Un haut-responsable du Hamas a été arrêté à Gaza pour, selon l’accusation, avoir dévoilé des informations à Israël sur la localisation de Mohammed Deif, le Commandant en chef de l’aile militaire du groupe terroriste, au cours de la dernière guerre à Gaza. 

Les sources des renseignements israéliens pensent que Deif a probablement été tué le 19 août 2014, lors d’une frappe sur le quartier de Sheikh Radwan. Le Hamas dément cette évaluation de façon répétée, mais est dans la totale incapacité d’apporter le moindre début de preuve du contraire. D’autre part, d’autres responsables du Hamas (comme son porte-parole, Sami Abu Zuhri, démenti dans la soirée) ont, sur le coup, été tentés de confirmer cette élimination. Son certificat de décès, émanant de l’hôpital Al-Shifa, par ailleurs, quartier-général souterrain du Hamas, avait, un temps, circulé, avant d’être retiré. 

Un responsable du groupe terroriste, l’un des bras droits les plus proches de Mohamed Deif, Muhammad Rashid Shitawi, a été capturé par le Hamas, dimanche et interrogé dans une enquête en lien avec ces allégations, selon un reportage de la 2ème Chaîne israélienne. 

Selon le Hamas, Shitawi a reçu un appel de Deif, le 19 août, au moment le plus intense de la guerre, lui demandant d’emmener sa famille vers le domicile de Shitawi, dans le quartier de Sheikh Radwan. 

Après avoir donné son accord, Shitawi, que le Hamas dit être un agent-double au service du Shin Bet, a immédiatement contacté ses officiers-traitants et les a informés de la localisation précise du chef du Hamas.  

C’est ce signalement qui aurait permis de lancer la frappe arienne qui a tué les membres de la famille Deif, vraisemblablement Deif lui-même. .

Shitawi est aussi accusé d’avoir vendu des armes au Jihad Islamique. 

Selon Israël, qui le recherchait depuis le début des années 90, alors qu’il a été relâché par Arafat, après la mort de ses mentors -Yahia Ayache (يحيى عياش) dit l’ingénieur et Salah Shehade–, c’est encore lui qui coordonnait les mouvements du Hamas, au cours du conflit de cet été, en tant que chef militaire. 

Trois autres lieutenants de Deif avaient, d’autre part, été éliminés, dès le lendemain matin. Il s’agissait de Al-Attar(à droite), donné pour probable remplaçant et successeur de Mohamed Deif, Mohamed Abu Shamallah (à gauche) et et de Mohammed Barhoum. 

La valeur de cette information est intéressante à plus d’un titre : 

– d’abord, si elle est vraie, cela confirme que, quoi qu’il fasse, le Hamas est toujours infiltré (« vérolé » dirait-on vulgairement) au plus haut niveau des lieutenants même et hommes de confiance vers lesquels les plus secrets de ses chefs se tournent, dès qu’il y aurait péril en la demeure. 

– Elle peut, partiellement, être fausse si on se demande pourquoi Israël n’a pas utilisé plus tôt ce filon pour en finir avec Deif. Mais c’est, alors, la question du moment propice qui se pose. 

– Elle peut aussi être fausse, parce que cette accusation permet d’innocenter un autre haut dirigeant, Khaled Mesha’al, accusé par des sources libanaises, d’avoir téléphoné sans cryptage à Deif pour coordonner la rupture de la trêve, vraisemblablement exigée par le Qatar, et ainsi, d’avoir fait repérer le commandant du Hamas par des moyens SIGINT (traçabilité électronique, écoutes). Il est donc aussi possible que le Shin Bet n’avait pas réellement besoin d’intelligence humaine complémentaire… 

– Cela confirme le haut niveau de désorganisation entre le terrain, Khaled Mesha’al et Mesha’al à Doha, puisque le premier ne semble pas avoir anticipé, plusieurs heures ou jours auparavant, l’éventualité que la dernière trêve capote. C’est dans la précipitation qu’il doit dévoiler sa « planque » à un de ces lieutenants, également agent du Shin Bet… 

– Cela confirme la barbarie du Hamas, qui a sorti de prison plusieurs dizaines de supposés « collaborateurs », en fait, pour la plupart, dissidents du Fatah, pour les coller contre un mur et les fussiler, sans autre forme de procès.

Le Hamas est donc bien un régime autophage de type islamo-Corée du Nord, dont il devient urgent de se débarrasser, pour la survie même du peuple palestinien. A moins que ses principaux soutiens, notamment en Europe, soient complices d’une forme de suicide collectif programmé…