Tsahal : plus que jamais l’armée du peuple
Par Michèle Mazel
Colis alimentaires à destination des confinés de Bnei Brak
On a pu voir sur les télévisions du monde entier le spectacle étonnant de la police établissant des barrages autour de la ville de Bnei Brak, durement touchée par le virus, pour en juguler l’expansion : Une mesure mal vécue par une partie de la population de cette cité ultra-orthodoxe traditionnellement méfiante à l’égard des autorités dont tous ne reconnaissent pas la légitimité. On sait notamment que les jeunes de la communauté refusent de faire leur service militaire et que le sujet a entraîné de nombreuses crises politiques.
Or soudain ce sont des milliers de soldats qui ont envahi la ville. Cette-fois, il ne s’agit pas de venir chercher quelque déserteur. Non. Gantés et masqués, ces soldats vont de maison en maison apporter des colis de ravitaillement aux familles confinées, ces mêmes familles qui il n’y a pas si loin les auraient sifflé et traités de nazis. Qui se rend dans les immenses entrepôts des grandes chaines de magasins d’alimentation peut voir le spectacle insolite de soldats en uniforme, là encore gantés et masqués, préparant les colis de ravitaillement. Dans un effort pour améliorer le dialogue, l’unité détachée à Bnei Brak a d’ailleurs mis au point un bien réjouissant mini dictionnaire Hébreu-Yiddish avec translitération en caractères latin des expressions en Yiddish[i].
C’est une autre unité qui opère à Mea Shearim, le quartier ultrareligieux de Jérusalem où en temps normal les rues étroites grouilles d’un monde qui semble tout droit issu de la Pologne d’avant- guerre. Les soldats n’y sont jamais les bienvenus et sont souvent pris à partie.
Aujourd’hui encore, les équipes qui au volant des véhicules médicalisés vont pratiquer des examens de dépistage auprès de personnes craignant d’avoir été infectées sont parfois caillassés. C’est encore l’armée qui assume la gestion des hôtels transformés en résidence pour malades atteints du virus mais ne présentant aucun symptôme.
Une autre responsabilité va maintenant leur être confiée : venir s’occuper des maisons de retraite, où les services de santé qui font un travail exceptionnel sur le plan professionnel n’arrivent pas à gérer sur le terrain une situation devenant de jour en jour plus catastrophique compte tenu de l’âge avancé des résidents et du manque de préparation du personnel.
On l’a compris : Tsahal est au premier plan de la lutte contre le covid19. « Nous sommes en guerre », répète Naftali Bennet, le bouillant ministre de la défense qui réclame depuis plusieurs semaines que la totalité de cette lutte soit confiée à l’armée.
Le ministère de la santé, dit-il, n’est pas équipé pour traiter une pandémie de cette ampleur. Alors avec le soutien total de l’état-major, les différentes unités de Tsahal sont à la manœuvre d’un bout à l’autre du pays. Elles le font de tout cœur et sans protester contre des tâches bien éloignées de ce qui est leur fonction première. Des tâches qui les exposent à des dangers d’un nouveau genre. A côtoyer des personnes atteintes, c’est par dizaines sinon par centaines que des soldats sont atteints à leur tour. Le chef d’état-major des armées a lui-même été confiné pendant plusieurs jours – le temps de vérifier qu’il n’avait pas été touché par le virus.
Israël dans son ensemble trouve dans cette extraordinaire mobilisation un sujet de fierté en cette époque difficile.
Par ©Michèle Mazel
Pessah 5780 ; hag someach ! Patrick.
Nous sommes tellement fiers de nos jeunes soldats, humains, serviables, charitables. On les aime et on leur souhaite une bonne sante que D. les protege Amen
Que Hashem protège les sauveurs et les sauvés ! Et que nos ennemis, capables d’attaquer pendant Kippour, ne se bercent d’illusion ! S’ils ebauchent quelque action pendant que Tsahal opère , la réponse sera inouïe, et hors de toute proportion, sans mise en garde.