Depuis plus d’un mois, des combats intensifs se poursuivent, depuis les 11 et 12 décembre 2016, autour et parfois, dans la Base T4 russe, à proximité de Palmyre, investie par les djihadistes de Daesh après la prise de la Ville antique. Cette Base T4 ou Tyas avait abrité des hélicoptères russes d’attaque Mi-24 V, avant leur destruction présumée par Daesh, dès le 14 mai 2016, lors d’une précédente offensive. Des photos-satellite mises en circulation par le site privé de renseignements Stratfor montrait les épaves présumées de ces bijoux de la technologie russe, après des tirs d’artillerie djihadiste, semble t-il, très précis… L’intensité autant que la durée de ces combats autour de cette Base démontre le prix stratégique que chacun des protagonistes accorde à ce site, carrefour des prochaines étapes de percée décisive, pour l’un ou l’autre, en Syrie.

Cette base a été, selon les époques, diversement gardée, notamment par des Spetsnaz, rappelés sur le front d’Alep, fin décembre, –donnant sans doute ainsi le « feu vert » involontaire à une nouvelle attaque de la Base par Daesh – des Brigades chiites afghanes et pakistanaises, la fameuse milice des Forces de Défense Nationale, supplétive de l’armée syrienne, ainsi que celle-ci. Aucun de ces éléments, même avec un intense appui aérien russe, mais aussi américain (détruisant plusieurs tanks pillés par Daesh aux stocks d’armement russe) n’est parvenu à éloigner le danger de cette base, cruciale dans la Province d’Homs et la pénétration en Syrie centrale.

L’armée syrienne, les Forces de Défense Nationale (FDN) fermement appuyées par les avions de combat russe, ont repoussé une nouvelle offensive de Daesh contre le village de Sharifah près de la Base aérienne stratégique de Tyas (T4) détenue par le régime dans la Province d’Homs. Des affrontements sont aussi signalés près de la Station T4 et dans la zone de Jabal Tyas, au Nord-Est de la base aérienne.

Il n’y a, pour le moment, aucune confirmation sur l’étendue de pertes humaines pour les deux camps.

Pendant ce temps, les Forces Aérospatiales Russes ont, semble t-il, pris pour cible un convoi de carburant de Daesh près des champs gaziers d’Arak et un certain nombre d’unités tactiques de Daesh à l’Est de la Cité Antisue de Palmyre.

southfront.org

Adaptation : Marc Brzustowski

Début mai, l’État islamique (EI ou Daesh) a lancé une offensive pour prendre le champ gazier de Chaer, situé non loin de Palmyre, ville dont il a été chassé par les forces gouvernementales syriennes, appuyées par l’aviation russe.

Dans le même temps, les jihadistes ont cherché à couper un axe stratégique reliant Palmyre à Homs, non loin de la base aérienne de Tiyas (encore appelée T-4), où au moins 4 hélicoptères d’attaque russes de type Mi-24 ont été déployés. Et, apparemment, l’EI a attaqué, par des tirs d’artillerie, cette emprise militaire.

Une photographie prise par satellite le 14 mai dernier montre 4 Mi-24 parfaitement alignés sur le tarmac de la base T-4, ainsi qu’un hélicoptère de transport Mi-8. En outre, l’on peut aussi remarquer la présence d’un dépôt logistique.

Sur une nouvelle photographie obtenue par le même moyen trois jours plus tard, l’on voit quatre épaves d’hélicoptères situées sur la même position occupée plus tôt par les Mi-24 et l’on constate la destruction totale du dépôt.

Selon la société privée américaine Stratfor, spécialisée dans le renseignement, la base T-4 a été « gravement endommagée par une attaque à l’artillerie de l’État islamique » et avance que « 4 hélicoptères d’attaque russes Mi-24 semblent notamment avoir été détruits ». En outre, un MiG-25 syrien, probablement hors service, a également été endommagé.

Pour Sim Tack, un analyste de Stratfor, l’analyse des images montre « très clairement qu’il y a eu plusieurs sources d’explosion » sur la base, ce qui, a-t-il dit à la BBC, exclut l’hypothèse d’une destruction accidentelle. En tout cas, elles tendent à confirmer les affirmations d’AMAQ, un organde de propagande de l’EI qui, il y a quelques jours, a prétendu que « quatre hélicoptères de combat russes et 20 camions » avaient été détruits à Tiyas. Cependant, l’organisation jihadiste n’a fait aucune revendication pour le moment.

Cela étant, le ministère russe de la Défense a démenti avoir perdu des Mi-24 en Syrie et affirmé que les dégâts de la base T-4 ont été causés il y a plusieurs mois, lors de combats entre les forces syriennes et les jihadistes. « Tous les hélicoptères de combat russes en République arabe syrienne continuent leur mission qui est de détruire les terroristes. Il n’y a pas de pertes parmi le personnel », a commenté son porte-parole, le général Igor Konachenkov, auprès de la BBC. Et cela alors que les photographies du site en question ont été prises à trois jours d’intervalle…

Quoi qu’il en soit, si ces appareils ont été effectivement détruits par une attaque de l’EI, cela rappelle l’assaut donné par les taliban en septembre 2012 contre la base de Camp Bastion, en Afghanistan. Malgré les dispositifs de protection, ils avaient réussi à détruire 6 avions de type AV-8B Harrier II.

Posté dans Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 25-05-2016

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Tiyas Airbase (T4)