© 2009 AFP (Xavier Leoty)
Martine Aubry s’est employée, vendredi à La Rochelle, à reprendre la main sur un PS en effervescence, en abordant d’emblée la question brûlante des primaires -les militants trancheront dès le 1er octobre- et du MoDem, auquel elle n’a pas fermé la porte.Martine Aubry s’est employée, vendredi à La Rochelle, à reprendre la main sur un PS en effervescence, en abordant d’emblée la question brûlante des primaires -les militants trancheront dès le 1er octobre- et du MoDem, auquel elle n’a pas fermé la porte.
Ouvrant l’université d’été des socialistes devant son ex-rivale Ségolène Royal et les ténors du PS comme Bertrand Delanoë et Laurent Fabius au premier rang, la Première secrétaire a donné sa « feuille de route » à un PS qu’elle veut rénover de « C comme cumul » des mandats à « P comme primaires ».
« On la veut cette rénovation? Alors on va y aller ! », a-t-elle lancé sous les applaudissements.
La première secrétaire du PS Martine Aubry lors de l’ouverture de l’université d’été du PS à La Rochelle, le 28 août 2009
Première étape, la patronne du PS a annoncé une « consultation militante » le 1er octobre avec un vote pour « fixer le cap » de la rénovation, demandant aux adhérents leur accord sur des primaires ouvertes pour désigner le candidat à la présidentielle de 2012, une première en France.
La primaire aurait lieu au premier semestre 2011, un an avant l’élection présidentielle.
Le Parti est divisé sur le périmètre de cette consultation – pour désigner un candidat commun à la gauche ou seulement le champion socialiste.
La maire de Lille voit dans des primaires ouvertes une « chance extraordinaire » pour le parti. Elles peuvent « nous amener à la victoire » et doivent « être une opportunité pour nous, pas un problème entre nous ».
Ardent partisan de ce processus de désignation, le député Arnaud Montebourg, secrétaire national à la rénovation, a aussitôt remercié Mme Aubry pour son « audace » et son « courage » dans le « grand chantier de la rénovation ».
Mme Aubry prévoit de consulter les militants sur le non-cumul des mandats également le 1er octobre. « Mandat unique des parlementaires? ou limiter « le nombre de mandats exercés simultanément ou successivement? », a-t-elle lancé. L’assistance a clamé « oui » aux deux options.
Martine Aubry et Ségolène Royal à La Rochelle, le 28 août 2009
Elle propose également une charte d’éthique pour garantir le civisme et la solidarité entre socialistes », voulant faire cesser cacophonie et incartades.
Martine Aubry s’est employée, vendredi à La Rochelle, à reprendre la main sur un PS en effervescence. Durée 1:17
Une convention extraordinaire des statuts du parti aura lieu avant l’été 2010 pour graver dans le marbre ces changements.
Pour elle, « la refondation des idées et de notre parti » vont « de pair ». « Rien ne nous fera dévier, ni tintamarre, ni injonction, ni yo-yo des sondages ».
Le projet, assure-t-elle, « a toujours précédé des alliances, c’est incontournable ».
Sans exclure un possible rapprochement avec le MoDem, Mme Aubry a averti : « Si des démocrates et humanistes souhaitent nous rejoindre, cela doit être fait dans la clarté, nous sommes ouverts, mais c’est à François Bayrou d’apporter la clarté, si c’est sa conviction ».
Interpellant directement ce « cher François Bayrou », elle lui a demandé s’il était « prêt » à les « rejoindre pour un projet économique, social et écologique » et s’il voulait « soutenir des listes de gauche pour les régionales ».
Mme Aubry s’est aussi demandée si « l’objectif de François Bayrou n’est pas d’être candidat contre Sarkozy en 2012 ».
En tant que puissance invitante, Ségolène Royal avait parlé avant son ex-rivale. Elle avait défendu avec force, à six mois des régionales, son bilan notamment écologique, de présidente de Poitou-Charentes, région qu’elle dirige depuis 2004, répétant en leitmotiv son credo de « politique par la preuve ».
Arrivées ensemble dans la salle, les deux dirigeantes ne sont pas reparties de conserve.