Israéliens de choisir « entre la paix et la poursuite de la colonisation ».

Ces dernières heures, diplomates américains, israéliens et palestiniens se sont efforcés de trouver un compromis, multipliant notamment les contacts en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.

Netanyahu a demandé à un de ses émissaires de prolonger son séjour aux Etats-Unis « spécifiquement pour traiter ce problème », a dit à Reuters un responsable israélien ayant requis l’anonymat.

Le ministre de la Défense Ehud Barak est également à New York. « Je pense que les chances de parvenir à accord mutuellement accepté sur le moratoire sont à 50-50, je pense même que les chances d’avoir un processus de paix sont bien plus élevées », a-t-il dit dans une interview accordée à la BBC.

QUEL COMPROMIS POSSIBLE ?

Jeudi, le président américain Barack Obama a expressément demandé à Israël de prolonger le moratoire lors d’un discours à l’assemblée des Nations unies.

L’administration américaine a mis tout son poids dans la reprise des négociations, ouverte formellement le 2 septembre à Washington. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir les négociations directes entre les deux parties », a déclaré samedi soir le porte-parole du département d’Etat, P.J. Crowley.

George Mitchell, l’émissaire d’Obama au Proche-Orient, s’est entretenu une demi-heure samedi avec Mahmoud Abbas, qui aura lundi un déjeuner de travail à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy.

Côté israélien, on confirme que les efforts pour trouver un compromis de dernière minute étaient « très intenses ces derniers jours » et impliquaient Netanyahu, le vice-président américain Joe Biden et Tony Blair, ancien Premier ministre britannique dorénavant émissaire du quartet des médiateurs.

Netanyahu doit composer avec la partie de sa coalition qui soutient les colons – certains de ses alliés, dont des membres du Likoud, son parti, prévoient de marquer la fin du moratoire en assistant à une cérémonie de « pose de la première pierre » dans la colonie isolée de Revava, dans le nord de la Cisjordanie.

Mais le Premier ministre israélien doit aussi éviter de s’aliéner Washington, ce qui serait un risque en cas d’arrêt des négociations, et doit aussi satisfaire la population israélienne qui soutient ce processus.

Aucune source n’a pu préciser ce que pourrait être un éventuel compromis. Une possibilité, émise par des officiels israéliens, serait une reprise partielle des constructions uniquement dans les colonies qu’Israël n’entend céder selon aucun traité de paix.

Mais pour les Palestiniens, une colonie correspond à l’occupation d’une terre qu’ils réclament pour créer leur Etat, et ils n’ont pas dit si cette formule pouvait être acceptée.

par Crispian Balmer et Allyn Fisher-Ilan

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